samedi 20 juillet 2013

ETRE CHRETIEN OU FRANC-MACON : IL FAUT CHOISIR.

1. Les faits.

En 2010, l’évêque d’Annecy, Mgr Yves Boivineau, a été informé par lettre anonyme, de l'appartenance du Père Pascal Vesin, curé de Megève, (Haute-Savoie) de son appartenance à la franc-maçonnerie. En 2011, ayant reçu la preuve de l’appartenance du curé à une loge du Grand Orient de France, Mgr Boivineau demande au Père Vesin de quitter la franc-maçonnerie pour se consacrer à son ministère. Mais le prêtre, optant pour la « liberté absolue de conscience », affirme son intention de « vivre la double appartenance". .

Après avoir poursuivi le dialogue, Mgr Bovineau invitant le curé à revenir sur sa décison d'appartenir à la franc-maçonnerie, devant son refus d'y renoncer, en mars 2013, le Vatican, représenté par la Congrégation pour la doctrine de la foi decide de suspendre le P. Vesin de son sacerdoce. Le père Pascal Vesin, curé de la paroisse Sainte-Anne d'Arly-Montjoie, à Megève, restera prêtre "mais sans droit d'exercer". Il devrait continuer à être rémunéré pendant 6 à 12 mois. En l'absence du père Vesin, il revient au vicaire général du diocèse d'assurer les offices religieux de la paroisse.

En d'autres termes, cela revient à dire que l'ancien prêtre préfère rester Franc-maçon, comme depuis son entrée en loge en 2001, plutôt que de continuer à servir l'Evangile.

Pour protester contre cette décision, l'ancien curé a choisi de se rendre à Rome à pied et de demander un entretien au Pape François jugeant qu'il a été sanctionné sans avoir été entendu.

Voir la vidéo de la marche sur youtube : http://www.youtube.com/watch?v=favT-kYXCSQ

Le diocèse répond que la sanction peut être levée s'il renonce à son appartenance maçonnique.

Un groupe de soutien au curé Pascal Vesin s'est constitué sur facebook : https://www.facebook.com/home.php#!/pages/Groupe-de-soutien-au-P%C3%A8re-Pascal-Vesin/581026461929197?fref=ts


2. La position de la Franc-maçonnerie n'est pas recevable.

De son côté, le grand maître du Grand Orient de France a déploré la destitution du père Vesin, dénonçant un "retour" de "l'obscurantisme". "Je déplore le profond retour d'un obscurantisme qui n'a plus lieu d'être en République", a déclaré José Gulino à la presse à Rodez, où il se trouvait à l'occasion des 250 ans de la plus vieille loge aveyronnaise, la Parfaite union. "Je souhaite que l'Église évolue. On peut être prêtre et franc-maçon", a-t-il déclaré. "Ne pas comprendre cela relève du Moyen-Age".

2.1. Une condamnation réitérée depuis le 18ème siècle, malgré une tentative de rapprochement.

La première condamnation de la franc-maçonnerie par l'Église catholique remonte à 1738, date de la Bulle du pape Clément XII (1730-1740) In eminenti apostolatus specula.

http://catholique.over-blog.fr/article-bulle-pontificale-emise-par-clement-xii-contre-la-franc-ma-onnerie-1738-46124504.html

En conclusion, la Bulle énonce :"Nous avons conclu et décrété de condamner et d'interdire ces dites sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou conventicules appelés du nom de Francs-Maçons, ou connus sous toute autre dénomination, comme Nous les condamnons et les défendons par Notre présente constitution, valable à perpétuité."

Elle est reprise par plusieurs de ses successeurs, dont le pape Benoît XIV (1740-1758), le successeur de Clément XII, dans l'encyclique Providas et Léon XIII (1878-1903) dans l'encyclique Humanum Genus. http://liberius.net/articles/L_encyclique_de_Leon_XIII_sur_la_franc-maconnerie.pdf 

En 1917, le code de droit canonique déclare explicitement que l'appartenance à une loge maçonnique entraîne l'excommunication automatique de l'église catholique, apostolique et romaine. .

Sous le pontificat du Bienheureux Pape Jean XXIII (1958-1963) une tentative de compréhension du phénomène maçonnique est entreprise. Dans les années 1970, particulièrement en France, des tentatives de réconciliation entre l'église catholique et la franc-maçonnerie voient le jour. Le code révisé de 1981 ne cite plus explicitement la franc-maçonnerie parmi les sociétés secrètes condamnées par la loi canonique.

Toutefois, le 26 novembre 1983, une déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi alors dirigée par le cardinal Joseph Ratzinger (devenu le Pape Benoît XVI (2005-2013) réaffirme l'interdiction faite aux catholiques de rejoindre la maçonnerie sous toutes ses formes ou tendances. Le 2 mars 2007 le Vatican redit son opposition aux francs-maçons.

