mercredi 28 mars 2012

POLITIQUE ETRANGERE : NICOLAS SARKOZY, LE BELLIQUEUX.


Du mandat du Président de la République qui s'achèvera dans quelques semaines, il ne restera pas qu'une longue liste de promesses non tenues,mais également une volonté d'affirmer ses idées et ses options politiques, coûte que coûte, au point de se faire de nouveaux ennemis. Sans doute de façon involontaire, Nicolas Sarkozy, avec un art consommé, aura, aura multiplié les contentieux, dont un certain nombre ne sont pas à l'honneur de la France. En voici, 3 exemples :


1) La pénalisation du génocide arménien par l'Assemblée Nationale.

La France est le seul pays a avoir fait voter par l'Assemblée Nationale, en décembre 2011, une loi pénalisant les génocides en prévoyant un an d'emprisonnement et 45000 euros d'amende leur négation. Jusqu'à présent, seule la négation du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale était punie par la loi. Cette loi a déclenché une levée de boucliers en Turquie, en janvier 2012, conduisant à un gel de la coopération avec la France, notamment militaire. La censure du Conseil Constitutionnel intervenue le 28 février 2012 en jugeant ce texte contraire à la liberté d'expression, ne remet pas en cause la volonté du Chef de l'Etat de persévérer dans cette erreur, car il a annoncé s'atteler à la rédaction d'un nouveau texte.

La réaction de Recep Tayyip Erdoğan, Premier Ministre turc, leader de l'AKP, ne s'est pas fait attendre ...

Génocide arménien : Erdogan dénonce une loi... par LeNouvelObservateur

2) L'expulsion des Roms par la France durant l'été 2010.

Durant l'été 2010, la décision souveraine de Nicolas Sarkozy d'expulser les Roms vers la Bulgarie et la Roumanie, munis d'un pécule de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant, au motif qu'ils occupaient illégalement des terrains, suite au discours de Grenoble, à la Préfecture de l'Isère, du 30 juillet 2010 ( http://videos.tf1.fr/infos/2010/le-discours-de-nicolas-sarkozy-a-grenoble-dans-son-integralite-5953237.html), a suscité des réactions critiques de la part d'institutions européennes, comme le Parlement européen et la Commission européenne.


Expulsions des Roms : carton rouge de l’Europe ! par LCP

3) La menace de suspendre l'application des règles de l'Espace Schengen.

Lors du discours de Villepinte le dimanche 12 mars 2012; le candidat à sa réélection, Nicolas Sarkozy a clairement fait savoir que si les Etats membres ne se mettaient pas d'accord pour renforcer le mécanisme de contrôle aux frontières dans le cadre de l'espace Schengen s'ici un an, la France pourrait s'en retirer et par conséquent rétablir ses frontières intérieures.


Nicolas Sarkozy menace de quitter Schengen par euronews-fr

Mais, n'est pas le Général de Gaulle qui veut ! Sous sa présidence, durant 6 mois, la France avait refusé de siéger au sein du Conseil des ministres pour s'opposer au passage de la régle de vote de l'unanimité au passage à la majorité qualifiée avant de parvenir à un accord ambigü, le 29 janvier 1966 : le compromis de Luxembourg.

Que la France veuille inciter ses partenaires à renforcer l'accord de Schengen personne ne lui en voudra, mais de là à poser un ultimatum à ses 24 partenaires ! 

En réalité, la fermeture temporaire de ses frontières, en 2011, pour s'opposer à l'arrivée de d'environ 25000 tunisiens, échoués sur l'île italienne de Lampedusa n'était pas une foucade de la part de la France, mais reposait sur une opposition de principe à une immigration incontrôlée. Les Tunisiens qui avaient renversés à mains nues le dictateur Ben Ali, loin d'être accueillis par ces grands pays de l'Union que sont l'Italie et la France, fort de leurs diplômes se sont vus opposer un refus de les intégrer, alors qu'ils ne demandaient pour une partie d'entre eux qu'à travailler et à éprouver la liberté retrouvée. Mais, ils ont été perçus comme une menace au cas où leur intégration aurait constitué un signal pour des dizaines de compatriotes. au point de menacer l'économie européenne. Après avoir proposé à la Tunisie de lui prêter main-forte en lui envoyant nos experts en maintien de l'ordre pour mâter cette révolte, comme l'avait suggéré le Michèle Alliot-Marie, une fois arrivés sur notre sol, la police française les arrêterait avant de les expulser.

Que la frontière greco-turque soit poreuse est certain, mais pourquoi ne pas aider la Grèce à mieux gérer ses flux migratoires en renforçant Frontex, notamment ?

Comme l'explique très clairement, l'ancienne ministre des affaires européennes, madame Noëlle Lenoir, un compromis équilibré est possible sur l'Espace Schengen. Mais, cette gesticulation pré-électorale s'explique en politique intérieur par la volonté du Chef de l'Etat de marcher sur les plate-bandes du Front National, et au niveau européen, de conserver un leadership.


Immigrés tunisiens : la tentation du repli... par Cercle-des-Europeens

Et si Nicolas Sarkozy peut parader ainsi sur la scène européenne, c'est parce que la Commission européenne, présidée depuis de plus de 8 ans par le portugais, Juan Durao Barrosso, ne joue pas, comme l'explique la députée européenne française - Parti Socialiste- Nathalie Griesbek lors de ce débat très instructif organisé par Touteleurope.fr.

Toute l'Europe en débat n°14 : l'Espace Schengen par www-touteleurope-eu

Depuis septembre 2011, une proposition de suspension de la libre circulation des personnes dans l'Espace Schengen en cas de menace à l'ordre public, à certaines conditions émane de la Commission européenne. C'est évidemment que ce texte que la France doit amendé au besoin pour faire entendre sa voix... en Europe.


La réforme de Schengen ne fait pas l'unanimité... par euronews-fr

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Philippe DELOIRE