mardi 26 juin 2012

MEMOIRE OUBLIEE D'ORLEANS (1938-1967)

Ciclic proposait deux séances exceptionnelles au Cinéma Les Carmes le mardi 26 juin 2012 pour découvrir des films tournés par des cinéastes amateurs à Orléans : des Fêtes de Jeanne d’Arc à partir des années 1930, les plages de la Loire avant-guerre, les concours de pêche, les ruines d’Orléans en 1940, les fêtes du 8 mai 1945, le petit train du Parc Pasteur au début des années 1950 ou encore les fameuses Floralies en 1967 (et son village gaulois Floralix) !

http://memoire.ciclic.fr/actualites/article/memoire-filmee-de-lorleanais

M'étant rendu à la séance de 14 heures 30, c'est avec une grande émotion que j'ai découvert ces scènes de la vie orléanaise que je connais par la lecture de livres d'histoire et qui prenaient vie sur ce grand écran, moi qui suis arrivé il y aura bientôt 20 ans, en novembre prochain. 20 ans, seulement.

La séance étant interactive, tout loisir était donné aux spectacteurs de prendre la parole pour apporter un commentaire par rapport aux évènements qu'ils avaient connus. Des précisions utililes par des témoins de l'époque : un nom propre retrouvé, un lieu, une annecdote. Ainsi, expression du progrès technique, sur le plan agricole, on découvre les vendanges manuelles et les premiers pas de la mécanisation dans le cadre du plan Marshall avec cet engin, ancêtre de la moissonneuse-batteuse.

C'est une époque révolue pour l'essentiel qui se déroule sous nos yeux, quand Orléans se développait avec la création de la Source en 1962 dont on fêtera les 50 ans les 13 et 14 ocotbre prochain.

Pour celles et ceux qui ont râté ces séances du 26 juin 2012, tout n'erst pas perdu, car ces films d'amateurs en noir et blanc pour la plupart seront disponible sur le site Cliclic qui résulte d'une inititative régionale qui est à saluer.

A ne manquer sous aucun prétexte pour éviter que notre mémoire orléanaise ne flanche !  

dimanche 24 juin 2012

LA DROITE REPROCHE A LA GAUCHE DE CONCENTRER TOUS LES POUVOIRS : UN ARGUMENT FALLACIEUX

Dans son éditorial du 8 juin 2012, Jean-François Copé, Secrétaire Général de l'UMP écrit : "Remporter ces élections législatives est primordial pour l'avenir de notre pays. Il s'agit d'empêcher l'irréparable d'une gauche qui aurait tous les pouvoirs et mettrait à l'œuvre une politique dangereuse pour la France." http://www.u-m-p.org/actualites/editos/1er-tour-des-elections-legislatives-nous-pouvons-encore-faire-6890806 

Après le second tour des élections législatives, le 17 juin 2012, qui voit le Parti Socialiste disposer de la majorité absolue à l'Assemblée Nationale, EELV et le Parti de Gauche constituer un groupe politique, Jean-François reprend cette antienne en écrivant dans son éditorial du 22 juin 2012 : "Cependant, nous serons aussi dans une opposition sans complaisance : la gauche n'aura aucune excuse pour fuir ses responsabilités car elle détient tous les pouvoirs" http://www.u-m-p.org/actualites/editos/le-temps-de-la-reconquete-a-deja-commence-70012206

1. De quoi parle t-on ?

On évoque le fait qu'au fil des scrutin, la Gauche dispose de la Présidence de la République, suite à l'élection de François Hollande, le 6 mai dernier, d'une majorité à l'Assemblée Nationale depuis le 17 juin 2012, ainsi qu'au Sénat, depuis septembre 2011. 

En ce qui concerne les collectivités locales, depuis juin 2010, la Gauche détient 21 présidences de Conseils régionaux sur les 22 régions métropolitaines (toutes sauf la Région Alsace), depuis mars 2011, 58 conseils généraux contre 43 à la Droite et lors des élections municipales du 16 mars 2008, la Gauche détient une majorité de villes de plus de 30000 habitants.

