jeudi 29 novembre 2012

AEE : LA POLLUTION ATMOSPHERIQUE D'ORIGINE INDUSTRIELLE A COUTE 169 MILLIARS D'€ A l'EUROPE EN 2009.

Selon le rapport de l'Agence Européenne de l'Environnement intitulé : «Révéler les coûts de la pollution atmosphérique provenant d'établissements industriels en Europe», publié le 24 novembre 2012, la pollution atmosphérique générée par les 10 000 établissements polluants les plus grands d'Europe a coûté aux citoyens entre 102 et 169 milliards d'euros en 2009. La moitié du coût de ces dommages (entre 51 et 85 milliards d'euros) résulte de l’activité de 191 établissements seulement comme le montre la carte ci-dessous :


1. Le calcul des pollutions atmosphériques constatées.

L’analyse couvre les établissements industriels tels que les grandes centrales électriques et les raffineries, mais aussi les combustions résultant des activités de fabrication, les processus industriels, les déchets et certaines activités agricoles.

Pour parvenir à un tel résultat, l'AEE, située à Copenhague, se base sur le Le registre européen des rejets et des transferts de polluants (E-PRTR) est le nouveau registre européen qui propose des données environnementales clés facilement accessibles à propos d'établissements industriels des États membres de l'Union européenne, ainsi que d'Islande, du Liechtenstein, de Norvège, de Serbie et de Suisse. Il s'inscrit dans le cadre de la convention d'Aarhus de l'ONU sur l'accès de la population à l'information en matière d'environnement.

Le grand public a donc le droit de disposer d'informations contenues dans ce registre qui comporte pour chaque établissement, des informations à propos des quantités de rejets de polluants dans l'air, l'eau et le sol, ainsi que les transferts hors du site de déchets et de polluants dans les eaux usées, sur la base d'une liste de 91 polluants clés incluant les métaux lourds, les pesticides, les gaz à effet de serre et les dioxines pour les années 2007 à 2010.

Le calcul est effectué sur la base d'une fourchette des coûts estimés résultant des rejets de polluants atmosphériques tels qu’ils ont été déclarés par près de 10 000 établissements auprès de l’E‑PRTR.


Les éléments pris en compte sont des polluants atmosphériques régionaux [NH3, NOx, PM10, SO2, composés organiques volatils non méthaniques (COVNM)], des métaux lourds (arsenic, cadmium, chrome, plomb, mercure et nickel), des micropolluants organiques [benzène, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), dioxines et furanes] et le CO2.

2. Des résulats à nuancer.

2.1. Les types de polluants.

Selon l'AEE, "Les émissions de dioxyde de carbone (CO2) représentent la majeure partie de l’ensemble des coûts, à savoir environ 63 milliards d’euros en 2009. Les polluants atmosphériques qui contribuent aux pluies acides et peuvent provoquer des problèmes respiratoires, par exemple le dioxyde de soufre (SO2), l'ammoniac (NH3), les particules (PM10) et les oxydes d’azote (NOx), sont responsables de dommages à hauteur de 38 à 105 milliards d'euros par an." Faut-il insister sur la nécessité d'une économie décarbonée comme le réclame les Ecologistes de longue date ?

2.2. Les pays dont les établissements industriels sont les plus polluants ne sont pas ceux que l'on croit.

Naturellement, les pays comptant un nombre élevé de grands établissements, comme l’Allemagne, la Pologne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie, sont ceux ayant contribué le plus au coût total de ces dommages. La carte plus haut montre bien la concentration des équipements industriels qui épouse en grande partie la fameuse banane bleue de la Datar qui correspond aux zones de prospérité de l'Europe rhénane.

Cependant, comme le montre l'AEE si on ne raisonne plus en valeur absolue et si l’on pondère les coûts afin de refléter la productivité de l’économie de chaque pays, le classement change de manière significative. Les émissions de pays comme la Bulgarie, la Roumanie, l’Estonie, la Pologne et la République tchèque sont alors relativement plus importantes en ce qui concerne le coût des dommages. Ainsi, cela exprime la passé industriel glorieux de l'Europe de l'Est à une époque ou produire plus était le seul mot d'ordre, peut importe la pollution engendrée. Malgré l'aide fournie par l'UE à l'égard de ces pays devenus membres de l'UE au 1er mai 2004 pour moderniser leur appareil de production, il subsiste encore des cathédrales industrielles polluantes ou qui ne sont pas encore aux normes prévues par l'Union européenne.

