dimanche 16 février 2014

SNCF. TRANSPORTS DE VOYAGEURS : OUVERTURE A LA CONCURRENCE EN 2023

Cela devait être 2019. Cela sera, sans doute en 2023 que la SNCF, comme tous les opérateurs de l'UE devra achever d'abandonner son monopole et accepter que le transport de voyageurs s'inscrive dans le cadre d'une concurrence européenne. En effet, le Parlement européen propose une ouverture complète des marchés intérieurs de transport de passagers en 2023 et non pas en 2019 comme prévu initialement par la Commission européenne dans ses propositions de quatrième paquet ferroviaire.

L'ouverture des marchés devrait concerner les réseaux nationaux en accès direct et les réseaux régionaux avec, en théorie, des systèmes d'appels d'offres mais aussi des attributions directes. 


Actuellement, tous les opérateurs français opèrent dans plusieurs pays européens et que l'inverse n'existe pas. Mais, la proposition de la Commission européenne concernant le 4ème paquet ferroviaire, comporte une clause de réciprocité. Alors que le marché français reste fermé à la concurrence, certains pays comme l'Italie, qui ont ouvert leur marché, exigent une réciprocité, avec les pays aujourd'hui fermés mais dont les opérateurs ne se gênent pas de se développer de l'autre côté des Alpes. C'est le cas de la France et de la SNCF, actionnaire de NTV. C'est une habitude en France concernant la libéralisation des services publics d'être très offensif sur les marchés européens et mondiaux (ex EDF) et de fermer ou d'ouvrir à reculons et difficilement son marché intérieur. Dans ces conditions, la concurrence cela a du bon !

Guillaume Pepy, PDG de la SNCF, s'est confondu en multiples déclaration pour faire savoir que l'ouverture à la concurrence était son obsession. Il reste que la France depuis plusieurs années même une stratégie de retardement de l'ouverture à la concurrence, craignant de perdre des parts de marché à l'égard du concurrent allemand et italien plus agressifs commercialement et qui proposent plus de service et même une meilleure ponctualité des trains. Il est à parier qu'un jour de 2023, les Français voudront comparer et essayer ces nouvelles offres pour se faire une idée par eux-même. Et si la SNCF vivait ces dernières bonnes années à l'abri de la concurrence ?

L'histoire montre que depuis l'ouverture du marché du fret en 2006, les nouveaux entrants ont raflé près de 30% du marché français, dont 20% pour Euro Cargo Rail, une filiale de la Deutsche Bahn. Quant à la filiale fret de la SNCF on ne compte plus les déficits et les plans de restructurations au delà du sempiternel discours sur la diminution du transport par route qui ne s'est jamais aussi bien porté ....



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Philippe DELOIRE