jeudi 12 juin 2014

NON A UNE REGION COMPOSEE DU CENTRE; DU LIMOUSIN ET DE POTOU-CHARENTES

La nouvelle région Centre Limousin et Potiou-Charentes, c'est :
- un peu plus de 5 millions d'habitants,
- près de 82.000km2.
Elle s'étire de Dreux, à l'ouest de Paris, à Chalais, dans le sud Charente, sur 501 kilomètres. D'ouest en est, il faut compter 403km de La Rochelle à Ussel.

 Le regroupement profiterait aussi aux régions Centre, Poitou-Charentes et Limousin. Pesant chacune entre 0,9% et 3,5% du PIB, elles deviendraient en se regroupant la 5ème région économique du pays (6,7% du PIB), devant l’Alsace-Lorraine (5,7%) et le Nord-Pas-de-Calais (5,2%).

 J'ai répondu au sondage effectué par la République du Centre, ce jeudi 12 juin 2014, vers 19 heures, en indiquant que j'étais opposé à la constitution d'une région composée des  3 régions: celle du Centre, du Limousin et de Poitou-Charentes, au demeurant comme plus de 85% des internautes qui se sont prononcés.

Mon vote tient au trois raisons suivantes : 

1) La nouvelle région proposée ne correspond à aucune loigique, économique, historique et politique. Il s'agit d'un objet politique non identifié qui est très critiquée. 

Personne n'est satisfait de cette proposition de François Hollande. Dans un communiqué, les élus socialistes du Limousin ont eux aussi demandé à être prioritairement associés à l'Aquitaine et à la région Poitou-Charentes. Bien plus, on apprend que le maire de Tulle, Bernard Combes (PS), proche de François Hollande, plaide pour "un démembrement du Limousin" et le "rattachement (de la Corrèze) avec l'Aquitaine"

L'Aquitaine pourrait encore changer de physionomie car, contrairement aux élus, qui prônent une unité de la région, les citoyens charentais, sondés sur le sujet, se déclarent également favorables, pour une bonne part d’entre eux (66 %), à une scission du Poitou-Charentes et un rattachement des Charentes à l’Aquitaine.

Le nouveau maire UMP de Brive la Gaillarde, Frédéric Soulié  déclare « Cette carte est une erreur géopolitique. Notre zone d’influence, de vie et de chalandise est tournée vers Midi-Pyrénées et l’Aquitaine. Notre avenir, en termes de développement économique, de démographie et de santé se jouera avec le Lot et la Dordogne

Quelques rares élus approuvent cette création, comme le Président de la Région Centre, François Bonneau qui déclare : "Nous nous tournons là où nous avons nos échanges. Une bonne part des céréales produites dans notre région prend la mer à La Rochelle."

Le maire de la Rochelle, Jean-François Fountaine (dissident PS), dans une déclaration faite à l'Echo Républicain rétorque : "Pour la formation, nos étudiants vont à Bordeaux, pas à Orléans. Pour l'information, nous lisons 'Sud-Ouest"

2. Privilégier l'axe ligérien paraît plus logique.

Nantes et Orléans ont pour point commun l'ancien fleuve royal : la Loire.Associer la Région Pays de Loire avec celle du Centre semble cohérent.  Au début  du 20ème siècle,  encore, Orléans n'était-elle pas approvisionnée par les gabares dont la capitale se souvient lors de son Festival de Loire, tous les deux ans, en septembre ?

Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret dans la revue Acteurs Publics préfère  ”soutenir une extension de notre région vers l’Ouest, pour rejoindre Angers, Saumur et pourquoi pas Nantes”

Dans un interview à Centre Loire, le 12 juin 2014, Maurice Leroy, député et président du conseil général de Loir-et-Cher (UDI),  est sur la même position qu'il explique en ces termes : « Oui. Le bon sens commandait de rapprocher la région Centre du Maine-et-Loire, de la Sarthe et de la Mayenne; laissant la Loire-Atlantique et la Vendée avec la Bretagne. Je peux comprendre que le Président ait eu peur de provoquer des levers de boucliers s'il engageait le démembrement des régions... mais nous sommes ligériens! Qu'est ce que le Limousin a à faire avec la région Centre? Avec le Poitou-Charentes? Tout ça parce que l'Aquitaine ne veut pas de Madame Royale?! 

3. Un rapprochement partiel avec la Région Ile-de-France a été proposé. 

Le regroupement des ces  3 régions ne prend pas en compte le découpage départemental, comme le refus de faire rentrer dans le giron de la Bretagne le département de Loire-Atlantiique, qui l'avait quittée en 1941. 

Ce débat concernant les limites de la Région Centre a déjà été abordé au cours du mandat de Nicolas Sarkoey. A cette occasion, Eric Doligé, président UMP du Conseil général du Loiret, s'est prononcé en faveur de l’éclatement de la région Centre, et suggère que le celle-ci se partage entre le Massif Central, les Pays de la Loire et le Poitou, pendant qu’il est proposé que le Loiret et l’Eure et Loire “se rapprochent du Nord de la France et en particulier des Yvelines ne serait-ce que pour l’intérêt des Universités”  Le 3 juin, dans un article, la République du Centre, il réaffirme : Je pense que les départements du Loiret et de l’Eure-et-Loir ont tout intérêt à se rapprocher des Yvelines, de la Seine-et-Marne…

 D’après un sondage, publié le 2 juin 2014,; et réalisé sur www.lechorepublicain.fr auprès de 1 062 internautes, les Euréliens préféraient, à 46%, se rapprocher de l’Ile de France, contre 42% vers le Centre Val de Loire.

Et le Loiret ? La rivalité Orléans-Tours existe depuis un demi-siècle date à laquelle la ville d'Orléans est devenue Préfecture de la Région Centre. Dans ce choix de rattacher le Loiret à la Région Centre, il y a une crainte qu’ Orléans, placé en marge de cette très grande région ne perde son statut de capitale régionale, et que Tours de taille équivalente, mais plus central, et mieux desservi par le TGV, ne la supplante, mais il est nouveau que la crainte d’être intégré dans cette immense métropole francilienne n’étouffe pas toute expression en faveur d’un élargissement de l’ile de France

Le chercheur de l'Institut Montaigne, Jean Luc Beouf, proposait de découper la France en 10 grandes régions dont le Bassin parisien qu'il définissait de la manière suivante : "Cette grande région sera composée de l'actuelle Ile-de-France, à laquelle seront rajoutés les départements du pourtour parisien, c'est-à-dire l'Oise, la Marne, l'Aube, l'Yonne, la Nièvre, le Loiret, l'Eure-et-Loir, le Cher, le Loir-et-Cher, l'Indre, l'Indre-et-Loire, la Sarthe, l'Eure, la Seine-Maritime. Evidemment basée à Paris, cette région sera à même de traiter avec efficacité la question de l'accès à la mer ainsi que des problématiques de troisième couronne parisienne, regroupant ainsi les régions naturelles basées à une heure de Paris."

Le débat va se poursuivre devant le Parlement. Des beaux débats en perspective !

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Philippe DELOIRE