dimanche 28 mai 2017

LA SUPPRESSION DU REGIME SOCIAL DES INDEPENDANTS (RSI): LA FIN DU CAUCHEMAR.

Dans son programme, le candidat à la Présidence de la République, Emmanuel Macron, a prévu la suppression du Régime Social des Indépendants (RSI). Celui-cil ne sera pas regretté, tant ses dysfonctionnements depuis sa création ont été graves et répétés, dans certains cas, pouvant conduire à de suicides, et la nomination du nouveau Directeur Général, en 2011, Stéphane Sellier, n'a amélioré la situation que marginalement, tant la culture administrative pratiquée demeure celle de l'autoritarisme. Celle-ci est aux antipodes "du droit à l'erreur" reconnu par le candidat Emmanuel Macron qui va changer les relations entre les usagers et l'Administration.

1. Présentation.

1.1. Création. 

Le Régime Social des Indépendants est né en 2006 de la fusion des caisses de protection sociale des chefs d’entreprise. Il est une caisse de Sécurité sociale, administrée par des représentants de ses assurés, artisans, commerçants et professions libérales.

A compter du 1er juillet 2006, les caisses d'assurances vieillesses, invalidité-décès et maladie des artisans commerçants et certaines professions libérales ont été regroupées dans un nouveau régime unifié, le Régime Social des Indépendants (RSI), Puis au 1er janvier 2008, au transfert des unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocation familiales (URSSAF) par le RSI, de manière à mettre en place un interlocuteur social unique (ISU) se substituant aux multiples intervenants précédents.

Il est chargé par l'Etat de gérer la protection sociale obligatoire de plus de 6,2 millions de chefs d’entreprise indépendants et de leurs ayants-droit.

2. Rôle 

Le RSI assure le recouvrement des cotisations et contributions suivantes :

*Contribution sociale généralisée (CSG - jusqu’alors gérée par les URSSAF)

*Contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS - jusqu’alors gérée par les URSSAF)

*Cotisations d’allocations familiales (jusqu’alors gérées par les URSSAF)

*Retraite de base et complémentaire

*Invalidité-décès

*Assurance maladie-maternité

*Indemnités journalières

3. La gestion. 

Les conseils d’administration de la caisse nationale (50 administrateurs dont 21 commerçants et industriels, 21 artisans et 8 représentants des professions libérales) et des caisses régionales du RSI sont élus au suffrage universel. Pour les caisses régionales, ils sont composés de 24 à 36 membres selon le nombre de leurs ressortissants et comportent un tiers de retraités et deux-tiers d’actifs. Au total le nombre des administrateurs du RSI est de 942. 

4. Evolution de la population éligible au RSI. 

Dans son 10ème rapport annuel, publié en 2016, l'essentiel du RSI en chiffres, données 2015, on peut lire dans l'avant-propos : "Une statistique illustre ces évolutions : l’augmentation de la population des assurés actifs cotisants au RSI, dont le nombre est passé de 1,7 million en 2006 à plus de 2,8 millions en 2015. La création du régime de l’autoentrepreneur en 2009 a majoritairement contribué à ces bouleversements : 39 % de la population active au RSI cotise par le biais du régime simplifié de la microentreprise. Mais au-delà d’un aspect quantitatif, ce sont aussi des profonds mouvements sociaux-économiques qui sont en œuvre: un rajeunissement d’environ une année de l’âge moyen et une féminisation accrue de la population cotisante, une part d’activités secondaires grandissante, plus du doublement de la population bénéficiaire de la CMU complémentaire, etc." 

2. Une naissance chaotique. 

Le rapport de la Cour des Comptes de 2012 a retracé l'historique du RSi marqué par des problèmes de gestion informatique de 2006 à 2008 et à compter de cette date elle parle de "catastrophique industrielle.  

file:///C:/Documents%20and%20Settings/deloire/Mes%20documents/Downloads/rapport_securite_sociale_2012_regime_social_independants_interlocuteur_social_unique.pdf

On trouvera un résumé de cette situation sur le site militant "Sauvons nos entreprises" rédigé en 2012 : http://www.sauvonsnosentreprises.fr/actualite-104-notre-rapport-concernant-les-dysfonctionnements-du-rsi.html

3. Un fonctionnement erratique et des progrès réels, mais insuffisants. 

Le rapport de la Cour des Comptes en 2012, et la nomination d'un nouveau directeur général en 20111 a conduit à tirer le système d'alarme car  " Les restes à recouvrer (RAR) des travailleurs indépendants compris professions libérales représentaient 13.4 millions d'euros fin 2011, contre 6 fin 2007." comme le note sur son site "Sauvons les entreprises". Elle relève la crise de confiance des assurés dans le nouveau régime, la proportion de cotisants réglant leurs cotisations trimestriellement par rapport à ceux qui s’en acquittent par prélèvement mensuel est passée de 34.1% en 2009 à 44% en 2011.

