1. L'Ecologie politique est un projet de civilisation.
Au coeur de cette civilisation, il y a l'homme examiné dans ses relations avec l'avenir de la planète et l'idée selon laquelle il nous appartient de laisser aux générations une terre où il fait bon vivre. Qu'en est-il de nos modes de consommation, de logement, de déplacement ? La vitesse, le toujours plus d'objets, l'appropriation de l'espace, sont-ils les horizons indépassables de la société capitaliste ? Cette réflexion trouve à s'appliquer dans les choix politiques auxquels les élus d'Europe-Ecologie Les Verts (dont je fais partie depuis le 19 janvier 2012, en tant que conseiller municipal au sein de la municipalité orléanaise) sont confrontés lorsqu'ils doivent se prononcer sur les projets qui leur sont présentés.
L'interview de Thierry Soler, Conseiller général, Europe-Ecologie Les Verts, dans la République du Centre du samedi 28 janvier 2012 (voir pages 12 et 13), tout comme, dans le même numéro, l'entretien de Pascale Rossler, Europe-Ecologie-Les-Verts, Vice-Présidente du Conseil Régional, chargée de la Biodiversité, l'Education à l’Environnement, la Loire , le Tourisme et les Patrimoines, à propos du tracé ouest de la Ligne à Grande Vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon (voir page 6) viennent rappeler que l'Ecologie politique propose des analyses qui peuvent être à contre courant de la pensée dominante.
Sommes nous tenus de subir les contraintes liés à un système productif qui privilégie, le rendement, la concurrence exacerbée, la vitesse, le gaspillage des ressources, les atteintes à la santé de la planète et à celle de l'homme ?
Thierry Soler rappelle le choix fait par les écologistes : "Nous on est pour la relocalisation de l'économie, on pense que ce qui pose problème c'est d'avoir une économie qui est dépendante des déplacements, du transport et donc d'une énergie qui va coûter de plus en plus cher."
2. Qui n'a pas pour but de punir l'homme, mais de l'émanciper.
C'est l'occasion de rappeler que l'Ecologie Politique n'est pas un programme politique comme les autres mais une vision globale de la société qui souligne les interactions entre la situation de notre planète et la vie des hommes qui la peuple. Trop souvent, les arguments qui nous sont opposés sont parcellaires ou uniquement présentés sous l'angle des contraintes connus sous le terme d'écologie punitive.
Il ne s'agit pas de priver tout à chacun de sa voiture pour accéder au centre-ville, mais d'inciter à la laisser à l'extérieur de la ville - un ticket de parking relais coûte moins cher qu'un ticket de parking) pour emprunter son vélo ou le système vélo + ou les transports en commun. Encore ceux-ci, pour être parfaitement écologiques, doivent-ils inscrire leur parcours dans le cadre d'un site propre (la rapidité est une condition de sa réussite), mettre en place une intermodalité en termes d'horaires, mais également de tarification unique qui prenne en compte les personnes dont les revenus sont faibles et être accessibles aux personnes handicapées. Enfin, ultime argument, s'il en était besoin, nonobstant le niveau d'émissions de C02 fortement réduit, utiliser les transports en commun ou marcher c'est meilleur pour sa santé que de rester assis sur le siège de sa voiture quand on ne respire pas un air pollué de surcroît ...
3. En préservant les équilibres naturels, lorsqu'ils sont menacés; comme c'est le cas à propos du projet de Ligne à Grande Vitesse - LGV- reliant Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon.
La préservation de la biodiversité et même chaque fois que c'est possible son développement est un des aspects majeurs du combat écologique. Pascale Rossler note à propos du projet POCL, si le tracé ouest était retenu, que " L'ensemble des écologistes regrettent le soutien quasi-unanime à ce projet avant d'en avoir évalué sérieusement son impact environnemental. "
Et de souligner : " Ce tracé est de loin le plus important pour l'environnement. Il se traduira par une véritable saignée, notamment en Sologne, la plus grande réserve Natura 2000 en Europe."
Dans la vidéo ci-dessous, Julien Touroult, directeur adjoint du service du patrimoine naturel au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, explique, de façon claire et pédagogique, en quoi consiste le réseau Natura 2000 mis en place par l'Union européenne et quelles sont ses implications, en répondant aux questions posées par Viviane Thivent.
