Nicolas Sarkozy, était fier comme Artaban que la France ait obtenu, de haute lutte, le 27 novembre 2009, que le Président de la Commission européene nomme Michel Barnier au poste de Commissaire européen chargé du marché intérieur et des services financiers.
La lecture de l'excellent blog de Jean Quatremer, sous le titre "Les Français, dindons de la farce de la Commission Barroso II ?" montre que c'est bien l'arbre Barnier qui cache la forêt des Français moins bien représentés que leurs homologues européens dans l'organigramme de la Commission Barosso II. Le texte intégral est le suivant :
"Alors que la présence française au sein de la Commission sortante ressemblait déjà à une peau de chagrin, elle risque d’être quasiment proche du néant dans le futur exécutif européen. Selon les premiers chiffres que j’ai en ma possession, les recrutements effectués sont pour le moins inquiétants.
Ainsi, pour l’instant, on ne compte qu’un porte-parole français, contre cinq Britanniques, deux Irlandais ou encore trois Allemands. Du côté des chefs de cabinet, c’est pour l’instant la Berezina : deux Français, cinq Britanniques, deux Irlandais, quatre Allemands, deux Autrichiens, deux Belges… Bien sûr, il ne s’agit pas encore de nominations définitives et il y a vingt-sept cabinets de commissaires à constituer. Mais la tendance est bel et bien là.
La France, si fière d’avoir obtenu le marché intérieur pour Michel Barnier, risque, manifestement, d’en payer le prix fort. Nicolas Sarkozy a voulu José Manuel Durao Barroso comme président de la Commission, en espérant qu’il serait un peu moins « anglo-saxon » qu’entre 2004-2009. Manifestement, ce n’est pas le cas. D’ailleurs, c’est le président du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy, qui a dû fixer un agenda volontariste à la prochaine législature, face au silence persistant de Barroso, comme je l’ai raconté ici : il a déjà convoqué un sommet extraordinaire en février qui sera consacré aux stratégies de sortie de crise."
Comment l'influence française dans les institutions françaises ne déclinerait-elle pas au profit de fins lobbystes que sont nos homologues allemands, britanniques ou espagnols, quand Mme Rachida Data, élue parlementaire européenne, en juin 2009, avoue à une amie dans une conversation privée qu'elle s'ennuie au Parlement européen et qu'il va y av avoir un drame d'ici la fin de la session parlementaire ?
Voir : http://eco.rue89.com/2009/12/14/rachida-dati-au-parlement-europeen-je-nen-peux-plus-130028
Faut-il rappeler ici que pour nos homologues allemands, siéger au Parlement européen pour un mandat de 5 ans et élaborer avec le Conseil une législation applicable à près de 500 millions d'Européens est une fierté ?
Pour ces élections régionales qui se dérouleront les 14 et 21 mars 2010, l'UMP a désigné Mme Catherine Soullie, députée européenne, comme tête de liste dans le Loiret.
Dans une note du Parti Populaire Européen du Parlement européen, en date du 3 septembre 2009, sous le titre "Catherine SOULLIE fait ses premiers pas au Parlement européen
(UMP, PPE, France)."on apprend que : "Maire-adjointe d'Olivet (Loiret), Catherine SOULLIE entame une rentrée parlementaire bien chargée. Au coeur du débat qui s'engage sur le paquet
pharmaceutique au niveau européen, Catherine SOULLIE a choisit de centrer son action sur les questions relatives à la cosmétologie et à la pharmaceutique. Ces sujets sont cruciaux pour la région orléanaise. Ce pôle important de l'industrie française de la cosmétologie accueillera en 2010 la seconde édition de "COSM’Innov", le congrès international de la recherche en cosmétologie.
En charge des questions de culture à la mairie d'Olivet, la députée européenne sera très attentive aux décisions et projets initiés par la Commission Culture et Education du Parlement européen; l'un des meilleurs domaines dit-elle, pour " rapprocher l'Union européenne du citoyen".
Proche des associations d'anciens combattants et du milieu militaire du Loiret,
Catherine SOULLIE aura également à coeur de suivre les dossiers discutés au sein
de la sous-commission Sécurité et Défense."
Comme chacun doit le savoir être député(e) au Parlement européen est un travail à temps plein. On y siège, en session plenière, durant 4 jours, à Strasbourg, mais auparavant les décisions sont préparés en commissions et au sein des groupes politiques et une semaine est mise à disposition pour qu'il conserve un lien avec sa circonscription.
Même si au regard des textes en vigueur, le mandat de député européen est compatible avec un mandat de conseiller régional, politiquement, on se demande comment madame Catherine Souillie pourrait gérer sérieusement son agenda politique en se répartissant, selon l'ordre du jour, entre Strasbourg, Bruxelles et Orléans. Le risque est de ne pas accomplir correctement ni un mandat, ni l'autre.
C'est quand même une manière orginale de servir la cause européenne juste quelques mois après avoir été élue en juin 2009 pour briguer un mandat de conseillère régionale. Adopter des lois qui s'appliquent à près de 500 millions d'Européens n'intéresse donc pas suffisamment Mme Catherine Souillie pour qu'elle éprouve le besoin de briguer la tête de liste UMP du Loiret lors des prochaines élections régionales ? L'électeur peut légitimement se déclarer pour avoir donné sa voix et sa confiance à une élue qui n'aura pas le temps, si elle est élue conseillère régionale, en mars prochain, de se consacrer pleinement à son mandat de députée européenne.
Ce cumul potentiel des mandats ne risque pas d'arriver à la tête de liste d'Europe-Ecologie du Loiret, Pascale Rossler, qui vient de la société civile et pour la première briguera les suffrages des habitants du Loiret les 14 et 21 mars prochain pour devenir conseillère régionale.
Europe-Ecologie, c'est aussi, une manière de faire de la politique autrement ...
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Philippe DELOIRE