La Cour des Comptes a préconisé un certain nombre de réformes pour rattraper ce retard. Le rapport du Sénat de 2014 au nom de la mission d'évaluation et de contrôle de la Sécurité Sociale et de la commission des affaires sociales du 11 juin 2014 permet de mesurer les mesures techniques prises et les quelques progrès réalisés : https://www.senat.fr/rap/r13-597/r13-5971.pdf Son rapporteur, Jean-Noël Cardoux, confesse : " L’idée de ce rapport est venue des multiples sollicitations des affiliés du RSI que tous nous avons pu recevoir dans nos circonscriptions." (Voir page 56). 


La Haute Assemblée dresse le constat suivant : "Au plus fort de la crise de l’ISU, le RSI a mis en place des dispositifs d’urgence (suspension des procédures ordinaires de recouvrement amiable et forcé, de calcul des pensions…) qui sont aujourd’hui supprimés. Une cellule spécifique avait ainsi été mise en place en 2011 pour assurer le traitement des dossiers en liaison avec les experts comptables. Après avoir permis le règlement de quelque 4 000 dossiers, cette cellule a été dissoute en 2013, faute de dossiers en nombre significatif. Même si les difficultés ne sont pas toutes réglées, le plus fort de la crise est passé." (Voir page 26). Elle note que les indicateurs utilisés sont mieux orientés : "Le stock d’affiliations et de radiations, qui portait début 2011 sur plus de 25 000 personnes pour les affiliations et plus de 35 000 personnes en radiations, était résorbé en mars 2012. Entre 2011 et 2013, le délai moyen des affiliations est passé de plus de 3 mois à moins de 10 jours. 72 % des affiliations sont traitées en 20 jours, 98 % en 60 jours. 93 % des radiations sont traitées en 10 jours. Pour ce qui concerne les cotisations, depuis 2011, soit 3 ans après le démarrage de l’ISU, les appels de cotisations de masse sont considérés comme fiables. Près de 100 % des remboursements de masse de cotisations sont effectués en moins de 30 jours. Au plus fort de la crise, les affiliés éprouvaient de grande difficultés à joindre un interlocuteur au téléphone avec un taux de « décroché » de 50 %. Le RSI a amélioré son accueil téléphonique portant ce taux à 79 %."

Des progrès ont été accomplis mais le rapporteur précité relève : " Une gouvernance à deux têtes s’est donc mise en place entre le RSI et l'Acoss et elle perdure encore aujourd’hui. Une partition « politique » des compétences a été mise en place. Ainsi, dans les textes, le recouvrement des cotisations incombe aux Urssaf dans les trente jours suivant l’appel de cotisations ; il relève ensuite du RSI. On voit la perversité du système qui a posé plusieurs problèmes d’échange d’informations, d’autant que le RSI n’est pas équipé informatiquement pour ce travail. Les problèmes informatiques existent aussi du côté de l’Acoss et ne sont toujours pas réglés. L’arrivée du nouveau directeur général du RSI, M. Stéphane Seiller, a mis de l’huile dans les rouages mais les risques d’explosion demeurent. Lors de nos auditions, j’ai été frappé par le fait que les interlocuteurs sont conscients des problèmes, sont porteurs de solutions, mais peinent à se parler. Pour résumer, nous avons donc eu en 2006 une réforme dans ses intentions mais bâclée, sans évaluation préalable et sans suivi. Nous avons aujourd’hui des institutions concurrentes qui aboutissent à une double gouvernance néfaste et sans synergie"

3. La suppression du RSI. 

Elle est amorcée suite au rapport de la Mission Parlementaire du 21 septembre 2015 établi par la Députée Syviane Bulteau et le Député Patrice qui explore deux pistes : ou bien l'intégration du RSI dans le régime général de la Sécurité Sociale ou dans la MSA. Verdier http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/liseuse/5357/master/index.htm 
Ce rapport fait suite aux 20 mesures pour les assurés du RSi prises par le Gouvernement de Manuel Valls, le 25 juin 2015. Ce rapport très complet pointe encore de nombreux dysfonctionnements qui subsistent, notamment, dans la relation avec l'usager. Plusieurs candidats à la Présidentielle de 2017 ont préconisé la suppression du RSI, comme Emamnuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. 