À propos de Natura 2000 par universcienceTV
Il est clair que si le tracé ouest du futur POCL était retenu, il conviendrait de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la biodiversité, même s'il faut être conscient, comme le note Pascale Rossler que "Quelque soient les mesures compensatoires prises, la biodiversité sera détruite de manière irréversible."
Cependant, dans son intervention lors du Conseil municipal du 15 juin 2011, Jean-Philippe Grand (EELV), Conseiller municipal d'Orléans et Conseiller régional de la Région Centre, se pronconçait contre le projet du POCL en utilisant 5 arguments précis et très convaincants. Il plaidait en faveur du POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), concluant qu'il s'agissait du seul projet qui soit réaliste.
CM20110520-LGV intervention JP Grand par blogJPGrand
4. L'Ecologie politique ne peut marquer des points que si des élus écologistes plus nombreux permettent de contrebalancer le poids du lobby financiaro-industriel.
C'est qu'au delà des discours, des documents officiels qui font place au développement durable des territoires, les arbitrages politiques et les coûts financiers qu'ils peuvent représenter témoignent ou non de la volonté de marier développement économique et mode de vie au sein de nos territoires pour éviter, en l'occurrence, de faire apparaître une rupture dans les corridors écologiques.
C'est la raison pour laquelle des élus écologistes, toujours plus nombreux, peuvent rappeler la nécessité de mettre en place une écologie constructive qui intègre des préoccupations politiques qui dépassent l'immédiateté productiviste pour s'inscrire dans le moyen et le long terme de sorte que les générations futures puissent être reconnaissantes aux décideurs actuels d'avoir pensé à elles.
5. Une autre réalité est possible.
Comme le dit Thierry Soler, dans l'interview précité, il faut pouvoir substituer à la logique de compétition entre les territoires qui est "une perte de temps et d'argent" et..." catastrophique pour le pays", une stratégie de coopération. Et de conclure : "Il y a une autre réalité possible". Cela fera l'objet de prochains articles ...
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Au coeur de cette civilisation, il y a l'homme examiné dans ses relations avec l'avenir de la planète et l'idée selon laquelle il nous appartient de laisser aux générations une terre où il fait bon vivre. Qu'en est-il de nos modes de consommation, de logement, de déplacement ? La vitesse, le toujours plus d'objets, l'appropriation de l'espace, sont-ils les horizons indépassables de la société capitaliste ? Cette réflexion trouve à s'appliquer dans les choix politiques auxquels les élus d'Europe-Ecologie Les Verts (dont je fais partie depuis le 19 janvier 2012, en tant que conseiller municipal au sein de la municipalité orléanaise) sont confrontés lorsqu'ils doivent se prononcer sur les projets qui leur sont présentés.
L'interview de Thierry Soler, Conseiller général, Europe-Ecologie Les Verts, dans la République du Centre du samedi 28 janvier 2012 (voir pages 12 et 13), tout comme, dans le même numéro, l'entretien de Pascale Rossler, Europe-Ecologie-Les-Verts, Vice-Présidente du Conseil Régional, chargée de la Biodiversité, l'Education à l’Environnement, la Loire , le Tourisme et les Patrimoines, à propos du tracé ouest de la Ligne à Grande Vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon (voir page 6) viennent rappeler que l'Ecologie politique propose des analyses qui peuvent être à contre courant de la pensée dominante.
Sommes nous tenus de subir les contraintes liés à un système productif qui privilégie, le rendement, la concurrence exacerbée, la vitesse, le gaspillage des ressources, les atteintes à la santé de la planète et à celle de l'homme ?
Thierry Soler rappelle le choix fait par les écologistes : "Nous on est pour la relocalisation de l'économie, on pense que ce qui pose problème c'est d'avoir une économie qui est dépendante des déplacements, du transport et donc d'une énergie qui va coûter de plus en plus cher."