2. La Droite a détenu tous les pouvoirs.

De 1958, date du retour du Général de Gaulle au pouvoir au 10 mai 1981, date de l'élection pour la première fois d'un Président socialiste à la présidence de la République en la personne de François Mitterrand, durant ces 23 ans, la Droite a détenu ces mêmes pouvoirs institutionnels et locaux, même si la Gauche progresse lors des élections municipales de 1977 dans le sillage de l'élection présidentielle de mai 1974 où François Mitterrand échoue de pue face à Valéry Giscard d'Estaing. Durant cette période, personne à Droite ne s'est plaint de disposer de tous les pouvoirs, considérant que c'était là une chose naturelle.

De plus, la Droite a disposé du pouvoir de gouverner totalement puisqu'elle était majoritaire au Sénat de 1958 à 2011, de 1995 à 1997 sous la présidence de Jacques Chirac et de 2002 à 2011 sous les présidences de Jacques Chirac (2002-2007) et de Nicolas Sarkozy (2007-2011).

3. Des pouvoirs qui s'exercent dans la cadre de la Constitution.

1) Les lois votées par le Sénat et l'Assemblée Nationale doivent être conformes à la Constitution. A défaut, depuis 1974, 60 députés ou sénateur peuvent s'adresser au Conseil Constitutionnel pour lui demander de vérifier la constitutionnalité d'une loi. Nul doute que l'Opposition de Droite va s'emparer de cette arme, comme elle l'a  fait à compter de 1981 avec les jeunes députés qu'étaient François Fillon et quelques autres.

4. La Gauche ne dispose pas d'une majorité lui permettant, à elle seule, de modifier la Constitution.

En additionnant le nombre de Sénateurs de Gauche (177) et de députés de Gauche (environ 340 membres, car la liste des groupes politiques sera publiée au JORF le 27 juin 2012), soit 507 environ au total, la Gauche parlementaire ne dispose pas de la majorité des 2/3 des membres du Congrès (le Sénat et l'Assemblée Nationale réunis à Versailles), soit 614 voix sur les 920 (577 députés et 343 sénateurs).

Ainsi, si elle veut modifier la Constitution pour y introduire le droit de vote des ressortissants non membres de l'Union européenne aux élections locales, elle devra rallier à sa cause une centaine de députés du centre et/ou de droite.

5. D'autres contre-pouvoirs.

Dans le cadre de la mondialisation, la politique économique de la France est soumise à l'appréciation des marchés financiers. A quel taux empruntera t-elle ?

C'est aussi, le rôle de l'Union européenne. La capacité de la France a tenir ses engagements européens est suivie de très près par la Commission européenne, le Parlement européen et dans certains cas par la Cour de Justice de l'Union européenne.

Enfin, la politique de la Gauche est soumise au jugement de l'opinion publique à travers un certain nombre de sondages et également, de l'Opposition qui depuis Nicolas Sarkozy dispose de la présidence de la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale et du Sénat et des droits liés à son statut dans le cadre des débats parlementaires auxquels doit veiller le président de chacune des assemblées.

En conclusion, on voit bien que cette affirmation à priori séduisante doit être corrigée et nuancée.















jeudi 14 juin 2012

1ER TOUR ELECTIONS LEGISLATIVES 2012 : 5 ENSEIGNEMENTS

1er enseignement : la cohabitation n'aura pas lieu.


Comme je l'avais écrit dans mon précédent billet, le spectre de la cohabitation a été écarté, car au soir du 1er tour des élections législatives 2012, il est d'ores et déjà acquis que la Gauche disposera d'une majorité absolue de députés à l'Assemblée Nationale. Comme par le passé, sous la Vème République, les électrices et électeurs ont confirmé leur volonté de donner une majorité au Changement à travers une majorité parlementaire au service de l'action du Chef de l'Etat et de son Gouvernement.