Sa suppression était actée, car en dépit des différentes préconisations, les problèmes demeurent comment en témoigne la question écrite posée par le Sénateur Gilbert Roger (PS- Seine Saint-Denis) le 7 avril 2016 qui se fait le relais des sollicitations en ces termes : "Les affiliés du RSI, au nombre de six millions, dénoncent la faiblesse de leur couverture sociale, tant en matière de maladie et d'invalidité que de retraite. Les cotisants du RSI de plaignent également d'erreurs dans les appels de cotisations, de dossiers perdus ou encore d'intervention d'huissier sur de fausses données, d'absence d'appels de la cotisations pendant plusieurs années, conduisant à des poursuites sans motifs ou de mauvaises surprises au moment de la retraite." https://www.senat.fr/questions/base/2016/qSEQ160421097.html 

Ou cet exemple édifiant publié par Contrepoints le 8 janvier 2017 où il apparaît que "Dans une structure au service de ses cotisants et adhérents, la machine administrative aurait présenté ses excuses à l’impétrant pour ce loupé. Au RSI, la règle est différente : le cotisant est forcément en tort, et l’administration du régime a forcément raison.https://www.contrepoints.org/2017/01/08/277102-exemple-de-dysfonctionnement-rsi


Ces préconisations n'ont pas été du goût du Président du RSI, du Vice-Président, et de deux Présidents de Caisses régionales et du Directeur-Général qui le 27 février 2017 ont tenu une conférence de presse baptisée :" Supprimer le RSI ? Ce n'est pas le bon programme!  5 propositions pour la sécurité sociale des indépendants."  https://www.rsi.fr/uploads/tx_rsirss/RSI_DP_PointPresse2017-VF-WEB%20.pdf A cet égard, on peut s'interroger sur le point de savoir si c'est la place de Séphane Sellier, Directeur-Général, de défendre le RSI, lors de cette conférence de presse précitée, alors qu'il devrait être astreint à un devoir de réserve en tant que chargé d'exécuter les décisions du Conseil d'Administration du RSI, composé d'élus. 

4. Le futur régime de sécurité sociale des Indépendants et entrepreneurs. 

Il est proposé de créer un guichet unique dédiés aux indépendants au sein du régime  général. 
Il en résulte deux évolutions majeures: 
  • Les exonérations et les réductions de cotisations dont bénéficient les indépendants seront préservées
  • Il sera possible pour les indépendants de cotiser davantage pour bénéficier de la même couverture que les salariés.
Cette proposition Emmanuel Macron la formulait dès 2015, en tant que ministre de l'Economie, en accord avec sa volonté de facilité "les mobilités" entre le statut de salarié et celui d'entrepreneur. Elle s'inscrit dans le cadre de la proposition du Syndicat des Indépendants qui considère que pour ne plus avoir avoir à faire au RSI, sondage à l'appui, les Indépendants sont prêts à cotiser plus et à s'aligner sur le régime des salariés. http://www.sdi-pme.fr/ 

Il s'agit de voir si cette réforme pourra libérer les énergies et faciliter demain la création d'entreprises et de commerces de façon à créer des emplois, comme le souhaite l'actuel Chef de l'Etat. 



 





dimanche 14 mai 2017

LES 3 AXES DE LA POLITIQUE EUROPEENNE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, EMMANUEL MACRON

Le Chef de l'Etat élu le 7 mai 2017, Emmanuel Macron, avec 66,1% des voix, s'est d'abord opposé à sa rivale Marine le Pen (Front National élargi à Debout la France) sur sa vision de ce que communément nous appelons l'Europe. D'un côté une Europe forte de son histoire et de ses résultats qui doit évoluer pour répondre aux aspirations des peuples qui expriment une demande de protection et d'assurance face aux défis mondiaux et, de l'autre, une Europe niée au profit d'une France revenue dans son pré carré arc boutée sur sa monnaie nationale, ses frontières et désireuse de conclure des coopérations ponctuelles avec ses voisins européens.


 Union européenne : Macron mis au défi de restaurer la crédibilité de la France



Ce qui est intéressant avec le nouveau Président de la République, c'est qu'il vise à promouvoir l'UE sous tous ses angles.  