Ainsi, comme l'écrit l'AEE  : "Les trois quarts des coûts totaux résultent des émissions de 622 établissements industriels seulement, soit 6 % du nombre total. Les établissements dont les émissions sont les plus coûteuses figurent en général parmi les plus grands d’Europe et rejettent la plus grande quantité de polluants."

2.3. Les types d'industries concernés.

Selon l'AEE, "Les émissions des centrales électriques représentent la plus grande part des coûts (de l’ordre de 66 à 112 milliards d’euros). Les autres principales sources de coûts sont les processus de production (23 à 28 milliards d’euros) et les combustions résultant des activités de fabrication (8 à 21 milliards d’euros)." Elle précise que les coûts de production auraient été plus élevés si elle avait tenu compte "des transports, du secteur des ménages et de la plupart des activités agricoles."

3. On ne nous dit pas tout !

Selon le professeur, Mac Glade, directeur exécutif de l'AEE, «Les coûts estimés sont calculés à partir des émissions déclarées par les établissements eux‑mêmes. En utilisant les outils existants employés par les décideurs politiques pour estimer le préjudice pour la santé et l’environnement, nous avons révélé certains des coûts dissimulés de la pollution. Nous ne pouvons nous permettre d’ignorer ces problèmes.».

4. Et si les écologistes avaient raison ?

C'est un des points forts de la pensée écologiste que d'avoir, depuis longtemps, établi un lien entre la santé et l'environnement dans lequel nous vivons. Ce qui pouvait paraître une utopie il y a un demi siècle environ, se vérifie chaque jour davantage, car désormais on dispose de moyens scientifiques et techniques sophistiqués pour vérifier ce qui n'a été longtemps que des hypothèses.

Voir l'exposé de Michèle Rivasi en deux parties sur le thème la santé et l'environnement, le 19 février 2010, à Tours, lors de la campagne électorale EELV dans le cadre des élections régionales.


Michele Rivasi : la santé et l'environnement... par



Michele Rivasi : la santé et l'environnement (2e... par EuropeEcologieRegionCentr

samedi 17 novembre 2012

HABITAT PARTICIPATIF : UNE DES CLES POUR MIEUX VIVRE ENSEMBLE

Dans le cadre du Forum des Droits Humains, s'est tenue le vendredi 9 novembre 2012, une conférence-débat sur le thème : l'éco-habitat groupé : un acteur de la démocratie locale, en liaison avec ICO (Initiative Citoyenne Orléans), animée par Daniel Jaunas, Président du Collectif d'Animation pour l'Habitat Participatif en Ile-de-France et Membre du Bureau National d'Eco-Habitat Groupé.

Le programme du Forum des Droits Humains : http://www.laligue45.org/index.php?option=com_rokdownloads&view=file&Itemid=65&id=170:programme-du-10eme-forum-des-droits-humains-2012

1. L'Habitat participatif : définition.

Selon le blog de habitatgroupesenior, http://habitatgroupesenior.over-blog.com/article-definition-et-charte-de-l-habitat-groupe-75509504.html deux définitions peuvent être retenues :

"C’est un habitat constitué à l’initiative de particuliers et qui met l’accent sur le projet de vie collectif. "Cela peut être défini également comme "un ensemble d’habitations (appartements ou maisons) en locatif et, ou, en accession, où chaque foyer jouit d’une habitation privée mais aussi d’espaces collectifs."

"C’est un habitat conçu dans le cadre du développement  durable , c'est-à-dire qu’on habite sans s’étaler, concilie habitat et environnement, économie d’énergie (à voir dans les matériaux de construction et dans l’utilisation).Dans ce cadre, le choix de l’implantation est primordial, pour éviter les longs déplacements, il faut qu’il soit situé près de transports en commun, et proche des commerces, de lieux d’animation. Les locaux communs sont aussi une réponse au besoin de diminuer sa surface habitable."

La vidéo; ci-dessous, permet d'appréhender ce mode d'habitation qui a émergé dans les années 70 au lendemain de mai 1968.  


L'habitat groupé participatif par ivresseslivresques


2. Innover, innover, il en restera toujours quelque chose.

2.1. Les principes fondateurs.

Trouver un emplacement pour un immeuble ou une maison qui soit proche des commerces et des transports afin de limiter les déplacements.

Un habitat construit sur la base de principes écologiques (traitement des déchets, économie d'énergie, gestion de l'eau  etc ).

