dimanche 21 juin 2015

MARINE LE PEN SOUHAITE LE DEMANTELEMENT DE LA ZONE EURO ET LA SORTIE DE LA GRECE DE CELLE-CI : DES PROPOS IRRESPONSABLES

Ce dimanche 21 juin 2015, devant environ 500 adhérents frontistes dans le parc d'un château loué près de Caen pour le lancement de la campagne régionale du FN en Normandie, Marine Le Pen, Présidente du Front National et du groupe parlementaire européen "Europe des Nations et des Libertés" s'est exprimée de la façon suivante.

Elle a déclaré : la "meilleure" solution qui pourrait advenir lors d'un sommet crucial de la zone euro lundi soir, c'est la "sortie de l'euro", une sortie "négociée, organisée, réfléchie de la Grèce de la zone euro, et accessoirement de tous les pays qui en meurent". Dans un communiqué de presse (1) elle appelle à la "dissolution concertée" de la monnaie unique, elle affirme "Aujourd'hui, chaque jour qui passe dans l'euro est un jour de perdu pour la reprise, la dette et l'emploi, et un jour qui coûte cher aux Français". 

Ces propos sont tenus la veille d'un sommet extraordinaire des dirigeants de la zone euro qui va rechercher pas tous les moyens un accord politique entre la Grèce et ses créanciers de façon à éviter la politique du pire agitée par le leader de Syriza, le premier Ministre Grec, Alexis Tsipras.  Pour l'eurodéputée, "les prochains sur la liste sont les Portugais, peut-être les Italiens, les Espagnols. Et puis les Français"

1) La sortie de la Grèce de la zone euro est une menace avant de devenir une réalité.

a) Les avantages. 

Si on observe les sondages, la majorité du peuple grec veut rester dans la zone Euro et les Français,selon un sondage publié par le JDD ce 21 juin 2015, désormais souhaitent aussi que la Grèce continue d'appartenir à cette zone monétaire (2) 

Les peuples sont conscients que l'appartenance à la zone Euro pour un pays membre comporte 3 avantages fondamentaux.

- L'absence de taux de change au passage des frontières des Etats membres de la zone Euro.

- Un élément important du marché intérieur qui permet la comparaison des prix et des coûts.

- Une solidarité financière qui s'est mise en place à partir de la crise de 2008 à travers une série d'instruments comme le FESF (Fonds Européen de Solidarité Financière).

b) La contrepartie. 

En échange, l'appartenance à la zone Euro implique de respecter une série de disciplines. L'appartenance à la zone doit conduire les Etats à mettre en oeuvre une politique économique convergente qui limite le déficit budgétaire et l'endettement public et qui favorise la compétitivité. 

Ces réformes structurelles impliquent de libéraliser des pans entiers de l'économie et notamment des services publics et de faire en sorte que l'argent public soit mieux géré et dépensé que dans le passé. Cette responsabilité concerne l'Etat, la Sécurité Sociale et les collectivités locales.

c) Une sortie de la zone Euro aux effets néfastes.

Les traités européens n'organisent pas la sortie d'un Etat membre de la zone Euro.

La sortie de la Grèce de la zone Euro emporterait 3 conséquences.

- Une jurisprudence de la sortie d'une Etat membre serait établie.

- Symboliquement, ce serait l'échec du projet politique monétaire européenne incarné à la fin des années 60 et au début des années 70 par le Luxembourgeois Pierre Werner et le Français Raymond Barre.

- Le retour à la monnaie nationale doperait dans un premier temps le commerce du pays concerné en jouant le rôle d'une dévaluation de sa monnaie mais ne résout rien à moyen et long terme si les réformes structurelles ne sont pas mises en oeuvre. Après cette embellie conjoncturelle, la Grèce plongerait dans un abîme dont personne ne connait le fond à ce jour. 

La sortie de son pays est une menace brandie par le Premier Ministre Grec sur le thème " Retenez-moi où je fais un malheur" afin d'obtenir le plus possible au cours de la négociation vis à vis de ses créanciers. 

En conclusion : une contestation radicale de l'Union européenne. 

Marine Le Pen dénonce radicalement l'Union européenne parce qu'elle serait attentatoire à la souveraineté nationale et ce genre d'argument fait partie de sa cohérence programmatique, mais, manifestement, elle n'en mesure pas les conséquences pratiques pour le peuple français. Ces propos sont irresponsables et de fait, jamais, à ce jour, les Français n'ont élu à la présidence de la République un candidat qui répudie ainsi la construction européenne. L'appartenance de la France à l'UE et à la zone Euro est un acquis pour les Français, même si celle-ci comporte des défauts congénitaux qu'il convient de dénoncer et auxquels il faut remédier d'urgence. 

La morale de l'histoire 

L'Union européenne est un sujet sérieux qui ne devrait pas être laissé aux démagogues de toutes sortes. 

(1) http://www.frontnational.com/2015/06/grece-euro-lincompetence-des-gouvernements-francais-successifs-coute-tres-cher-aux-francais/

(2) http://www.lejdd.fr/International/UE/Sondage-Grexit-Les-Francais-ne-veulent-plus-que-la-Grece-quitte-la-zone-euro-738592 




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Philippe DELOIRE