Il reste à déterminer si le Parti Socialiste disposera, à lui seul, de 289 députés qui lui permettrait de se passer du vote de ses alliés législatifs : EELV et le Front de Gauche.


2ème enseignement : EELV devrait disposer d'un groupe politique.


Au soir du premier tour, Noël Mamère, député-Maire de Bègles a retrouvé son siège au Palais-Bourbon, dès le premier tour avec 51,98%. On sait que la Secrétaire Nationale d'EELV, Cécile Duflot, est passée près d'une élection dès le premier tour avec 48,74% dans la circonscription de Paris, devant Denis Baupin, adjoint au Maire de Paris, avec 42,89% dans la 10ème circonscription de la capitale.


Au second tour de ces élections législatives, le 17 juin 2012, sur les 577 circonscriptions, EELV présentera 40 candidats, dont une grande partie issue de l'accord PS-EELV, qui garantissait que dans 63 circonscriptions la Gauche, au premier tour, serait représentée par un membre d'EELV.


En région Centre, Jean-Philippe Grand (EELV), conseiller régional, conseiller municipal à Orléans, est en ballottage favorable dans la 1ère circonscription du Loiret avec 31,73% face à Olivier Carré (UMP), député sortant, 1er adjoint à Orléans. Dans cette région, il est l'élu EELV qui recueille le plus fort pourcentage, précédant Christophe Rossignol, conseiller régional, avec 25,49% dans la 2ème circonscription d'Indre-et- Loire et Karim Laanaya, conseiller régional, avec 23,4% dans la 4 ème circonscription de l'Eure et Loir, ces deux candidats bénéficiant du soutien du PS dans le cadre de l'accord national précité.


Voir la liste des candidats EELV et leurs scores respectifs, classés par région : http://eelv-legislatives.fr/liste-des-candidats/


La constitution d'un groupe pour la première fois de son histoire est une avancée pour le parti écologiste qui fait suite à la constitution d'un groupe au Sénat, en septembre dernier, avec 10 membres.


Il traduit bien les succès électoraux engrangés au fil des élections de la part de femmes et d'hommes qui croient que quitter les schémas du vieux monde est possible et qui sont prêts à inventent un nouveau modèle de vie pour les générations suivantes parce que nous avons la planète en partage.

3ème enseignement : La vague bleue Marine se transforme en clapotis.

Les bonnes nouvelles pour les adversaires du Front National sont arrivés au compte-gouttes mais dessinent un paysage politique républicain qui devrait conduire le Front National, dimanche 17 juin 2012 à ne disposer d'aucun début député à l'Assemblée Nationale.

1) En ce qui concerne Marine Le Pen, à Hénin-Beaumont, la leader du FN devrait être battue dimanche soir prochain, car les 42% obtenus obtenus au soir du premier tour ne lui permettront pas de franchir le second tour victorieusement. En effet, malgré sa défaite,  fort de ses 21,48%, Jean-Luc Melenchon, leader du Front de Gauche a appelé ses électeur à se reporter sur le candidat socialiste Philippe Kermel (23,72%), Maire de Carvin, qui a obtenu, également, le mardi 12 juin 2012 le soutien du candidat investi par l'UMP et le MoDem, Jean Urbaniak, qui a obtenu 7,86% des suffrages au premier tour.

2) Dans la troisième circonscription du Vaucluse, Marion Marechal-Le Pen, petite fille de Jean-Marie Le Pen et nièce de Marine Le Pen, arrivée en tête, au premier tour avec 34,63% devrait, aussi être battue le dimanche 17 juin  prochain. Elle sera opposée à Jean-Michel Ferrand (UMP, 30,03%), car lundi 11 juin 2011, Martine Aubry, Première Secrétaire du Parti Socialiste a annoncé le retrait de la candidate socialiste Catherine Arkilovitch qui avait obtenu 21,98% des suffrages exprimés. C'est donc un front républicain qui se met en place en terre avignonnaise. A noter que lors du débat télévisé sur la télévision régionale, Jean-Michel Ferrand a refusé de serrer la main de son adversaire politique, s'attirant la remarque suivante de Marion Marechal-Le Pen, « Ce n’est pas parce qu’on est adversaire politique que l’on ne doit pas être poli » Comme s'il s'agissait de politesse et alors qu'il s'agit d'un acte politique !