Construire l'immeuble à partir de plans décidés par les futurs habitants et qui comportera à la fois des appartements individuels et des parties collectives pour permettre la sociabilité comme la buanderie, les salles de réunion, garage, ateliers.

La vie commune s'effectue selon les principes qui allient le respect de l'autonomie de chacun et la volonté de partager certaines activités ou moments ensemble et de faire vivre les valeurs d'entraide, de solidarité et de coopération, loin des schémas établis (par exemple, cela n'est pas nécessairement un membre de la famille qui assurera la garde d'un ou des enfants). ..

Si l'immeuble ou la maison trouvent parfois leur place au sein d'un écoquartier comme le cas de l'éco-quartier les Dolantines à Pellouailles-les-Vignes (49112) près d'Angers http://www.passerelleco.info/article.php?id_article=1686 cela n'est pas une oligation, comme en témoigne la Fonderie à Vanves (92170) par exemple.

SI parfois, les projets d’habitat groupé sont un peu moins chers que le coût du marché (exemple 10% de moins à la fonderie) permettant l'accessation à la propriété dans de bonnes conditions cela n'est pas toujours le cas. Le soutien fort des collectivités territoriales est nécessaire pour permettre à certains habitants devenir propriétaire individuellement.

On considère, qu'en moyenne, il faut 4 ans entre le lancement dans l'aventure collective et humaine et la réalisation de l'habitat collectif. La patience et la persevérance sont nécessaires pour voir aboutir un début de rêve pour habiter autrement.

2.2. Des motivations très différentes.

Si les motivations sont individuelles pour bâtir un immeuble ou une maison en habitat groupé, à la recherche d'une expérience peu commune , le goût des autres et de la solidarité tout en préservant son indépendance, celles-ci se transforment aussi en motivations collectives, comme la réalisation d'un projet politique qui consiste, par exemple, à mettre en commun la mise en commun de terres agricoles  pour tendre vers l'autosuffisance aliemntaire, l'artisanat, les échanges de pratiques de récupération d'eau, l'autonomie énergétique...mais, aussi les échanges de pratiques de récupération d 'eau , mais aussi, les échanges de services et de matériels sur le modèle des SEL.

Ainsi, l'habitat groupé convient aux jeunes parents avec enfants comme à quelques rares célibataires et est confronté au viellissement des hippies des années 70. C'est le nouveau défi des habits  groupés que de propsoer des sevices adaptés à l'âge sans toutefois ressembler à une maison de rentraite . Là encore, il faut réinventer les nouvelles parties communes, les nouvelles règles du vivre-ensemble et laisser le choix aux personnes âgées de cotoyer des jeunes ou non.

A Montreuil, ville dirigée par Dominique Voynet, la maison des Babayagas, est une maison de retraite autogérée, féministe, solidaire, citoyenne et écologique, due à la volonté inébranlable de Thérèse Clerc. Cet immeuble collectif de 6 étages; d'une vingtaine de résidentes, a ouvert ses portes début novembre 2012. http://www.lamaisondesbabayagas.fr/


Thérèse Clerc parle des Babayagas par parles-tv

2.3. Un projet évolutif.

L'habitat participatif ou groupé reste une somme d'utopies qui parfois deviennes plus ou moins des réalités quand la bonne volonté se conjugue avec le savoir-faire.  A l'occasion du salon de l 'habitat groupé, on retrouvera le concepts décrits précèdemment. 
 


Pour en savoir plus


- Le réseau inter-régional de l'habitat groupé : http://www.habitatgroupe.org/


- Bruno Parasote. Autopromotion, Habitat groupé, Ecologie et liens sociaux. Comment construire collectivement un immeuble en ville ? Edition Y. Michel. 2010.
Président d’Eco Quartier Strasbourg (ecoquartier-strasbourg.net) et ingénieur-urbaniste de profession, Bruno Parasote est également le porte parole/référent du collectif Eco Logis Strasbourg Neudorf. Il est le maître d’ouvrage du 1er bâtiment de France en autopromotion, intégrant pleinement le développement durable et une démarche participative

 

- Vivre ensemble autrement : Ecovillages, écoquartiers, habitat groupé, Pascale d'Erm et Pierre Lazic, Ed. Ulmer, 2009.

- Habitat Groupé : écologie, participation, convivialité, Christian Lagrange, Ed. Terre Vivante, 2008.

- Les rencontres nationales de l'habitat participatif, à Grenoble, les 16/17/18 novembre 2012.