1) Le couple franco-allemand moteur de l'UE

 Ce lundi 15 mai, comme son prédécesseur et Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac,  la première visite du nouveau Chef d'Etat, Emmanuel Macron sera pour Mme Angela Merkel, la Chancelière de l'Allemagne, candidate à sa réélection en septembre prochain. Cette visite n'est pas uniquement protocolaire, mais a pour objet de faire avancer l'UE sur un certain nombre de dossiers en dégageant un accord franco-allemand ou à défaut en rapprochant les points de vue. Notons que la relation personnelle Angela Merket et Emmanuel Macron sera sans doute de meilleure qualité que celle entretenue avec François Hollande, car dès la première visite le courant est immédiatement passé avec celle qui depuis 12 ans préside aux destinées de la première économie de la zone euro.  

Il ne s'agit nullement comme l'affirmerait Marine Le Pen d'un signe d'asservissement à l'Allemagne qui imposerait à l'UE sa discipline budgétaire et financière allant jusqu'à parler lors du débat de second tour le 3 mai dernier d'une Europe à la Schlague menée par l'Allemagne. 

Ce que n'a pas compris Mme Le Pen, c'est que dès lors qu'un pays est membre de la zone Euro, il y  a nécessité de faire converger les économies en ce qui concerne les agrégats macroéconomiques, comme le déficit budgétaire, le taux d'endettement, l'inflation et le taux de chômage. 

2) Un couple franco-allemand renforcé si l'économie française progresse. 

La crédibilité de la voix de la France auprès de nos partenaires allemands est d'autant plus grande que notre pays effectuera les réformes de structures nécessaires pour lever les verrous qui entravent l'esprit d'entreprise et le dynamisme de notre économie. 

On peut pour cela se reporter aux principales mesures du programme de celui qui s'est présenté aux Français sous l'étiquette "En Marche". (https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/entreprises) qui a pour objet de soutenir les entreprises et la croissance



Pour renouer avec la croissance, le programme d'Emamnuel Macron se réfère à la notion de flexisécurité appliquée dans plusieurs pays d'Europe du Nord dont le Danemark. La libéralisation du marché du travail (Loi El Khomeri améliorée) a pour contre partie une assurance-chômage universelle et la rénovation et la transformation en profondeur de l'immense chantier qu'est la formation professionnelle. 

Ces réformes s'effectueront en respectant le critère de Maastricht de moins de 3% de déficit budgétaire et bien plus la France doit corriger cette place de lanterne rouge de l'UE avec un déficit budgétaire de 3,2% quand de nombreux pays concurrents dégagent des excédents budgétaires. Relevons que les politiques d'austérité budgétaire en Espagne et au Portugal portent leurs fruits et que le fardeau budgétaire de la Grèce devra être allégé pour des raisons morales et financières. 

Une France qui renoue avec la croissance, réduit son déficit commercial et favorise le retour des investisseurs sur son sol - suppression de l'ISF transformé en IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) est favorable aux actions compartimentées dans les PEA et PEA PME. La bourse française avait salué sa future élection dès le premier tour de scrutin le 23 avril 2017 en gagant 4% ce jour-là. 

En ce sens, ces mesures ne sont pas strictement françaises, mais clairement eurocompatibles. C'est bien ce qu'a compris Emmanuel Macron qui pourra négocier en position renforcée les dossiers européens qui lui tiennent à coeur.

Emmanuel Macron pourra s'appuyer sur son nouveau Conseiller diplomatique, Philippe Etienne, 64 ans, actuellement Ambassadeur de France en Allemagne, fin connaisseur des dossiers européens en tant que Représentant Permanent de la France auprès de l'UE de 2009 à 2014. 

3. Des réformes européennes indispensables.

Le programme d'En Marche en matière européenne est riche et diversifiées et contient de nombreuses propositions de réformes réalistes qui sont autant de petits pas selon la formule chère à Jean Monnet : https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/europe

3.1. La gouvernance.

A l'autonome 2017 des " conventions démocratiques " seront lancées dans chaque Etat-membre dont les débats et leurs conclusions seront transmis aux chefs de d'Etat et de gouvernements pour définir une feuille de route européenne. 

Il s'agit de doter la zone euro d'un Parlement qui est un thème porté depuis longtemps par la diplomatie française et vise à démocratiser la zone qui en contre partie serait dirigée par un gouvernement de la zone euro. 

Enfin, il s'agit de généraliser les coopérations renforcées en partant du principe qu'au sein du Conseil et du Conseil européen que "lorsqu'un pays votera contre un nouveau projet, il ne pourra pas bloquer les autres dans leur avancée". 