3) Dans la 2ème circonscription du Gard, Gilbert Collard, directeur de la campagne présidentielle de Marine Le Pen arrivé en tête au premier tour des élections législatives avec 34,57% des voix , devançant la socialiste Katy Guyot (32,87%) pouvait espérer devenir député en bénéficiant du retrait d'Etienne Mourrut (UMP) fort de ses 23,89% des voix. Pour le prix de son retrait, Gilbert Collard avait pris l'engagement de ne pas présenter de candidat FN lors des prochaines élections municipales de mars 2014. Tu gardes ta mairie et tu me fais élire député étaient les éléments de ce troc électoral entre gens de bonne compagnie. Patatras ! Si Etienne Mourrut a semblé hésiter un temps, au final, il s'est rangé à l'amicale pression du Secrétaire Général de l'UMP, Jean-François Copé, et s'est maintenu. Dans cette triangulaire, on peut imaginer que pour faire barrage au candidat du FN des voix d'Etienne Mourrut se reporte sur la candidate socialiste devancée de moins de 2 points par Gilbert Collard.

4)  Dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, à Arles, le Président du Conseil Régional Provence-Alpes-Côtes-d'Azur, le socialiste Michel Vauzelle, arrivé en tête avec 38,40%, a paru menacé par le résultat obtenu par la candidate du FN, Valérie Laupies (29,98%) qui pouvait le battre si elle obtenait le soutien du candidat UMP Roland Chassain (22,62%), qui affirmait sa volonté avant le premier tour de de faire battre le candidat socialiste. Lundi 11 juin 2011, le candidat UMP, Maire de Sainte-Marie de la Mer, a renoncé à son projet de se désister en faveur de la candidate du FN et a fait connaître sa décision de se retirer de cette joute électorale, laissant la voix ouverte à l'élection de Michel Vauzelle qui bénéficiera du report intégral des voix du candidat du Front de Gauche, Emmanuel Bonhomme, 6,63% et du candidat ELLV (2,36%) et de quelques voix de l'Extrême-Gauche.

4) A l'égard du Front National, l'UMP empêtrée dans son "Ni-Ni".

"Ni Front républicain, ni Front National", telle est la position officielle de l'UMP concernant le report des voix de  ses candidats lors du second tour de ces élections législatives.

Manifestement, cette position politique est ambiguë à trois titres.

Premièrement, elle consiste à affirmer qu'il ne peut y avoir d'alliance électorale avec les candidats du FN afin de faire battre un candidat de la majorité présidentielle. Cette position de principe est louable si elle n'était pas amoindrie par les deux affirmations suivantes.

Le distinguo est opéré entre le FN en tant que parti politique et ses électeurs. A l'égard de ses électeurs, l'UMP n'a pas de pudeur de jeune fille, il les drague impunément comme l'atteste l'appel à la rescousse de Nadine Morano, dans la circonscription de Meurthe et Moselle, qui déclare dans "Minute" j'en appelle aux électeurs du FN qui partagent nos valeurs"  Et nombre de responsables politiques de l'UMP a commencer par Jean-François Copé, ne déjuge pas l'ancienne ministre considérant comme Nicolas Sarkozy que le thème de la réduction de l'immigration légale et du durcissement des accords de Schengen constituent des passerelles avec le FN. Les voix du FN sont bonnes à prendre, mais on se bouchera le nez quand on parlera de rapprochement ou d'accords électoraux car le FN n'est pas fréquentable.

