dimanche 9 février 2014

ELECTION DU PARLEMENT EUROPEEN : LA SUISSE DONNE DES ARGUMENTS AUX SOUVERINISTES DE L'UE

Ce dimanche 9 février 2014,; les  Suisses ont dit "oui" à 50,3%, par référendum, à une limitation de l'immigration, notamment européenne. Le référendum a obtenu la double majorité requise, soit la majorité des cantons et la majorité des électeurs.


 Une femme passe à côté d'une affiche affirmant " Oui à l'arrêt de l'immigration", le 20 janvier 2014 à Bâle

2 remarques

1) Des travailleurs qualifiés qui pourraient manquer à l'économie suisse.

Ils sont 70 000 étrangers en moyenne à arriver chaque année, et représentent désormais 23 % de la population totale, qui compte 8 millions d’habitants. D’après une enquête de l’OCDE, 69 % des ressortissants de l’UE travaillant sur son sol sont des spécialistes hautement qualifiés. Le gouvernement indique qu’ils participent pleinement à la croissance du pays. Mais à côté, un quart des immigrés seraient issus du tiers-monde, un chiffre en constante augmentation.

Au Parlement européen, Hannes Swolboda, leader du groupe socialiste, a évoqué « le recul inquiétant » induit par le résultat de dimanche. « La Suisse tourne le dos à l'un des éléments les plus importants de sa relation avec l'UE ». « L'immigration n'est pas une menace mais un atout appréciable pour le développement économique et social de tout Etat moderne." 

Le texte proposé ce dimanche prévoit donc des quotas d'immigration définis en fonction des besoins économiques. Une idée qui séduit bon nombre de Suisses. "Il y a trop d'étrangers"

La Suisse étant liée à l'Union européenne par des accords bilatéraux qui comportent un volet libre circulation des personnes, et, ce depuis 2002, la mise en place de quotas et de mesures de contrôle de l'immigration des mesures de rétorsions économiques pourraient être mises en place par l’Europe en cas de violation du traité. Bruxelles a d'ores et déjà indiqué que si la Suisse mettait fin à l'accord de libre circulation, tous les autres accords liant Berne à l'UE seraient dénoncés ipso facto. Certains parlent déjà de « chaos » si le projet est accepté, car beaucoup de ressortissants européens pourraient perdre leur travail. 

Ces travailleurs européens qualifiés (Italiens, Allemands, Portugais, Espagnols, Français) pourraient venir à manquer si le Gouvernement fédéral prend des mesures pour obtenir une baisse des chiffres de l'immigration pour satisfaire le nationalisme de la puissante l'UDC (Union Démocratique du Centre) que l'on peut qualifier de Droite populiste.



 

2) Une victoire que comptent bien exploiter les souverainistes de l'UE dans le cadre de la campagne électorale des 22-25 mai 2014 pour élire les représentants de l'Union européenne. 

Sans le vouloir, les électeurs Suisses ont donné un sérieux coup de main aux thèses des partis souverainistes de l'Union européenne à 28 qui cherchent à s'organiser pour former un groupe politique au Parlement européen à condition de réunir 25 membres issus de 7 Etats-membres au moins. 

Marine Le Pen saura exploiter cette situation politique pour dénoncer le poids des étrangers alors même que les études montrent qu'ils apportent plus à la collectivité qu'ils ne coûtent. 
La haine de l'autre, la fermeture ou l'entrebâillement des frontières constituent un réflexe bien humain en période de crise économique grave quant les solidarités traditionnelles tendent à s'effacer au profit d'un individualisme à l'américaine érigé en modèle de réussite sociale.

Au contraire, il faut une volonté farouche donnée par l'éducation la morale ou la religion pour lutter contre nos instincts ataviques qui font de celui qui nous dérange un facile bouc-émissaire.

Les raisonnements simplistes l'emportent sur les arguments étayés, les chiffres vérifiés, les documents incontestables. A ceux qui sont attachés à nos libertés chéries, y compris, celle de circuler librement dans l'Union européenne de la défendre parce que lorsque les frontières se referment ce n'est jamais bon pour la démocratie.




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Philippe DELOIRE