mercredi 21 octobre 2015

TANGAGE AU GROUPE L'EXPRESS: CHRISTOPHE BARBIER S'ACCROCHE A LA BARRE.

Les faits. 
Les journalistes de L'Express, le 13 octobre 2015,  115 journalistes contre 85 ont adopté mardi une motion de défiance contre le nouvel actionnaire du groupe, Patrick Drahi, et le directeur des rédactions,Christophe Barbier, pour protester contre un plan social qui vise 125 salariés. Une autre motion ne visant que les nouveaux actionnaires a recueilli une plus forte majorité de 175 voix. 
De plus, deux grandes signatures  de L'Express ont annoncé leur départ du groupe en désaccord avec le nouvel actionnaire : Renaud Revel, un des rédacteurs en chef, spécialiste des médias, et François Busnel, directeur de la rédaction du magazine Lire et éditorialiste à l'hebdomadaire L'Express qui présente, également, l'émission la Grande Libraire sur France 5.
Le poids de l'actionnaire.
Mardi 9 juin, la filiale française du groupe Atlice Média, dirigé par l'homme d'affaires Patrick Drahi, troisième fortune de France, basée au Luxembourg, a officiellement acquis le newsmagazine fondé en 1953 par Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan-Schreiber, ainsi qu’une quinzaine d’autres titres (L’EtudiantL’Expansion…), pour une somme estimée entre 50 et 70 millions d’euros, versée au précédent propriétaire, l’éditeur belge Roularta.

C'est pour faire face à une perte de 4 millions d’euros cette année (sur environ 170 millions d’euros de chiffre d’affaires), et plus de 10 millions en ajoutant le coût de la clause de cession, dont 115 journalistes ont choisi de bénéficier à ce jour qu'un plan social de sauvegarde de l'emploi de 125 postes dont 19 journalistes a été décidé par l'actionnaire. 
s’accompagnent d’une externalisation d’une grande partie des « fonctions support ».

La financiarisation de l'économie. 

C'est à un jeu de Monopoly que joue Patrick Drahi, l'homme d'affaires franco-israëlien, accumulant les acquisitions dans les télécoms (SFR-Numéricable) et les médias, au moyen d'un endettement élevé, stratégie qui rappelle un certains Bernard Tapie, et quelques autres flibustiers de la finance. 

En se maintenant , malgré la motion de défiance, Christophe Barbier assume un rôle de schizophrène en refusant de choisir entre l'actionnaire et les journalistes. Et pourtant il faudra procéder à la révolution numérique et stratégique pour que l'Express retrouve les lecteurs perdus, mais cela ne suffira pas si l'âme se perd dans les méandres de la finance.

Une morale élastique. 

Il est loin l'Express de Françoise Giroud et de Jean-Jacques Schreiber qui défendait ces idées de Gauche, du progrès, de la décolonisation et de l'émancipation de la femme. La politique française est devenue complexe et illisible et les unes partisanes en faveur de Nicolas Sarkozy en 2007-2008 ont irrité plus d'un électeur pour après critiqué ce Chef de l'Etat que l'on avait porté au pinacle. Signe d'une presse versatile dont les feuilles du journal durent bien moins que celle des arbres ... 

L'Express à la croisée des chemins avec un capitaine qui s'accroche, un navire dont les marins doutent et certains quittent le navire et des écueils à l'horizon. A suivre... 






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de faire part de vos remarques et commentaires dans le respect de la loi dans un souci de dialogue constructif et respectueux de chacun.

Philippe DELOIRE