Deuxièmement, et c'est le plus grave, le refus du Front Républicain se base sur un parallélisme en ce qui concerne l'alliance du PS, d'ELLV, le PRG avec le Front de Gauche qui serait à assimiler avec l'Extrême-Gauche, décrit comme une volonté de spolier les riches et de faire preuve d'antisémitisme. Alain Juppé, le 12 juin 2012, sur France-inter a accusé Jean-Luc Mélenchon d'entretenir "des affinités sulfureuses avec des personnalités qui se disent antisémites", comme le compositeur grec Mikis Theodorakis. Dans un communiqué, le Front de Gauche a répondu avec vivacité  et rigueur à ces accusations infondées http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/nkm-alain-juppe-accusations-ignobles-contre-jean-luc-melenchon-le-front-gauche-16075#.T9imzBd3TWB Il n'y a rien d'autre à ajouter, sinon que la bassesse de ces accusations n'honore pas ses auteurs et qu'en Mikis Théodorakis, c'est l'oeuvre qu'on salue et qu'il faut évidemment condamner toute attitude et propos antisémite de sa part qui rappelle des pages sombres de notre histoire. Une nuance qui a échappé à Alain Juppé que l'on a connu mieux inspiré ...

Alors que le Front National a fait de l'immigration zéro son fond de commerce idéologique et que personne n'a oublié cette image de Jean-Marie Le Pen courant après un immigré, le Front de Gauche, au contraire, comme le Parti Communiste se situe dans une tradition de l'internationalisme des travailleurs et de l'accueil de l'immigré perçu comme une richesse pour notre pays avant d'être une menace dès lors, naturellement, qu'il respecte les lois du pays d'accueil. Et c'est pour avoir dans ses discours affirmé cette conviction que Jean-Luc Mélenchon  n'a pas atteint les 14-15% des voix qu'il espérait au premier tour de l'élection présidentielle, faisant peur à un électorat ouvrier qui voit dans l'immigré un concurrent que le patronat exploite en lui versant un bas salaire.

Donc la symétrie apparente voulue par l'UMP pour refuser le front républicain à l'égard du FN ne résiste pas un seul instant à un examen sérieux.

Et c'est très inquiétant pour notre démocratie, car si en 2002, la Gauche unie a soutenu la candidature de Jacques Chirac, élu avec plus de 82% face à Jean-Marie Le Pen, lors du second tour de l'élection présidentielle, dans un cas de figure inversé, la réciproque serait-elle vraie ? La Droite soutiendrait-elle unanimement un candidat socialiste pour faire obstacle à l'élection d'un candidat du Front National ? On peut en douter ...

5ème enseignement : un gazouillis vengeur ne doit pas faire oublier le printemps de la Gauche revenue au pouvoir.

Certes, rien n'indique que Ségolène Royal pourra devenir la première femme, Présidente de l'Assemblée Nationale, car tout laisse à penser qu'elle pourrait être battue dimanche soir par le candidat socialiste dissident qui a reçu ce tweet d'encouragement de la première dame de France et qui s'en prévaut. Plus qu'une vengeance entre femmes, c'est une faute politique commise par Valérie Trierweiller qui met François Hollande dans l'embarras.

Cette maladresse ne doit pas faire oublier les premier pas du Gouvernement dirigé par Jean-Marc Ayrault qui applique le programme présidentiel faisant bénéficier de la retraite à 60 ans un certain nombre de compatriotes qui ont commencé à travailler tôt, ou modifiant les rythmes scolaires ou plafonnant les plus hautes rémunérations en ce qui concerne les dirigeants des entreprises publiques dans un premier temps.

Conclusion.

La Gauche doit clairement affirmer ses valeurs malgré la crise, celles du respect, de l'écoute, du partage et de la générosité. Elle devra proposer des solutions crédibles à la crise écologique, à celle de la dette et remédier au sous-emploi.

