samedi 22 juin 2013

PAS DE POCL AVANT 2030. LES ECOLOGISTES EN FAVEUR DE LA REVITALISATION FERROVIAIRE DU COEUR DE FRANCE

Lors du Conseil municipal du vendredi 21 juin 2013, à l'ordre du jour, figurait le point 6 intitulé "Motion pour la prise en compte et la réalisation du projet de ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon."

Le vote a été précédé par une présentation des 4 tracés que résume cette vidéo. 



Cette motion, à l’initiative de l’association TGV Grand Centre Auvergne avait pour objet de solliciter « la reconnaissance de ce projet par l’Etat comme prioritaire et son inscription dans la liste des opérations ferroviaires à conduire en urgence en tenant compte non seulement de son intérêt stratégique mais a aussi de la mobilisation sans précédent de l’ensemble des élus toutes sensibilités confondues, des acteurs économiques et sociaux et de l’intérêt manifesté par la population à l’occasion du débat public organisé en 2012. »

1. Un projet reporté à après 2030.


La commission Mobilité 21, présidée par le député Philippe Duron, est en charge d’évaluer et de faire le tri entre les 70 projets retenus dans le Schéma national des infrastructures de transport (Snit) suite au Grenelle de l’environnement mais dont le financement n’avait pas été prévu. Elle doit donc faire le tri dans les 245 milliards d’euros initiaux pour proposer un classement des travaux prioritaires au premier ministre.

Celle-ci a décidé, le mardi 18 juin 2013, que la LGV Paris-Orléans-Clermont-Lyon (POCL), qui est envisagée pour désengorger la ligne TGV Paris-Lyon, ne constituait pas une priorité. En effet, la saturation n’est prévue qu’entre 2025 et 2035. D’ici là, il sera possible de faire circuler des trains plus capacitaires avec des intervalles plus réduits.

2. Le refus des Ecologistes de privilégier la grande vitesse.

Lors du Conseil municipal du 21 juin 2013 précité, ladite motion a été votée à l’unanimité moins 2 abstentions. Celle de Jean-Philippe Grand (EELV) et la mienne.


Pour quelles raisons n’avons-nous pas souscrit à cet engouement en faveur de la LGV ce
« grand projet d’aménagement du territoire qui comporte une dimension nationale et européenne » ?

Dès le 14 octobre 2011, Jean-Philippe Grand écrivait sur son blog : "Un vrai débat public sur la ligne à grande vitesse Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon ne peut pas se contenter de porter uniquement sur les quatre grandes familles de tracés proposées : il doit en premier lieu interroger l’opportunité du projet dans sa globalité.


Pour les écologistes, l’enjeu essentiel en matière de transport ferroviaire réside dans les déplacements de la vie quotidienne.

Nous assistons à la dégradation accélérée des infrastructures existantes. Face à la grogne légitime de nombreux usagers aspirant tout simplement à ce que leur train arrive à l’heure, la SNCF a publiquement reconnu, en début d’année 2011, l’existence de lignes malades, parmi lesquelles Paris-Orléans-Blois-Tours et Paris-Montargis-Nevers-Clermont-Ferrand. Alors qu’il n’y a jamais eu autant de projets de LGV, les acteurs publics réalisent-ils qu’il y a un réseau à sauver ?

De nos jours, compte tenu de la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, les principaux efforts financiers doivent viser un fort report de la route vers le rail pour les déplacements domicile-travail (ou études) ainsi que pour le fret, tout en favorisant un meilleur maillage territorial. Cela passe donc par l’optimisation du réseau existant, mais encore par la réouverture de lignes aux voyageurs, par le développement de lignes dans les zones périurbaines, par la modernisation de gares, …

Il y a un choix à faire !

L’Etat disposerait de 14 milliards d’euros pour engager un tel projet… alors qu’il est incapable aujourd’hui d’assurer correctement la maintenance et la rénovation de l’existant ?

La priorité : sauver et moderniser le réseau existant.

La dégradation du réseau ferroviaire existant, dont les effets s’observent hélas avec de plus en plus d’acuité, doit conduire les pouvoirs publics à réaliser que le véritable enjeu des années qui viennent va consister à le sauver et à le moderniser.

La construction d’une LGV coûte plus de 10 fois plus cher que la fiabilisation d’une ligne existante : au moins 20 M€ le km de nouvelle LGV (voie double) contre 500 000 € du km en voie unique pour la rénovation des lignes classiques."





3. Un choix de civilisation

L'écologie politique exprime un choix de civilisation. Ce qui est présenté comme le progrès inéluctacle au service de la croissance conçue uniquement comme la hausse indéfinie du Produit Intérieux Brut, exprime le poids des lobbys les plus puissants qui négligent, le plus souvent, les aspects plus critiquables de leurs projets et parfois préjudiciable à la vie de nos concitoyens.

La Commission Duron ne s'y est pas trompée, contrairement au voeu exprimé par l'immense majorité du conseil municipal, le lancement de la ligne LGV POCL n'a rien d'urgent et donc rien de prioritaire ! Tous les jours les usagers du train qui se rendent à leur travail sont victimes des retards incessants et d'un cadencement qui a limité l'offre de trains, notamment entre Orléans, dans un souci de rentabilité.

Les trains du quotidien sont ceux qui sont au coeur de la réflexion écologique, alors que le POCL est ce train des hommes d'affaires désireux d'aller toujours plus vite pour gagner du temps pour se rendre à un rendez-vous très important....

Qu'il s'agisse de l'éloge de lenteur, des circulations douces, du choix du ferroviaire régional, de l'alimentation bio, ou encore du refus du nucléaire, l'écologie politique exprime bien ce choix de civilisation qui place l'homme dans ses relations avec la planète.










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Philippe DELOIRE