3.2. Economie et emploi. 

Il s'agit de relancer la zone euro pas seulement par les institutions, mais également, par les investissements à l'image du Plan Junker qui a tardé à s'appliquer et dont le montant devra être augmenté pour provoquer un réel effet d'entraînement. Le candidat d'En Marche réclame également un contrôle des investissements étrangers dans les secteurs stratégies, expression de la souveraineté économique de l'UE, et des mesures anti-dumping, à l'instar de ce que pratique les grandes économies mondiales. 

3.3. Libertés au sein de l'UE

Si la liberté de circulation est assurée pour les ressortissants de l'UE, les étrangers au sens de non ressortissants de l'UE relève des règles de l'Espace Schengen. En ce qui concerne le contrôle des flux migratoires, Emmanuel Macron reprend la feuille de route de la Commission européenne présentée à l'hiver 2015. De façon équilibrée, il s'agit de renforcer l'aide au développement pour les pays de départ, et de renforcer le corps des gardes frontières, de mettre en oeuvre une politique de renseignement commun au delà d'Europol et d'Eurojust et  de donner corps à une politique commune de l'asile sur la base de critères européens communs.

Par ailleurs, la liberté de circulation des étudiants au sein de l'UE est affirmée en prônant la généralisation du programme Erasmus, y compris aux apprentis.  

Les termes de la négociation qui s'engage entre la France et l'Allemagne ont été parfaitement décrits par Bernard Guetta dans sa chronique du 15 mai 2017 sur France-Inter sous le titre : la rencontre de Berlin.: https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique

Conclusion provisoire. 

3 axes intimement liés qui donne le visage original et cohérent de la politique européenne d'Emmanuel Macron. Comme avant lui Valéry Giscard d'Estaing (institutionnalisation du Parlement européen élu au suffrage universel direct en 1979, lancement du SME avec le Chancelier Helmut Schmidt et création du Conseil européen en 1975), François Mitterrand -arrimage de l'Allemagne à l'Europe après la chute du mur de Berlin en 1989, lancement de l'Euro en 1999, et la poignée de main de Verdun qui scelle la réconciliation franco-allemande dans l'hommage aux morts des deux conflits mondiaux) et Jacques Chirac (ébauche d'une politique de la défense, refus d'engager les troupes française dans la guerre en Irak en 2003, mais échec du référendum constitutionnel de 2005), le nouveau Chef de l'Etat laissera sa marque en faisant franchir à nouveau une étape à l'UE sur la voie de l'intégration européenne n'en déplaise à la Grande-Bretagne qui a décidé de la quitter et qui, en définitive, au cours de la décennie 2017-2027 en paiera un lourd tribut. 

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lundi 8 mai 2017

LEGISLATIVES DES 11 ET 18 JUIN 2017. L'INTROUVABLE COHABITATION OU UNE MAJORITE FRANCHE POUR LES CANDIDATS DE "LA REPUBLIQUE EN MARCHE".







Le score sans appel obtenu par Emmanuel Macron, candidat "En Marche", élu Président de la République avec 66,1% contre 34,9% à son opposante Marine Le Pen (Front National), le 7 mai 2017 rebat les cartes et met la classe politique en émoi en ce qui concerne l'élection législative des 11 et 18 juin prochain.

1. L'improbable Cohabitation. 

Il n'était que d'écouter, sur France 2, dimanche soir, François Baroin, Chef de file "Les Républicains" pour comprendre qu'il souhaitait en découdre et faire en sorte que les candidats présentés obtiennent un majorité sur un programme de Droite adouci, par rapport à celui de François Fillon pour contraindre le nouveau Président de la République à le nommer Premier Ministre dans le cadre d'une Cohabitation (depuis qu'en 1986, François Mitterrand a désigné Jacques Chirac, Premier Ministre, Chef du RPR, le groupe politique majoritaire à l'Assemblée Nationale). 

3 raisons s'opposent fermement à ce calcul politique.

1) Il n'existe pas d'exemple où une telle situation se soit produite depuis 1958 date de l'instauration de la Vème République par le Général de Gaulle. Les trois cohabitations se sont produites en cours de mandat lors de la désignation de la nouvelle Assemblée à la date prévue en 1986 et en 1993 ou bien que le Président de la République ait procédé à la dissolution de l'Assemblée Nationale, comme Jacques Chirac, en 1997.