C'est là, la manière la plus intelligente et la plus efficace, de fermer la page ouverte par le quinquennat de Nicolas Sarkozy.




dimanche 3 juin 2012

ELECTIONS LEGISLATIVES DES 10 ET 17 JUIN 2012 : L'IMAGINAIRE COHABITATION.

Après l'élection de François Hollande à la Présidence de la République, le 6 mai 2012, la Droite espère remporter les élections législatives des 10 et 17 juin 2012 pour provoquer une 4 ème cohabitation sous la Vème République.

Ce type d'argument utilisé par Jean-François Copé, Secrétaire Général de l'UMP est.de portée électorale, de façon à mobiliser les troupes d'une Droite affaiblie et privée de son chef en la personne de Nicolas Sarkozy. Mais, on ne voit pas comment la Gauche pourrait perdre ces élections pour les raisons qui suivent.

1) Les 3 cohabitations sous la Vème République répondent à une autre logique.

Les 3 cohabitations connues à ce jour, se distinguent de cette hypothèse.

La première cohabitation (1986-1988), théorisée dans un article du quotidien le Monde par Edouard Balladur, naît de la perte des élections législatives par François Mitterrand, Président de la République, après 5 ans de mandat (1981-1986). Jacques Chirac, devient Premier Ministre et ne parviendra à battre François Mitterrand lors de l'élection présidentielle de mai 1988.

La deuxième cohabitation (1993-1995) est du même ordre puisqu'après 5 ans de mandat, à nouveau, le camp de François Mitterrand perd les élections législatives. Contrairement à la première cohabitation, la Droite, en la personne de Jacques Chirac, qui en décembre 1976 à créé, le RPR (Rassemblement Pour la République) revient au pouvoir à l'occasion de l'élection présidentielle de mai 1995.

A l'inverse des deux premières cohabitations, la troisième cohabitation (1997-2002) voit le retour de la Gauche en la personne de Lionel Jospin, Premier Ministre, suite  la dissolution ratée de l'Assemblée Nationale par le Président de la République, Jacques Chirac. Elle dure un quinquennat et Jacques Chirac, moins fatigué et usé que ne l'affirmait son contradicteur est réélu pour 5 ans avec les voix de la Gauche dans le cadre d'un Front Républicain pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen parvenu accidentellement au second tour.

2) Une cohabitation au lendemain de l'élection du Président de la République est un cas de figure qui ne s'est jamais produit sous la Vème République.

Donc aucune de ces trois cohabitations ne correspond à l'hypothèse évoquée par la Droite qui concerne une cohabitation au lendemain de l'élection au suffrage universel direct d'un Président de la République. Ce cas ne s'est jamais produit, bien que le Gouvernement dirigé par Michel Rocard (1988-1991) n'ai disposé que d'une majorité relative impliquant l'appoint d'alliés du PS pour parvenir à atteindre la majorité simple ou absolue.

3) Ce cas de figure demeure hautement improbable.

1) Il n'existe pas de désaveu du Président de la République ou de son Gouvernement. En réalité, selon les sondages, les premiers pas de François Hollande sur la scène internationale et européenne sont bien accueillis par l'opinion publique qui approuve également les mesures de politique intérieur comme la baisse de la rémunération du Président de la République et des ministres de 30% ou la fixation d'une échelle des rémunération de 1 à 20 dans les entreprises publiques.

2) La Gauche ayant remporté les élections municipales en mars 2008, détenant, depuis mars 2010, 21 régions métropolitaines sur 22 (toutes sauf l'Alsace), plus de 60 départements sur les 100, lors des élections cantonales de mars 2011, cette implantation territoriale va produire ses effets lors des élections législatives, ajouté à l'effet utile qui veut qu'on élise un député du bord du Gouvernement en place pour obtenir plus facilement aides et subventions pour des projets locaux.

