lundi 10 novembre 2014

LE DELIT DE SOLIDARITE A L'EGARD DES ETRANGERS EN SITUATION IRREGULIERE SUR LE SOL FRANCAIS N'EXISTE PAS

1. La situation des sans-papiers à Orléans donne lieu à un geste de solidarité qu'il convient de saluer. 

A l'école Jean Mermoz, en octobre 2014, des parents ont occupé les locaux pour alerter la préfecture de la Région Centre sur le sort de deux sans-papiers qui dormaient dans la rue, en réclamant pour elles un hébergement. Ce simple geste civique qui traduit le souci de l'autre a été sanctionné par Florent Montillot, adjoint au Maire d'Orléans, chargé de " l'Education et les Connaissances, la Prévention et la Réussite éducative" a décidé de sanctionner cette attitude. Il a refusé de livrer durant les vacances scolaires de la Toussaint le matériel numérique, à titre expérimental, constitué par un vidéoprojecteur interactif et une tablette XXL qui devait équiper les écoles orléanaises en 2015. 

Florent Montillot campe sur sa position idéologique en affirmant que " L'école est un sanctuaire destiné à l'éducation, confiait-il alors. C'est inadmissible ! Je n'ai pas l'intention d'expérimenter ce matériel dans une école où l'on peut rentrer comme dans un moulin

Depuis quand l'école est-elle considérée comme un lieu protégé de la vie du monde, à l'abri de toute influence extérieure, où seul l'enseignement délivré par les enseignants et les animateurs aurait droit de cité ? Le bruit du monde n'entre t-il pas dans cette citadelle ne serait-ce que par les médias qui relaient les préoccupations des parents bien au delà du simple programme à suivre. Ne faut-il rien dire aux enfants sur la situation des adultes et enfants sans papiers qui cherchent en France un asile quand leur vie est menacée par les autorités de leur pays d'origine ? Florent Montillot rêve d'une école républicaine qui serait coupée du monde et qui apprendrait des valeurs restées théoriques aux élèves. 

Se préoccuper de la situation des plus faibles de notre société ne constitue aucunement un délit, mais, bien au contraire, l'expression d'une conscience civique et politique qui honorent ceux qui s'en préoccupent et alertent les autorités de cette manière non conventionnelle. Pour en arriver là, ces aussi que les autorités politiques locales demeurent sourdes quant au sort des sans-papiers à Orléans.


voeux 2014 de Florent Montillot par FlorentMontillot

Fin 2013, Florent Montillot présentait ses voeux en souhaitant  "Que 2014 soit une année de réussite scolaire pour les plus jeunes'". Cela ne sera manifestement pas le cas pour les enfants de ses familles de sans-papiers dont la réussite scolaire est loin d'être le premier souci de l'adjoint au Maire d'Orléans. Un voeu pieu ? 

2. La politique du Conseil Général du Loiret à l'égard des mineurs étrangers isolés est contestable. 

Parmi les sans-papiers qui se retrouvent à la rue figurent les mineurs isolés qui sont victimes de la nouvelle politique mise en place par le Conseil Général du Loiret, présidé par le Sénateur Eric Doligé (UMP) qui en octobre 2013 annonçait la fin de l'accueil des mineurs étrangers par le département, en raison de la hausse de leur nombre et faute de budget suffisant, reconnaissant que la situation ainsi créée conduirait à leur reconduite à la frontière vers leur pays d'origine à leur risque et péril. L'institution à compter du 1er juillet 2014 de l'allocation d'insertion jeunes Loiret est loin d'avoir résolu ce problème. 

Source : http://www.bfmtv.com/politique/loiret-ferme-portes-aux-mineurs-isoles-etrangers-630326.html 

Le COMITE des jeunes majeurs, RESF, Réseau Education Sans Frontières RESF, la fédération des parents FCPE, ont appelé à manifester le 20 octobre 2014 devant la préfecture du Loiret pour "exiger une prise en charge digne et humaine de ces jeunes et la régularisation des mineurs isolés étrangers dès leur majorité." 

J'étais présent à cette manifestation pour dire que faire expulser un jeune de 18 ans sans papiers hébergé jusqu'alors dans un hôtel financé dont les nuitées étaient financés par le Conseil Général du Loiret n'était pas un acte politique digne et responsable. Les conduire à demander le RSA pour peut que leur situation soit régularisé n'est pas leur permettre de commencer dignement leur vie d'homme. En définitive, le RSA étant versé par le Conseil Général du Loiret, ce que retire aux mineurs étrangers isolés d'une main, le Conseil Général, il pourrait être conduire à le donner de l'autre. Il ne s'agit pas de l'expression d'une bonne gestion des crédits départementaux mais de l'expression d'une communication politique avant tout. 

Sur son blog, Michel RIcoud, Conseiller municipal d'Opposition et Conseiller Général (Front de Gauche) explique très clairement les raisons de cette manifestation : 

http://www.michelricoud.fr/rassemblement-en-soutien-aux-jeunes-mineurs-isoles-etrangers-du-loiret-1620 

Cette question du sort des mineurs isolés dans le département du Loiret est récurrente puisqu'en 2011, une responsable de RESF Loiret protestait déjà contre la politique du Conseil Général devant les locaux de l'institution départementale, à l'occasion d'une session. 



les militants du RESF contestent la façon de... par


D'une manière plus générale, la France doit revoir sa politique à l'égard des étrangers qui depuis trop longtemps est guidée par une logique de contrôle et sécuritaire et faire de l'Espace Schengen un moyen d'intégrer ces populations étrangères chaque fois que cela est possible. 


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Philippe DELOIRE