2. Qui n'a pas pour but de punir l'homme, mais de l'émanciper.
C'est l'occasion de rappeler que l'Ecologie Politique n'est pas un programme politique comme les autres mais une vision globale de la société qui souligne les interactions entre la situation de notre planète et la vie des hommes qui la peuple. Trop souvent, les arguments qui nous sont opposés sont parcellaires ou uniquement présentés sous l'angle des contraintes connus sous le terme d'écologie punitive.
Il ne s'agit pas de priver tout à chacun de sa voiture pour accéder au centre-ville, mais d'inciter à la laisser à l'extérieur de la ville - un ticket de parking relais coûte moins cher qu'un ticket de parking) pour emprunter son vélo ou le système vélo + ou les transports en commun. Encore ceux-ci, pour être parfaitement écologiques, doivent-ils inscrire leur parcours dans le cadre d'un site propre (la rapidité est une condition de sa réussite), mettre en place une intermodalité en termes d'horaires, mais également de tarification unique qui prenne en compte les personnes dont les revenus sont faibles et être accessibles aux personnes handicapées. Enfin, ultime argument, s'il en était besoin, nonobstant le niveau d'émissions de C02 fortement réduit, utiliser les transports en commun ou marcher c'est meilleur pour sa santé que de rester assis sur le siège de sa voiture quand on ne respire pas un air pollué de surcroît ...
3. En préservant les équilibres naturels, lorsqu'ils sont menacés; comme c'est le cas à propos du projet de Ligne à Grande Vitesse - LGV- reliant Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon.
La préservation de la biodiversité et même chaque fois que c'est possible son développement est un des aspects majeurs du combat écologique. Pascale Rossler note à propos du projet POCL, si le tracé ouest était retenu, que " L'ensemble des écologistes regrettent le soutien quasi-unanime à ce projet avant d'en avoir évalué sérieusement son impact environnemental. "
Et de souligner : " Ce tracé est de loin le plus important pour l'environnement. Il se traduira par une véritable saignée, notamment en Sologne, la plus grande réserve Natura 2000 en Europe."
Dans la vidéo ci-dessous, Julien Touroult, directeur adjoint du service du patrimoine naturel au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, explique, de façon claire et pédagogique, en quoi consiste le réseau Natura 2000 mis en place par l'Union européenne et quelles sont ses implications, en répondant aux questions posées par Viviane Thivent.
À propos de Natura 2000 par universcienceTV
Il est clair que si le tracé ouest du futur POCL était retenu, il conviendrait de prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la biodiversité, même s'il faut être conscient, comme le note Pascale Rossler que "Quelque soient les mesures compensatoires prises, la biodiversité sera détruite de manière irréversible."
Cependant, dans son intervention lors du Conseil municipal du 15 juin 2011, Jean-Philippe Grand (EELV), Conseiller municipal d'Orléans et Conseiller régional de la Région Centre, se pronconçait contre le projet du POCL en utilisant 5 arguments précis et très convaincants. Il plaidait en faveur du POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), concluant qu'il s'agissait du seul projet qui soit réaliste.
CM20110520-LGV intervention JP Grand par blogJPGrand
4. L'Ecologie politique ne peut marquer des points que si des élus écologistes plus nombreux permettent de contrebalancer le poids du lobby financiaro-industriel.
C'est qu'au delà des discours, des documents officiels qui font place au développement durable des territoires, les arbitrages politiques et les coûts financiers qu'ils peuvent représenter témoignent ou non de la volonté de marier développement économique et mode de vie au sein de nos territoires pour éviter, en l'occurrence, de faire apparaître une rupture dans les corridors écologiques.
C'est la raison pour laquelle des élus écologistes, toujours plus nombreux, peuvent rappeler la nécessité de mettre en place une écologie constructive qui intègre des préoccupations politiques qui dépassent l'immédiateté productiviste pour s'inscrire dans le moyen et le long terme de sorte que les générations futures puissent être reconnaissantes aux décideurs actuels d'avoir pensé à elles.
5. Une autre réalité est possible.
Comme le dit Thierry Soler, dans l'interview précité, il faut pouvoir substituer à la logique de compétition entre les territoires qui est "une perte de temps et d'argent" et..." catastrophique pour le pays", une stratégie de coopération. Et de conclure : "Il y a une autre réalité possible". Cela fera l'objet de prochains articles ...
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Philippe DELOIRE