lundi 4 novembre 2013

PREVOIR SA DERNIERE DEMEURE ECOLOGIQUE


Le magazine 4 saisons du jardin bio n°203 de novembre-décembre 2013 comporte un article d'Hélène Jovignot intitulé "Mourir vert"' Quand est-il exactement ?

Revue les 4 saisons du jardin bio

Crémation ou inhumation ?

Selon l'AFIF (Association Française d'Information Funéraire), en France, on compte actuellement une crémation pour deux inhumations. Entre ces deux techniques, laquelle a l'empreinte écologique la plus élevée ?


Inhumation ou Crémation? inhumation ou... par Touchands-Hommages

La réponse doit être nuancée. "La comparaison des empreintes écologiques des deux options prouve que la crémation génère 160 kilos d’émission de gaz à effet de serre, contre 39 kilos pour l’enterrement", explique la journaliste, en reprenant les éléments d'une étude effectuée en 2008 par un cimetière australien. Mais le rapport s'inverse dans le temps, car au bout de cinquante ans, "la tombe de pleine terre, surveillée, arrosée et entretenue, émettrait en effet 10 % de CO2 de plus que la crémation".

La crémation est accusée de rejeter dans l'air de l'oxyde d'azote, du monoxyde de carbone, du  dioxyde de soufre, du mercure, du fluorure d'hydrogène (HF), du chlorure d'hydrogène (HCI), des métaux lourds, et des polluants organiques persistants (POP). Michel Kawnik, président fondateur de l’AFIF, est plus précis car il rappelle que la crémation humaine est la première pollution mercurielle de France. "C’est une catastrophe écologique, et les problèmes de santé sont nombreux aux abords des 147 crématoriums de France, dont 9 seulement sont, à l’heure actuelle, équipés de filtres évitant le rejet dans l’atmosphère des dioxines, mercure, plomb, cadmium et autres métaux lourds", explique-t-il.

Réduire son empreinte écologique lors de sa mort. 

Un cercueil en bois écolo ?
 
Un cercueil en bois aura moins d'impact sur l'environnement et Hélène Jovignot de préciser "s'il est en bois certifié, exempt de solvants, de colle de synthèse, de vernis, de peinture, muni d’un capitonnage en matière naturelle (lin ou coton) et de poignées biodégradables"


L’entreprise PFG (pompes funèbres générales), née il y a 160 ans, est le premier producteur européen de cercueils en bois massif. “Elle a voulu faire de son usine de fabrication à Jussey, un modèle de cette problématique écologique”, a souligné Dominique Tisserant, directeur du site haut-saônois, vendredi 11 décembre, lors de l'inauguration de la nouvelle chaufferie, à l'usine de Jussey (Haute-Saône). 




L'industrie du cercueil et l'écologie par PRESSEVESOUL 


L'aquamation ou résomation ?

Alternative à la crémation, l’aquamation ou résomation, est pratiquée en Grande-Bretagne. 


Comme son nom l'indique, cette technique consiste à plonger le corps du défunt dans un bassin prévu à cet effet. Là, de l'eau chauffée à 93°C et contenant des doses supérieures de carbonates et autres hydroxydes accélère le processus de décomposition des tissus.
Après quatre heures de ce traitement il ne reste alors plus que les os, les tissus s'étant décomposés dans l'eau, qui seront ensuite broyés et rendus aux familles, comme les cendres récupérées après une crémation.

L'eau ayant servi à la décomposition du corps sert quant à elle à fertiliser les cultures, faisant office d'excellent engrais. 

L'aquamation est donc une solution un peu plus "verte" pour régler un problème qui nous concernera de toute évidence tous un jour ou l'autre.Comparée à la crémation à présent désormais assez répandue, cette technique utiliserait 10 fois moins d'énergie et ne rejette aucune particule dans l'atmosphère. 

Evidemement, l'aquamation permet d'occuper moins de place que les cimetières, et ne rejette pas de méthane et autres gaz à effet de serre, ni de fluides contaminant le sol, ni ne laisse de déchets (bois et poignées métalliques des cercueils).

Les métaux des prothèses (titane, plomb) peuvent être récupérés au contraire de la crémation et de l’enterrement. D’un point de vue éthique, le procédé participe aux préoccupations environnementales, est compatible avec les religions bouddhistes (en découle même) et chrétiennes, mais non islamiques.

Cette vidéo en anglais explique les principales étapes de l'aquamation. 

 

Un cercueil en carton ?

