dimanche 10 octobre 2010

LA VERITE ECOLOGIQUE SORT DE LA BOUCHE DE SERVEN CULLIS SUZUKI, JEUNE FILLE DE 12 ANS.

Ce vendredi 8 octobre 2010, à 20 heures, la salle des Carmes proposait la projection, en avant-première, du film de Jean-Paul Jaude, "Serven, la voix de nos enfants" qui sera en salle le novembre prochain. C'était l'occasion de rencontrer ce réalisateur engagé dans le combat écologique, depuis le succès de son précédent film "Nos enfants nous accuserons" qui présentait les actions menées par le Maire de la commune de Barjac pour défendre une qualité de vie pour ses habitants en harmonie avec les enjeux planétaires.


Itw Jean-Paul Jaud
envoyé par LibeOrleans. - Court métrage, documentaire et bande annonce.

1. La prise de parole bouleversante de Serven.

Alors que le précédent film de Jean-Paul Jaude s'attachait à montre la vie d'une commune du Gard provençal, Serven est cette jeune fille de 12 ans qui prend la parole lors du Sommet de Rio de Janeiro, en 1992, pour interpeller les responsables de la planète et leur demander de prendre en compte les générations futures dans leurs décisions. Comme une tierce personne a fait part à Jean-Paul Jaude de cette admonestation bouleversante, il a décidé de rencontrer Serven, 18 ans plus tard. Et c'est donc une femme de 29 qui attend un enfant, ayant épousé un indien, qui prend la parole fidèle à son engagement d'adolescente.


BA du documentaire «Severn, la voix de nos enfants»
envoyé par LibeOrleans. - Regardez des web séries et des films.

2. Un voyage planétaire. 


La planète est une et indivisible.C'est ce que nous fait sentir, magistralement, le réalisateur en nous faisant voyager de Charlotte, au Japon, en France, sur la mer, lors de la chasse aux requins, avec comme fil rouge le discours de Severn et une musique indienne envoutante. Nos émotions sont sollicitées et ce voyage aux images d'une grande beauté nous transporte vers des hommes et des femmes qui résistent à la pensée unique et osent voir l'avenir de leurs enfants sous un angle inédit qui fait la part à l'harmonie entre l'homme et la terre. On n'oubliera cette île japonaise sur laquelle ce paysan philosophe, que l'on vient consulter du monde entier, fait poussez un riz sans pesticides ni insecticides qui n'admet que la cohabitation avec un élevage de canards et le travail lent et patient des hommes. 

3. Une prise de conscience par accident.

Comment en vient-on à pratiquer l'agriculture biologique ? Pour cet agriculteur qui un jour qu'il pulvérisait son champ harnaché de son vêtement de protection, semblable à un cosmonaute sur une terre trop connue, il eut la malencontreuse idée d'ouvrir la cuve qui contenait le produit à administrer produit par la firme américaine Monsanto. Sur le moment, il perdit conscience. Il fut atteint d'un cancer et se battit victorieusement pour faire reconnaître sa maladie comme une maladie professionnelle par la Mutuelle agricole. De ce jour, il se rapprocha des agriculteurs qui prônaient l'agriculture non conventionnelle et s'engagea dans cette démarche exigeante, mais ô combien gratifiante. On n'oubliera pas sa discussion avec ses collègues, les non-dits à demi-mots à propos d'un monde agricole qui ne met pas toujours le paysan au centre de ses préoccupations. Cet homme aura connu son chemin de Damas. Tous les chemins mènent au bio...

 4. Un film qui revigore.


On sort du film à la fois abasourdie et enthousiaste au vu de ces initiatives positives et on se dit que Jean-Paul Jaud a choisi la bonne démarche en montrant les réalisations écologiques plutôt que de longs discours. On devine que l'enfant de Serven, que l'on aperçoit à la fin du film mettra dans ceux de sa mère et que le combat ne s'arrêtera pas de si tôt. 

5. Mais, il manque une analyse économique et politique des causes du désastre écologique et de la viabilité d'une économie largement écologisée


C'est une des forces du système capitaliste, déjà décrites par Karl Marx, de tout recycler. L'écologie n'échappe pas à la règle. S'il y a un marché, l'écologie deviendra un produit de grande consommation, côté en bourse, comme le montre le bio dans les grandes surfaces, isolé de la logique globalisante qui est à la base de la prise de conscience des hommes de bonne volonté. 


C'est que devant un rayon alimentaire quelle attitude adopter ? Acheter des carottes produites en France de façon conventionnelle, à un prix donné, ou choisir les carottes biologiques, importées de Belgique, deux fois plus chères ? On pourrait prendre le cas de la banane bio qui vient de Côte d'Ivoire. Un détestable bilan carbone pour des méthodes de production qui respectent l'environnement ?

Ce sont ces séries de causalités qu'il aurait été intéressant de mettre en évidence pour montrer que ce qui se passe dans une autre partie du monde a une influence sur une autre que la planète ne fait qu'une. C'est la force de l'Ecologie Politique que d'avoir montré les liens entre l'environnement et la santé de l'homme, relation longtemps niée ou sous-estimée par les Pouvoirs Publics. 

6. Le choix de la défense de la biodiversité.

Ils ne se connaissent pas. Mais, les acteurs de ces combats pour une planète écologique ont un point en commun. Ils ont refusé la destruction de la vie, dont Jean-Paul Jaud, date le début, à grande échelle, avec le lancement de la bombe nucléaire sur Hiroshima, en 1945, à l'origine de 200.000 morts, des milliers de personnes irradiées à vie, un paysage lunaire où tout a été soufflé, découvrant même une mère donnant le sein à son enfant, figée, statufiée, opération meurtrière inédite, dans l'histoire de l'humanité, pour faire cesser la deuxième guerre mondiale. La vie sous toutes ses formes vaut la peine d'être défendue. 

Ce samedi 9 octobre, sur France-Inter, dans le 7/9, Alain Baraton, jardinier en chef du château de Versailles, n'expliquait-il pas, qu'il ne fallait pas tuer la coccinelle, contrairement aux habitudes ancestrales, qui dans certains cas pouvait porter bonheur... Pour réécouter l'émission : http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/lejardin/index.php

Pour les amoureux des coccinelles, voici, en images, un envol de la bête à bon Dieu. 


Envol de coccinelle
envoyé par noriko75. - Regardez des animaux droles en vidéo.

 

7. Pour en savoir plus.

Consultez le site : http://www.severn-lefilm.com/home.html Pour celles et ceux qui ont raté cette projection orléanaise, le film sera visible, à Vierzon, le 9 octobre, à Paris, le 12 octobre et à Blois, le 13 novembre.

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Philippe DELOIRE