« L'appartenance à la Franc-maçonnerie et à l'Église catholique sont incompatibles » aux yeux de l'Église, rappelle Mgr Gianfranco Girotti, régent du tribunal de la pénitencerie apostolique. Ce prélat souligne que « l'Église catholique a toujours critiqué la conception mystique propre à la franc-maçonnerie, la déclarant incompatible avec sa propre doctrine » et rappelle avec la Congrégation pour la doctrine de la foi que l'adhésion à une loge maçonnique demeure interdite par l'Église. Ceux qui y contreviennent sont en état de « péché grave » et ne peuvent pas avoir accès à l'eucharistie.

Mgr Jean-Charles Thomas, Evêque émérite de Versailles écrivait en 1994 : "Le fidèle éclairé doit réfléchir sérieusement aux risques qu’il court en acceptant l’initiation à une loge maçonnique : il lui appartient, ainsi éclairé, de s’appliquer éventuellement la sanction de ne pas communier s’il a conscience d’avoir librement, volontairement, pris une décision qui le mettait en état de rupture grave avec Dieu."

Voir « Peut-on être chrétien et franc-maçon ? » dans le quotidien "La Croix", le 16 juin 2013. http://www.la-croix.com/Religion/Spiritualite/Peut-on-etre-chretien-et-franc-macon-2013-06-14-973489  


3. Les reproches de l'Eglise catholique aux Francs-maçons.


4 critiques principales sont formulées.


3.1. Le relativisme.

Etre chrétien implique de se consacrer uniquement à sa foi qui donne sens à sa vie et à rien d'autre. Aucune autre mouvement spirituel ou religieux ne peut rivaliser avec le christianisme. Accepter qu'il en soit autrement, c'est considérer que le christianisme est une religion parmi d'autres, alors qu'elle est la seule qui compte aux yeux du Chrétien digne de ce nom. Notre société nous fait croire que tout se vaut et que dans le vaste supermaché des croyances et des spirtualités on pourrait choisir ses appartenances et les cumuler, les concilier, grâce à quelques petits arragnements avec sa conscience ou son âme. Il n'en est rien.

3.2. Les ennemis du christianisme.

Dans les loges maçonniques, le chrétien est peut rencontrer des adversaires fortement opposés aux Églises et à leurs principes religieux, et le conduire à voir dans la franc-maçonnerie à des rites qu’il pourrait confondre avec des sacrements, au point qu’il peut en arriver à préférer son adhésion maçonnique à sa foi chrétienne, comme c'est le cas de Pascal Vésin décrit plus haut.
3.3. Le secret maconnique.

Le ‘‘secret maçonnique’’ complique les relations à l'égard de ceux qui ne sont pas maçons et peut donner libre cours à toutes sortes de fantasmes antimaçonniques. Que se passe t-il au sein des loges exactement ?

3.4. Une confrontation frontale au 19ème siècle.

Historiquement, des maçons italiens comme Garibaldi ont affronté le pouvoir pontifical et l’ont privé de ses États en 1870. Les républicains de Garibaldi, farouchement anticléricaux, ne peuvent admettre que les Etats du pape n’appartiennent pas à l’Italie et que Rome ne puisse être la capitale du nouvel Etat. La guerre franco-prussienne de 1870 contraint Napoléon III de rapatrier le corps expéditionnaire français à Rome. Le pape se retrouve sans défense. Les troupes italiennes entrent dans la ville éternelle le 20 septembre 1870. Rome devient la capitale d’un royaume enfin uni. L'unité italienne a eu raison des Etats pontificaux. Ainsi, se termine une longue période de plusieurs siècles au cours desquels, en raison du pouvoir temporel de l’Église, il avait été nécessaire d’avoir une armée aux dépendances du Souverain Pontife. Désormais, la Garde Suisse n’aura plus que la tâche de veiller sur la sécurité de la personne physique du Pape, ainsi que sur la sécurité des Palais du Vatican et de la Villa Pontificale de Castel Gandolfo.

En conclusion.

Il se peut que l'ancien curé Pascal Vésin soit reçu au Vatican après son périple, pas nécessairement par le Pape François, mais il est douteux que l'Eglise revienne, à cette occasion, sur sa doctrine en la matière au fil des siècles. Parce qu'elle se sentirait menacée par le développement de la Franc-maçonnerie ? En termes de nombre de membres et de fidèle la comparaison tourne nettement en faveur de l'Eglise catholique. Non, mais parce que le Grand Architecte ne peut rien contre l'essence du christianisme qui transmet le message du Christ ressucité, depuis plus de 2000 ans, qui consiste essentiellement à affirmer qu'il convient d'espérer contre toute espérance, bien au delà des séductions matérielles de ce monde, ici-bas.



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Philippe DELOIRE