Opter pour un cercueil en carton permet de réduire le coût des obsèques (en moyenne 4 000 euros), mais les prestations en la matière ne se font pas poste par poste, si bien que cette option n'est pas encore généralisée par les leaders du marché. La banalisation des cercueils en carton à la place des cercueils en bois permettrait l’économie annuelle de plus de 30 000 km2 de forêt (11 millions d’arbres), 6 millions de m3 d’eau et 315 millions de litres de fuel.


le cercueil en carton écolo par dieulibol


La thanatopraxie ?

Une tendance venue tout droit des Etats-Unis consiste à avoir recours à la thanatopraxie afin de "repousser – dans le meilleur des cas – la putréfaction en faisant notamment usage de très nuisibles dérivés du formol", explique la journaliste, précisant que si cette pratique devrait  bientôt être abandonnée, il est toujours mieux d'utiliser les chambres funéraires présentes dans les établissements de santé. A domicile, il est possible d'utiliser de la glace carbonique ou encore l’installation d’une rampe ou d’un lit réfrigérants.
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thanatopracteur par ddrevon


Le parc funéraire des Arbres de mémoire ?

Rare alternative, il existe en France un parc funéraire des Arbres de mémoire où l’on peut déposer les cendres des défunts au cœur des racines d’un grand arbre choisi parmi douze essences différentes.Créé en 2004, ce site naturel, situé à 2, Avenue de La Fontaine 49070 Beaucouzé, se pose comme un lieu de recueillement et de quiétude pour les familles de défunts enterrés ici. Ce parc funéraire est une source d’apaisement et de réconfort où les vivants peuvent se retrouver et communier avec les disparus dont les cendres ont été déposées au cœur des racines d’un arbre.

http://www.arbres-de-memoire.fr/

La promession ?

Inventée en 1999 Inventée par la biologiste suédoise Susanne Wiigh-Mäsak, la promession est une alternative écologique à la crémation. Elle propose, en quelques sortes, de recycler votre corps après votre mort. Voici comment cela fonctionne : moins d’une semaine et demi après le décès d’une personne, son corps doit être placé à -18° C. Le cadavre est plongé dans de l'azote liquide et refroidi à -196°C. Il devient cassant et des vibrations le réduisent à l'état de poussière. Cette poussière ainsi obtenue est filtrée puis on récupère les métaux issus d'opérations ou de soins dentaires.

La promession fournit le même résultat qu’une crémation sans produire autant de rejets nocifs. On notera que l’azote liquide est du simple gaz diazote refroidi en dessous de sa température d’ébullition, une alternative plutôt ‘verte’ en somme. L’enterrement constitue bien évidemment un procédé tout aussi écologique que la promession pour peu que l’on utilise un cercueil biodégradable. Cette technique est en application en Afrique et en Allemagne

Tout est expliqué dans cette vidéo en anglais. 

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Avez-vous pensé à l'urne biodégradable ?

Après la crémation, plutôt que de disperser les cendres funéraires dans la nature, ces dernières sont déposées dans une urne funéraire biodégradable au pied d'un arbre.
Au bout d'une année, le temps moyen du délitement de l'urne en terre, les cendres du défunt se mêlent aux racines de l'arbre et participent à sa croissance. Cette urne biodégradable a l'avantage de présenter un aspect écologique car la décomposition de l'urne entraîne le mélange des cendres dans la terre. Il n'y a donc aucun déchet qui reste en terre comme cela pourrait être le cas avec un cercueil et ses poignées en fer. 


L’urne biodégradable est fabriquée à partir de matière issu du milieu naturel et rapidement dégradable dans le temps. Il s’agit d’une urne funéraire. :
  •  en carton
  • en papier recyclé
  • en pâte de sel
  • en bambou
  • en argile et en composant végétaux
  • etc.
La dissolution de l’urne écologique se fait en quelques minutes suivant le devenir final du récipient à cendres suite à la crémation :

  • une dispersion des cendres en mer
  • une dispersion dans la nature
  • le dépôt de l’urne biodégradable au fond de la mer
  • Une inhumation en pleine terre. 
Allez rendez vous utile une fois encore, après votre mort ! Vous en doutez ?

L'urne écologique Bios, conçue par Martin Azua et Gerard Moline, est une urne biodégradable fabriquée à partir de coquilles de noix de coco, de tourbe compactée et de la cellulose. A l'intérieur de l'urne sont disposés les restes humains incinérés, aux côtés d'une graine d'arbre.  Une bonne source de phosphore, les restes humains aider à fertiliser les semences, qui finiront par germer et croître.  La personne peut même choisir le type d'arbre ou de plante avec qui elle partagera l'éternité!


En conclusion, en un mot comme en cent : A vous de choisir ! 



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Philippe DELOIRE