Ce 30 mai, Valérie Pécresse, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, est l'invitée du 7 -9 de France-Inter, émission animée par le talentueux journaliste, Patrick Cohen.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/sept-neuf/index.php?id=105440
Durant la première partie de l'émission, elle est interrogé sur l'affaire Dominique Straus Kahn. La ministre dans le sillage du Premier Ministre reprend l'argument selon lequel la Gauche donneuse de leçon de morale n'est pas fondée à le faire après l'affaire DSK, ce d'autant que certains auraient omis de s'inquiéter du sort de la victime et de citer Jack Lang déclarant qu'il n'y avait pas mort d'homme et Jean-François Kahn faisant état d'un troussage de domestique.
De façon plus surprenante, Valérie Pécresse met en cause Robert Badinter, ancien Ministre, pour des propos tenus dans une émission de télévision sur France 2 où il aurait ignoré volontairement le sort de la victime pour mettre l'accent sur la présomption d'innocence à propos de Dominique Strauss Kahn accusé de viol et d'agression sexuelle et de séquestration, comme le lui fait remarquer son contradicteur Laurent Joffrin, Directeur du Nouvel Observateur.
L'extrait de l'émission évoqué : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/l-affaire-dsk/20110520.OBS3597/dsk-echange-virulent-entre-robert-badinter-et-laurent-joffrin.html
Au cours de la deuxième partie de l'interview de Valérie Pécresse, Patrick Cohen donne la parole à Robert Badinter qui souhaite lui répondre. - A partir de 10 minutes 37 secondes -.
La réponse de Robert mérite d'être citée : " Nous sommes dans la procédure américaine. Dans la procédure américaine c'est à l'accusation de rapporter la preuve de la culpabilité de Dominique Strauss Kahn au delà du doute raisonnable. Il avait écrit au FMI, ce jour-là, pour dire, très précisément, je suis innocent. Nous sommes donc en présence d'une situation où Dominique Strauss-Kahn dit je suis innocent et c'est à l'accusation de prouver qu'il ne l'est pas....Vous ne pouvez pas, à la fois, dire respectons la présomption d'innocence et, en même temps, dire ah c'est épouvantable ce qui est arrivé à cette femme,... parce que cela abouti à dire publiquement Dominque Strauss-Kahn est coupable et il ment. Et à ce stade de la procédure; je ne le ferai jamais. Je ne l'accepte pas. Cela n'est pas un défaut de compassion envers les victimes, c'est une notion qui semble être complètement perdue de vue dans cette affaire, la présomption d'innocence... Ce que je défends, c'est les principes de notre justice malmenés par l'émotion et la propension aujourd'hui à la compensation qui fait perdre de vue nos principes."
De fait l'alternative est la suivante. Soit on affirme que les souffrances de la victime sont à prendre en compte et le préjudice qu'elle a subi doit être réparé, ce qui accrédite que ses accusations sont avérées et alors DSK est nécessairement coupable ou alors on met l'accent sur la présomption d'innocence de DSK et alors un doute subsiste quant à la véracité des affirmations de la victime. Les faits se sont-ils passés comme elle les a décrits à la police ? Et donc ce doute qui subsiste doit profiter à l'accusé, présumé innocent, tant que sa culpabilité n'a pas été démontrée incontestablement.
Autrement dit, comme on l'a souvent entendu, (le cas de Pierre Moscovici chez Guillaume Durand dans l'émission "Face aux Français") chercher à adopter une position équilibrée en affirmant que DSK a droit à la présomption d'innocence - je suis son ami et je n'imagine pas qu'il ait pu avoir un tel comportement - et que dans le même temps la victime doit être prise en considération, - je n'exclue pas que la victime dise vrai- sont des affirmations contradictoires, par essence.
Il faut donc choisir son camp : celui de la victime ou de l'accusé, mais pas les deux à la fois.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/em/sept-neuf/index.php?id=105440
Durant la première partie de l'émission, elle est interrogé sur l'affaire Dominique Straus Kahn. La ministre dans le sillage du Premier Ministre reprend l'argument selon lequel la Gauche donneuse de leçon de morale n'est pas fondée à le faire après l'affaire DSK, ce d'autant que certains auraient omis de s'inquiéter du sort de la victime et de citer Jack Lang déclarant qu'il n'y avait pas mort d'homme et Jean-François Kahn faisant état d'un troussage de domestique.
De façon plus surprenante, Valérie Pécresse met en cause Robert Badinter, ancien Ministre, pour des propos tenus dans une émission de télévision sur France 2 où il aurait ignoré volontairement le sort de la victime pour mettre l'accent sur la présomption d'innocence à propos de Dominique Strauss Kahn accusé de viol et d'agression sexuelle et de séquestration, comme le lui fait remarquer son contradicteur Laurent Joffrin, Directeur du Nouvel Observateur.
L'extrait de l'émission évoqué : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/l-affaire-dsk/20110520.OBS3597/dsk-echange-virulent-entre-robert-badinter-et-laurent-joffrin.html
Au cours de la deuxième partie de l'interview de Valérie Pécresse, Patrick Cohen donne la parole à Robert Badinter qui souhaite lui répondre. - A partir de 10 minutes 37 secondes -.
La réponse de Robert mérite d'être citée : " Nous sommes dans la procédure américaine. Dans la procédure américaine c'est à l'accusation de rapporter la preuve de la culpabilité de Dominique Strauss Kahn au delà du doute raisonnable. Il avait écrit au FMI, ce jour-là, pour dire, très précisément, je suis innocent. Nous sommes donc en présence d'une situation où Dominique Strauss-Kahn dit je suis innocent et c'est à l'accusation de prouver qu'il ne l'est pas....Vous ne pouvez pas, à la fois, dire respectons la présomption d'innocence et, en même temps, dire ah c'est épouvantable ce qui est arrivé à cette femme,... parce que cela abouti à dire publiquement Dominque Strauss-Kahn est coupable et il ment. Et à ce stade de la procédure; je ne le ferai jamais. Je ne l'accepte pas. Cela n'est pas un défaut de compassion envers les victimes, c'est une notion qui semble être complètement perdue de vue dans cette affaire, la présomption d'innocence... Ce que je défends, c'est les principes de notre justice malmenés par l'émotion et la propension aujourd'hui à la compensation qui fait perdre de vue nos principes."
De fait l'alternative est la suivante. Soit on affirme que les souffrances de la victime sont à prendre en compte et le préjudice qu'elle a subi doit être réparé, ce qui accrédite que ses accusations sont avérées et alors DSK est nécessairement coupable ou alors on met l'accent sur la présomption d'innocence de DSK et alors un doute subsiste quant à la véracité des affirmations de la victime. Les faits se sont-ils passés comme elle les a décrits à la police ? Et donc ce doute qui subsiste doit profiter à l'accusé, présumé innocent, tant que sa culpabilité n'a pas été démontrée incontestablement.
Autrement dit, comme on l'a souvent entendu, (le cas de Pierre Moscovici chez Guillaume Durand dans l'émission "Face aux Français") chercher à adopter une position équilibrée en affirmant que DSK a droit à la présomption d'innocence - je suis son ami et je n'imagine pas qu'il ait pu avoir un tel comportement - et que dans le même temps la victime doit être prise en considération, - je n'exclue pas que la victime dise vrai- sont des affirmations contradictoires, par essence.
Il faut donc choisir son camp : celui de la victime ou de l'accusé, mais pas les deux à la fois.
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Philippe DELOIRE