Le 9 novembre 2010, les Amis de la terre ont décerné le prix Pinocchio du développement durable (http://www.prix-pinocchio.org/) qui est attribué aux entreprises qui vantent les mérites du développement durable, alors même que certaines de leurs pratiques contredisent cette affirmation de principe. Cette contradiction est connue sous le nom anglais de "Greenwashing'" que l'on peut comprendre comme signifiant repeindre en vert.
Lancement des 1er Prix Pinocchio du Développement Durable
envoyé par medietic. - Regardez plus de vidéos comiques.
Le prix Pinocchio dans la catégorie "Greenwashing" a été été remis à 4 entreprises : le Crédit Agricole qui a recueilli 50% des votes; suivi par Renault Dacia avec 20% des votes, par SNCFzéro carbone avec 16% des votes et enfin, par l'aéroport de Beauvais-Tillé.
Je voudrais mettre l'accent sur le lauréat : le Crédit Agricole.
Si les amis de la terre lui ont décerné ce prix c'est parce que la Banque dite verte a financé des énergies fossiles.
Des exemples ?
A propos du Crédit Agricole de Dijon, en citant 5 agences, les Amis de la terre affirment " Il faut savoir que cette banque finance dans le monde l'Oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, les Mines de Freeport McMoRan, les Mines de charbon, le Barrage de Nam Theun 2, les producteurs de bombes à sous-munitions, les producteurs d'armes à l'uranium appauvri, une usine de pâte à papier de Botnia, les centrales à charbon de Dynegy, les Mines de Vedanta Resources, les projets pétroliers et gaziers de Sinopec"
Voir le lien : http://www.communitywalk.com/map/list/181920?order=724371
Sur le site Crédit Agricole Corporate & Investment Bank qui présente ses métiers, on peut lire à propos du pétrole et du gaz : " Crédit Agricole CIB a bâti au cours des années une connaissance spécifique des industries du pétrole, du gaz et de la pétrochimie au niveau mondial, et bénéficie d'une solide expertise dans le financement des principaux acteurs de ces marchés. Il a ainsi développé une compétence particulière dans le financement du développement des gisements pétroliers et gaziers, de la chaîne du gaz naturel liquéfié (liquéfaction, transport et regazéification), ainsi que des oléoducs et des gazoducs.
L’équipe Reserve Based LendingFinancement adossé à des réserves pétrolières de Crédit Agricole CIB, composée de spécialistes du secteur pétrole et gaz, apporte notamment des solutions de financement sur mesure aux producteurs de pétrole et de gaz dans le monde entier. Elle monte des financements basés principalement sur la valeur des actifs (réserves pétrolières) détenus par les clients.
Ces financements se déclinent largement, de l’activité courante au développement de nouveaux champs pétroliers jusqu’à leurs acquisitions.
L’équipe, composée d’experts des financements structurés et d’ingénieurs pétroliers, peut répondre à l’ensemble des besoins de ses clients, indépendants pétroliers, majors ou sociétés nationales."
Dans le guide écocitoyen 2007 "Environnement. Comment choisir sa banque ?", on peut voir la manière dont certaines banques n'épargnent pas le climat, selon les Amis de la terre. Ainsi, Calyon, filiale internationale du Crédit Agricole - LCL finance une usine géante de pâte à papier en Uruguay dont les conséquences écologiques sont décrites en ces termes. On y apprend que "l’usine nécessitera la plantation de 200 000 ha d’eucalyptus, monoplantation à grande échelle très problématique pour la biodiversité. Une manifestation géante de 120000 personnes a eu lieu contre le projet. Une guerre diplomatique fait rage entre l’Uruguay et l’Argentine, et treize plaintes ont été déposées contre le projet. Malgré la polémique énorme liée à l'usine, le Crédit Agricole a refusé d’appliquer ses normes environnementales et sociales volontaires, appelées les « Principes Équateur ».Le lien : http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/Guide_banques_VSite.pdf
Comme chacun sait, le pétrole est cette énergie fossile promis à un riche avenir et qui permet de faire fonctionner les moteurs thermiques des voitures et de dégager du CO2 à l'origine de 60% des Gaz à Effet de Serre et dont le pic de production est annoncé vers 2030 et qui a causé à certains pays producteurs africains de grands malheurs en raison de la convoitise qu'il suscite.
Au moment il s'agit d'aller vers une économie décarbonée, il y a peut-être d'autres projets à financer qui se conjuguent avec énergies renouvelables et après-pétrole ....
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Philippe DELOIRE