samedi 4 septembre 2010

DE ROME AUX ROMS : UNE CERTAINE CONCEPTION DES PRINCIPES REPUBLICAINS.

Il n'a jamais été autant nécessaire de faire de la politique et d'affirmer ses convictions au vu de la politique menée par le Gouvernement français dans le domaine de l'immigration et plus particulièrement à l'égard des Roms, feuilleton de l'été.

1) La politique menée à l'égard des Roms montre les limites du slogan de l'application de la loi.. 

Le fait d'expulser les Roms des camps ou terrains qu'ils occupent illégalement, au nom de l'application stricte au nom de la loi, trouve ses limites dans le fait que de nombreux élus n'appliquent pas la loi qui prévoit que des terrains aménagés doivent être disponibles pour les gens du voyage.

On en déduit qu'il y a deux poids, deux mesures. L'argument serait recevable si le principe de l'application de la loi était valable pour tous. 

2) Une politique d'intégration est possible.

Il est clair que la solution n'est pas la répression et le démantèlement des camps occupés illégalement sur la base d'objectifs chiffrés fixés par le Gouvernement, mais la volonté et la capacité de procéder à une politique d'intégration pour ceux qui le souhaite. 

On peut se reporter à l'exemple cité par France-Culture? dans son journal du 4 septembre 2010, à 9 heures. En Ile-de-France, à Aubervilliers, une cinquantaine de familles vit dans un village, composé de logements préfabriqués et trois ans après leur installation les enfants vont à l'école, les adultes travaillent et l'intégration est réalisée. Cette a réalisation exemplaire à conduit le Président de la Région Ile-de-France a se rendre sur place. 


3) La politique menée traduit l'impréparation des responsables politiques de droite.

La Roumanie et la Bulgarie sont devenus officiellement membres de l'Union européenne, le 1er janvier 2007.

Il fallait être naïf ou inconscient en tant qu'homme politique de droite au pouvoir pour ne pas voir qu'en signant ces deux traités d'adhésion qui prévoyait la libre circulation des Roumains et des Bulgares au seins de l'UE à 27, sous réserve de l'application des règles nationales dans cette période transitoire avant l'entrée dans l'Espace Schengen, ces nouveaux Européens se rendraient en France pour bénéficier d'un traitement plus favorable que dans leur pays d'origine. 

Il convenait de s'assurer que la Roumanie et la Bulgarie seraient capable d'intégrer ces minorités, alors même que cette intégration faisait partie des critères d'adhésion d'un pays à l'UE, dit les critères de Copenhague !

Cela confirme l'idée que l'adhésion de ces deux pays a été une adhésion politique qui a conduit la Commission européenne et les Etats membres a poursuivre le processus d'adhésion jusqu'à son terme. Celle-ci avait été reportée de près de 3 ans par rapport aux à la date d'adhésion des 10 Nouveaux Etats Membres, le 1er mai 2004, ce qui montre le retard pris par ces deux pays. 

Mais, en réalité au vu des rapports de la Commission européenne qui avait délégué des émissaires sur place pour apprécier la situation de ces deux pays, ceux-ci n'étaient pas prêt à adhérer à l'Union en raison d'un niveau de corruption trop élevé, d'un système judiciaire déficient et de l'absence d'intégration des minorités. 

Aujourd'hui, différents pays européens qui reconduisent les Roms dans leurs pays d'origine paient les conséquences du manque de préparation de ces deux pays en vue de devenir membre à part entière de l'Union européenne.

En résumé, Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur au moment des négociations d'adhésion de ces deux pays en ce qui concerne l'entrée dans l'espace Schengen et la gestion de ces minorités (sous l'angle de la Bulgarie et  de la Roumanie) gère les contradictions de Nicolas Sarkozy devenu Président de la République, à compter du 6 mai 2007. 

4) Une politique de reconduite à la frontière stérile.

Cette politique n'aboutira pas aux résultats recherchés pour deux raisons.

-  Une partie des Roms renvoyés dans leur pays reviendront en France grâce notamment à l'aide au retour de 300 euros par adulte et de 100 euros par enfant, versée par le Gouvernement français.

- La politique d'intégration des Roms en Roumanie et en Bulgarie est quasiment au point mort, malgré les millions d'euros versés par l'Union européenne en raison du manque de structure et de personnel compétent pour gérer cette question qui est loin d'être une priorité de ces deux pays. 

5) Conclusion provisoire. 

Pour l'idée que je me fais de l'homme et des principes de la République, je serai présent, ce samedi 4 septembre 2010, dans la manifestation à Orléans pour protester contre la politique d'immigration du Gouvernement à l'appel de nombreuses associations et partis politiques. 

1 commentaire:

  1. Vous avez parfaitement raison quant au fond de l'affaire. Nous ne devons pas utiliser les ROMs comme argument politique.

    Je serais volontiers allé avec vous protester contre la manière dont on les traite si j'avais pu proposer une solution de rechange, qui laissât la liberté de circulation et de stationnement sans ghettos ni contraintes à ce peuple de fiers insoumis.
    Pour autant, si l'espace Européen est ouvert à tous ses membres (et on va évidemment les voir revenir) avec le droit de circulation garanti pour tous à l'intérieur de l'espace Schengen, cette liberté s'entend avec les moyens de voyager en touristes ou de travailler en participant dans nos différents systèmes économiques... Ce monde organisé et fliqué partout n'a jamais été prévu pour des nomades incontrôlables.

    Ca a toujours été, et ce sera toujours je crois, un problème insoluble. Le travail n'est pas leur première préoccupation. Non qu'ils soient fainéants, au contraire, mais ils ne veulent pas se mettre de bride au cou, et le travail salarié en est une. (Ils ont tout compris en fait ! ;c)
    Les ROMs sont avant tout des gens du voyage, épris de liberté, et si leurs roulottes ont changé d'aspect avec le temps et le modernisme, eux n'ont pas changé d'idéal. Ils n'en changeront jamais sans doute et on ne peut ni leur donner tort, ni espérer les intégrer dans une société industrielle.

    Le prix à payer pour la liberté est toujours trop lourd. D'un autre côté, la France ne peut recevoir le monde entier sous peine de se déliter. Alors, comment faire ?

    Vous avez raison quand vous dites que nombre de municipalités ne leur consacrent pas de terrains. Mais si nous leur "offrons" des terrains, d'autres demain pourraient en réclamer aussi... ou des logements, des services sociaux, etc... Ce serait un véritable aspirateur à misère.
    Mis à part le fait que ça concerne des européens, c'est en vérité le même problème que l'immigration clandestine venant d'Afrique ou d'Orient. Et la solution ne peut être que la même : les aider à développer leur propre pays.

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Philippe DELOIRE