dimanche 8 janvier 2012

QUAND NICOLAS SARKOZY INSTRUMENTE L'UNION EUROPEENNE A DES FINS ELECTORALES.


Lors de ses voeux télévisés aux Français le 31 décembre 2011, à 20 heures, Nicolas Sarkozy déclarait : «il faut faire participer la finance à la réparation des dégâts qu'elle a provoqués... La taxe sur les transactions financières doit être mise en oeuvre». Selon les déclarations de Benoît Apparu, Secrétaire d'Etat au Logement, ce dimanche 8 janvier 2012, un projet de loi devrait être déposé en février prochain.


La France décidée à créer une taxe sur les... par BFMTV

Il ne s'agit pas ici de discuter du bien-fondé de cette proposition sarkozyste, mais de voir que la France décide de faire cavalier seul sans attendre que ses partenaires européens soient prêts, ni que la Commission européenne ait le temps de déposer une proposition de texte qui devrait aboutir à la mise en place de cette nouvelle taxe en 2014.

Outre que si cette initiative aboutissait, elle déstabiliserait la place financière française qui verrait les capitaux fuir vers des cieux fiscaux plus cléments, et que ce genre de décision n'a de sens qu'adoptée par les 17 pays de la zone euro pour précisément éviter tout dumping fiscal, elle est la marque d'une instrumentalisation de l'Union européenne "à rebours."

Si on s'en souvient, j'ai consacré ici un article concernant l'abandon de la taxe ...carbone. Quel était l'argument invoqué par la France pour ne pas mettre en oeuvre cette promesse électorale de 2007 du candidat Nicolas Sarkozy ? Tout simplement, qu'une telle taxe carbone devait être adoptée au niveau de l'Union européenne pour produire ses effets.

Dans le cas de la taxe sur les transactions financières, c'est une pseudo urgence, à des fins électorales, qui justifie un tel empressement, au risque de contrarier nos partenaires européens, Allemagne en tête, qui affirme qu'une telle réglementation relève de la compétence de l'Union européenne dans le cadre de ses procédures. Dans le cas de l'abandon de la taxe carbone, le recours au niveau européen était un prétexte, puisqu'il n'existait pas de majorité au sein de l'Union européenne en faveur d'une telle taxe écologique.

Nous verrons si malgré sa détermination affichée, Nicolas Sarkozy reculera. Cela ne serait pas la première fois, en matière européenne. Qu'on se souvienne du lancement en fanfare, au début de son quinquennat, de l'Union Pour la Méditerranée (UPM), oubliant nos partenaires allemands qui rattrapèrent le projet et rappelèrent qu'il existait déjà le processus de Barcelone, mis en place en 1995, qui remplissait ce rôle. Le projet d'UPM fut conçu comme une offre de l'Union européenne et Nicolas Sarkozy rentra dans le rang ... européen.

A propos du lancement de l'UPM, dans cette vidéo, Dorothée Schmid, chercheuse à l'IFRI (Institut Français des Relations Internationales), explique clairement les ambitions françaises.



Union méditerranéenne - Dorothée Schmid (1) par www-touteleurope-eu

Elle décrit également, parfaitement, les réactions de nos partenaires européens et méditerranéens à ce projet politique.




Union méditerranéenne - Dorothée Schmid (2) par www-touteleurope-eu


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Philippe DELOIRE