vendredi 3 janvier 2014

1er SEMESTRE 2014. LA GRECE PRESIDE LE CONSEIL EUROPEEN : UNE PRESIDENCE MODESTE ET TRES ATTENDUE


La grèce prend la tête de l'union européenne. par euronews-fr

A compter du 1er janvier 2014, la Grèce assure la présidence du Conseil européen et des 9 formations du Conseil (des Ministres) et elle sera suivie par l'Italie au second semestre 2014. La liste des présidences étant établie jusqu'au 1er semestre 2020 où la Finlande assumera ce rôle. La liste des présidences tournantes : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/site/fr/oj/2007/l_001/l_00120070104fr00110012.pdf#page=2

1) Une présidence au budget modeste. 

La logistique de cette présidence se veut d'ailleurs un modèle de bonne gestion. Avec un budget de 50 millions d'euros, une somme inférieure aux budgets des autres présidences, elle se veut particulièrement économe. Quatorze réunions ministérielles et 120 réunions secondaires seront organisées, toutes à Athènes. Finie, l'époque des réunions sur les îles, aux quatre coins du pays. 

Par comparaison, au second semestre 2008, le coût de la présidence française s'était élevée à 151 millions d'€ soit à un coût trois fois supérieur à celui de le présidence grecque et à 171 millions d'€ si on y ajoute 20 millions correspondant aux dépenses de sécurité ainsi qu'aux contributions des collectivités locales et des mécènes.  
 
2) Les objectifs de la présidence grecque.

Le site officiel de la présidence grecque répond à cette question : http://www.gr2014.eu/ (en anglais uniquement). 


http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2014/01/kyriakos-mitsotakis-les-citoyens-doivent-r%C3%A9ellement-payer-leurs-imp%C3%B4ts-et-l%C3%A9tat-leur-fournir-de-vrai.html

Les quatre priorités de la présidence grecque de l'Union sont : l'emploi des jeunes -, finalisation de l'Union bancaire - l'harmonisation d'une politique européenne sur l'immigration et le développement de la politique maritime, question examinée lors du dernier Conseil européen des 19-20 décembre 2013. Il appartiendra à la présidence grecque de dégager des compromis sur ces 4 thèmes, ce dont elle est capable, désireuse d'engranger des succès diplomatiques européens pour modifier son image de marque dans l'opinion publique. 

3) Vers une reprise de l'économie grecque

Lors de la conférence de presse du 20 décembre 2013, le Premier Ministre grec Antonis Samaras a fait savoir que la présidence de la Grèce coïnciderait avec la reprise économique de son pays, après 6 ans de récession et que la sortie de la crise de la Grèce serait également une bonne chose pour l'Union européenne dans son ensemble. La timide reprise économique qui se base sur un éxcédent primaire - hors poids de la dette publique - ne suffira pas à faire émerger un pays plus solidaire entre ses membres, mais politiquement l'effet d'affichage est opportun au moment où la Grèce va exercer ses responsabilités européennes. 

http://gr2014.eu/news/press-releases/prime-minister-antonis-samaras-press-conference-after-european-council

Quelques chiffres éloquents. 

Jamais, sans doute, un pays membre de l'Union n'a subi une pareille crise économique depuis 2008 ce qui a conduit le PIB grec à diminuer de 23 % en 6 ans  et le chômage a explosé, pour culminer à 27% et notamment chez les jeunes où il dépasse les 50 %. Sur son blog, Jean-Luc Mélenchon décrit les mesures contenues dans les 8 plans d'austérité qui se sont succédés de 2010 à 2011 :http://www.jean-luc-melenchon.fr/arguments/lechec-de-la-rigueur-les-8-plans-dausterite-grecs/  

Le budget national de la santé a été réduit de 40% et 35000 médecins et autres agents de santé ont perdu leur emploi. La mortalité infantile est en recrudescence de 40% et d'anciennes maladies refont leur apparition comme le retour de la malaria suite à la réduction des programmes de pulvérisation des moustiques en Grèce du sud, maladie éradiquée depuis les années 70. 

La dette publique a atteint 322 milliards d’euros fin 2013, soit 176 % du PIB (produit intérieur brut). L'objectif est de la ramener à 120% en 2020 soit d'ici 7 ans ce qui paraît un objectif difficile à tenir. 

 la Grèce a déjà obtenu une aide de 240 milliards d’euros soit une fois et demie son PIB et un effacement partiel de la dette privée de 100 milliards d’euros

La Grèce n’a encaissé que 1,8 milliard d’euros en 2011 et n’a réalisé que 1,6 milliard d’euros de privatisations en 2013, alors que le gouvernement projetait d’encaisser 19 milliards d’euros en 2010.
 : 
Dans son 'interview au quotidien Libération, le 2 janvier 2014, de Kyriakos Mitsotakis, le ministre chargé de la réforme administrative et de l’e-gouvernement depuis juin 2013 déclare que "les citoyens doivent réellement payer leurs impôts et l’État leur fournir de vrais services publics". http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2014/01/kyriakos-mitsotakis-les-citoyens-doivent-r%C3%A9ellement-payer-leurs-imp%C3%B4ts-et-l%C3%A9tat-leur-fournir-de-vrai.html 

Et le ministre de reconnaître :  " Il est vrai que le clientélisme existe toujours en partie au sein de l’État grec car ce système fonctionne depuis des décennies. Il a été mis en place par les partis politiques, toutes tendances confondues, qui ont utilisé l’Etat comme un instrument leur permettant de rester au pouvoir, en distribuant des emplois à leur clientèle, et non pas de rendre des services aux citoyens."

Et de conclure sans utiliser la langue de bois : "Maintenant on est au stade de l’adaptation à une nouvelle réalité. Si les Grecs sont mécontents aujourd’hui, c’est surtout parce qu’ils doutent de la réelle volonté de changer cet État. Ils n’ont pas vraiment tort puisque peu de choses ont été faites depuis 2010"

Conclusion. 

La Gréce a été a d'abord été victime d'elle-même en visant au dessus de ses moyens et dans les mensonsges à répétition dont le mensonge statistique qui l'a conduite à manipuler ses comptes publics présentés à la Commission européenne en 2001

Elle a également été vicitme de l'Allemagne d'Angela Merkel qui a tergiversé pendant plusieurs longs mois avant de se décider à aider massivement la Grèce en perdition en comprenant que la sortie de la Grèce de l'Euro aurait été un échec politique pour toute la zone euro et aurait créé une jurisprudence (les conditions de sortie de la zone euro ne sont pas prévues par les textes européens) qui aurait été un signal pour tout autre pays candidat à la sortie de l'eurozone. Elle a aussi été victime du FMI de Mme Lagarde qui de Washington s'est avéré être le créancier le plus exigeant à l'égard de la Grèce et reconnaissant s'être trompé dans ses calculs pour appliquer sa potion amère à la Grèce. 

Ces pages se tournent et une nouvelle génération d'hommes politiques grecs et d'entrepreneurs doit émarger pour faire naître cette nouvelle Grèce attendue par tous les Européens qui n'aura pas comme point fort de son économie uniquement le tourisme et sa flotte. 







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Philippe DELOIRE