jeudi 21 mars 2013

LIMITER SA CONSOMMATION DE VIANDE : UNE ATTITUDE ECORESPONSABLE

Dans son livre intitulé "les moissons du futur : comment l'agrobiologie peut nourrir le monde", paru en octobre 2012 chez Arte Editions, Marie-Dominique Robin consacre une demie-page pour inciter tout à chacun à consommer moins de viande.



A la page 272 de son livre, elle développe l'argumentation suivante que je recopie fidèlement :

1. Une réflexion qui prend en compte la lutte contre le changement climatique.

"La première leçon que j'ai tirée de ce périple, c'est qu'il faut manger moins de viande. Considérée comme un signe extérieur de richesse, la consommation de viande n'a cessée d'augmenter depuis le début au XXème siècle, notamment dans les pays du nord où elle est passée de 20 kg par personne et par an à 80 aujourd'hui. Avec le changement des habitudes alimentaires, on observe la même tendance dans les pays émergents, comme la Chine ou l'Inde. Selon les projections de la FAO, pour répondre à la demande, la sonnes. production mondiale de viande devrait doubler d'ici à 2050, passant de 229 à 465  millions. On estime qu'il faut 4 calories végétales pour produire une calorie de viande de poulet ou de porc et onze pour produire une calorie de boeuf de manière intensive. Aujourd'hui, 40% des céréales cultivées dans le monde sont destinées à alimenter le bétail. Comme la production de viande est beaucoup plus gourmande en eau que celle des légumes, on estime que les mangeurs de viande consomment 4000 litres d'eau par jour, alors que les  végétariens n'en consomment que 1500. Enfin, l'élevage est l'une des principales causes du changement climatique, puisqu'il totalise 18% des émissions de gaz à effet de serre. Un repas avec viande et produits laitiers équivaut, en émissions de gaz à effet de serre, à 4758 km parcouru en voiture, contre 629 km pour un végétarien. Donc, manger moins de viande, c'est bon pour la planète, mais c'est aussi un moyen de contribuer à résoudre le problème de la faim dans le monde, car les céréales que ne mangent pas les animaux sont disponibles pour les animaux."

2. Un univers ultra concurrentiel qui fait de la viande une marchandise à haute valeur capitalistique.  

Plus d'un mois après le déclenchement du scandale de la viande de cheval, la société Spanghero est à nouveau suspectée de commercialiser de la viande de merguez comportant la présence de mouton d'origine britannique, dont l'importation est interdite depuis 17 ans, en raison de la technique de découpe de la viande outre-Manche, supposée favoriser la transmission de la maladie de la vache folle et la tremblante du mouton. Les deux prélèvements suspects proviennent d'un lot de 57 tonnes de viande.

Tout comme la viande de bœuf mise en cause précédemment, cette viande provient d'un circuit complexe impliquant des acteurs dans plusieurs pays, dont les Pays-Bas. D'une tromperie sur la marchandise on passe à un scandale sanitaire.

C'est bien la financiarisation de l'économie néo-libérale qui est en cause, où l'envoi que la viande de boeuf partie de Roumanie qui se transforme en viande de cheval en chemin fait intervenir  2 traders l'un au Pays-Bas et l'autre à Chypre. 

José Bové, Vice-président de la commission de l'agriculture du Parlement européen, lors du salon de l'agriculture, a dénoncé ce circuit à rallonge qui enrichit les intermédiaires au détriment du consommateur final, le gogo de la farce, qui ne peut même pas faire confiance à l'étiquette de son plat cuisiné pour savoir ce qu'il mange !


SIA 2013 : José Bové, le scandale de la viande... par France3ParisIDF

3. Vive les circuits courts !
Jean-Philippe Grand, Conseiller municipal, Conseiller régional (EELV) écrit sur son blog, à juste titre : "Ma préférence va bien sûr à un circuit plus court directement du producteur au consommateur. Une étude précise de ce que coûte un plat préparé à la maison avec des ingrédients achetés en direct montre que chaque portion est moins chère, plus goûteuse, plus fraîche et sans aucun doute meilleure pour la santé. Et puis faire travailler un producteur qui habite à quelques dizaines de kilomètres de chez soi a quelque chose de valorisant, fait sens en terme de vie en communauté. Privilégier les circuits courts pour ces raisons ne revient pas, comme certains tentent de la caricaturer, au repli sur soi. Il s’agit d’actes citoyens responsables qui cherchent à rompre le cercle vicieux de l’industrie agroalimentaire et à limiter leur impact sur la planète."

Voir l'article intitulé "Malheureusement, il y a findus!" http://jpgrand.org/2013/02/12/malheureusement-il-y-a-findus/

Voir à ce sujet un ancien article de la République du Centre : http://www.larep.fr/loiret/actualite/2012/11/20/du-champ-a-l-assiette-en-direct-1340502.html

Pour connaître les adresses dans le Loiret, voir Colibris : http://www.colibris-lemouvement.org/ensemble/acteurs-et-projets-pres-de-chez-soi

4. Des questions à poser ?

Lundi 25 mars, de 19h à 20h30, José Bové et François Dufour répondront à vos questions : quel avenir de l'agriculture pour l'Europe ?

Après le vote au parlement européen sur une politique agricole commune (PAC) qui entérine une vision passéiste, incapable de relever les défis de demain, José Bové, parlementaire écologiste européen et François Dufour, syndicaliste et vice-président du conseil régional de Basse-Normandie en charge de l'agriculture, nous donneront leur avis sur les choix européens et sur les politiques qu'ils conviendraient de mettre en œuvre.

Après les derniers scandales alimentaires des farines animales et de la vraie-fausse viande de bœuf, posez vos questions en direct à ces spécialistes de l'agriculture, écoutez leurs réponses et suivez le débat sur eelv.fr !

https://www.facebook.com/events/607795122564545/?notif_t=plan_user_joined

Plus d'infos sur la réforme : http://jose-bove.eu/le-parlement-europeen-enterre-la-reforme-de-la-pac/

Sur le site d'Europe-Ecologie les Verts : http://elus-bassenormandie.eelv.fr/quel-avenir-de-lagriculture-pour-leurope-posez-vos-questions-a-francois-dufour-et-jose-bove-jt-deelv/




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Philippe DELOIRE