3) La Gauche peut compter sur le désistement républicain du Front de Gauche, et l'accord PS-EELV sera globalement appliqué, malgré quelques candidats dissidents du PS dont certains ont été exclus par leur parti et dans les circonscriptions à risque FN ou à risque d’élimination de la Gauche au premier tour, un accord a été trouvé pour maintenir un seul candidat dans une quarantaine de circonscriptions.

Pour ces raisons, les sondages dont on dispose, placent la Gauche à un étiage comparable à celui de l'élection présidentielle avec environ 45% des voix (hormis le report des voix du FN et du Modem sur François Hollande au second tour de l'élection présidentielle).

http://www.francetv.fr/info/sondages-la-gauche-en-pole-position-pour-les-legislatives_101557.html

4) La Droite est divisée et déjà la guerre de succession est engagée entre François FIllon, ancien Premier Ministre du Président de la Répunlique Nicolas Sarkozy (2007-2012) et François Copé, Secrétaire Général de l'UMP qui a retenu l'un des enseignements de François Mitterrand selon lequel pour devenir Président de la République il fallait tenir le parti (c'est une des raisons de l'échec d'Edouard Balladur face à Jacques Chirac lors du premier tour de l'élection présidentielle de mai 1995). Primaires fermées, ce qui signifie que l'élection du futur Secrétaire Général de l'UMP s'effectuera à partir du vote de ses membres, et dans ce cas, Jean-François Copé est le favori ou primaires ouvertes comparables à celles organisées par le Parti Socialiste où les sympathisants pourront y participer et dans cette hypothèse la popularité de François Fillon dans la population jouerait en sa faveur.

5) Le Front National fera perdre des sièges à l'UMP.

Le "Rassemblement Bleu Marine" qui succède au Front National ne doit pas abuser l'électeur potentiel. Marine Le Pen a fait savoir que chaque fois qu'elle le pourra, elle demandera le maintien des candidats du FN au second tour provoquant un certain nombre de triangulaires .

Comment se répartiront les 17,90% de Marine Le Pen lors du premier tour de l'élection présidentielle représentant 6 millions de voix ? Quel discours sera tenu ? Celui qui consiste à dénoncer l'UMPS renvoyant dos à dos l'UMP et le PS décrit comme des partis adeptes de la mondialisation contre le patriotisme affiché du FN ? Celui qui vise à faire éclater l'UMP en se rapprochant de la Droite Populaire et à procéder à des ralliements pour élargir l'audience du FN ? Ou enfin, une politique qui s'accommode de l'élection de François Hollande, l'essentiel ayant été de se débarrasser de Nicolas Sarkozy élu, en mai 2007, avec des voix du Front National sur une thématique de la lutte contre l'immigration illégale et sur la promotion de l'identité nationale ?.

Pour se faire une idée de la position du FN, voir l'interview de Gauthier Bouchet, responsable de la communication au Front national de la jeunesse (FNJ

http://fninfos.fr/?tag=elections-legislatives

Ce qui est certain, c'est que le FN continuera à se plaindre de ne pas avoir de députés à l'Assemblée Nationale (entre 0 et 4  selon les estimations concernant des personnalités du parti). C'est oublier que sous la Vème République, le cursus honorum comme par conseiller municipal puis maire, conseiller général ou conseiller régional ou président d'Etablissements de Coopération Intercommunale puis enfin député. Où sont les maires du FN, sachant que la politique menée dans les 4 villes du sud de la France gagnées en 1995 n'a pas laissé un souvenir impérissable ?

Conclusion

La cohabitation appelée de ses voeux par la Droite Républicaine reste une chimère qui relève d'une volonté d'en découdre une nouvelle fois avec la Gauche persuadée qu'elle est que cette défaite électorale est injuste. L'élection des 577 députés donnera une assise à la majorité présidentielle et laissera la Droite dans une opposition qui aura à définir sa doctrine politique, avant de savoir qui sera candidat à l'élection présidentielle.

Pour terminer, une vidéo qui résume les attentes des uns et des autres à l'occasion des prochaines élections législatives.

Législatives : les politiques en difficulté par LCP