2) François Mitterrand a déclaré qu'il n'était pas envisageable qu'il soit élu début mai et que 6 semaines suivantes les Français, majoritairement, décident de le désavouer pour faire émerger les tenants d'une autre politique. 

3) L'histoire politique française montre que nos compatriotes sont légitimistes et qu'ils confirment le pouvoir de celui qui est légalement et politiquement majoritaire.  


2) Une majorité claire et vraie pour les candidats sous l'étiquette "La République En Marche" ou majorité présidentielle. 

2.1. Une nouvelle configuration politique révolutionnaire. 

A ce jour, on ne mesure pas encore le bouleversement politique que représente l'élection du Président de la République, Emmanuel Macron, tant sur le plan intérieur qu'en matière européenne et internationale. 

Pour la première fois, depuis 1958, le clivage politique traditionnel Droite-Gauche s'efface pour faire place à celui d'un Centre élargi autour d'une majorité soutenant un projet politique clairement défini. 

Cette émergence d'un Centre puissant voulue depuis longtemps par le MRP, Jean Lecanuet, Edgar Faure, ou François Bayrou trouve son avènement en mai 2017 en raison de l'effondrement et du discrédit des partis politiques de Droite ( François Fillon (Les Républicains)  éliminé au 1er Tour de la Présidentielle avec 20% des suffrages exprimé) et de Gauche (Le Parti Socialiste qui soutenait Benoît Hamon vainqueur de la Primaire de la Belle Alliance obtient pitoyablement le score de 6,4%), mais aussi de l'émergence d'un populisme de Gauche qui échoue à se qualifier au 1er tour de la Présidentielle avec 19,5% incarné par Jean-Luc Mélenchon. 

Cette configuration politique inédite permet de faire naître cette majorité défendue par des hommes et des femmes de bonne volonté pour reprendre cette formule qui fait référence à l'oeuvre de Jules Romains (1185-1972). 

Il s'agit donc de lui donner corps pour faire naître une Assemblée qui mette en oeuvre le projet politique conçu par le Chef de l'Etat. 

2.2. Une majorité composite pour faire triompher "les révolutions". 

Ils seront 577 à briguer les suffrages des électeurs sous l'étiquette "La République En Marche" dont la moitié issu de la société civile et l'autre de la société politique. 

Déjà, les ralliements se multiplient pour en être. Avant le 7 mai 2017, des hommes politiques de Droite avaient rejoints En Marche qu'il s'agisse de Jean-Paul Delevoye, grand instigateur des investitures parlementaires, de Jean-Louis Debré, Gaulliste historique ou Bruno Le Maire, candidat battu à la Primaire de Droite qui fait des offres de service et bien d'autres. Des écologistes comme François de Rugy ou Barbara Pompili ou adhérents du PS comme l'ancien Premier Ministre, Manuel Valls ou des Centristes comme François Bayrou, Président du Modem qui a joué un rôle déterminant dans la victoire du nouveau Chef de l'Etat. 

Donc le 11 juin prochain, les candidats d'En Marche munis de leur programme issu du scrutin présidentiel tenteront de convaincre les électeurs de soutenir le Président Macron et lui donner une majorité parlementaire. 

Comme en 1958, où la IVème République et son personnel compassé a été balayé, les tenants de "la République Marche" devraient balayer ceux qui s'accrochent aux oripeaux de la vieille politique politicienne et veulent prendre leur revanche. 

Le candidat sortant qui veut se maintenir contre un nouveau candidat "En Marche" aura du des difficultés à gagner car il se situera dans une Opposition politique de principe et ne jouera pas le rôle de relais auprès des autorités publiques qu'exerce un Député de la Majorité. 

Mais, les tractations politiques ne commenceront qu'après la désignation du nouveau Premier Ministre le Dimanche 14 mai prochain . Sa personnalité et son étiquette antérieure seront déterminant pour mesure le renouveau voulu par Emmanuel Macron. Il ne faut pas exclure qu'il émane de la famille "Les Républicains" ce qui sèmerait la division dans la Droite conservatrice et centriste. 

"Les Révolutions" que prônent Emmanuel Macron dans son livre programme doivent voir le jour et faire vivre cette espérance politique qui transcendent les Partis, surmonte les corporatismes partisans et met l'humanisme chrétien au coeur de son programme. 

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Tel est l'enjeu déterminant du scrutin des 11 et  18 juin prochain. Une date historique qui pourrait conduire à établir une filiation inattendue.