dimanche 25 octobre 2009

Tony BLAIR ne sera pas le Premier Président de l'Union européenne.




En réponse au commentaire formulé sur mon blog, je tiens à rassurer mon interlocuteur. Un vent de fronde se lève, dans certains pays, pour s'opposer à la désignation de Tony Blair, ancien Premier Ministre Britannique, pour briguer la fonction de premier Président de l'Union européenne, en application des dispositions pertinentes du Traité de Lisbonne. Celui-ci devrait être ratifié, sous peu, le veto tchèque étant en voie d'être levé, l'UE venant à bout de la résistance du Président Vaclav Klaus.




Il appartiendra aux 27 Chefs d'Etat et de Gouvernement de procéder à cette nomination.




1) Quels sont les qualités requises pour devenir le Premier Président de l'UE à 27, peuplée de près de 500 millions d'habitants ?




Si l'on en croit la déclaration de 5 députés européens sur cette question (1), les conditions exigées sont au nombre de 3.




1) Etre orginaire d'un pays qui a adopté ou a la volonté d'adopter l'Euro,


2) Etre originaire d'un pays faisant partie de l'espace Schengen,


3) Etre d'originaire d’un pays qui est liée par la Charte européenne des droits fondamentaux.




Il faut ajouter qu'il faut avoir été un Chef d'Etat d'un des 27 pays de l'Union et avoir fait preuve d'un engagement européen sans faille.




2) Tony Blair contesté.




Le 5 octobre 2009, les trois pays du Benelux publient une note dans laquelle ils indique que le futur président "devra avoir démontré son engagement europée et (avoir) développé une vision sur l'ensemble des politiques de l'Union." ce qui exclut Tony Blair.




La contestation a été ravivée par le Ministre des Affaires étrangères luxembourgeois, Jean Asselborn, qui, le 8 octobre 2009, dans un interview au Suddeustche Zeitung a déclaré, sans ambages, "Tony Blair n'a, ni sur les questions relatives à l'Union européenne, ni sur les grands thèmes politiques mondiaux, l'envergure souhaitable ", précisant que, selon lui, "Il a plus souvent divisé que rassemblé." (2). Le Premier Ministre Luxembourgeois et Président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Junker, affirmant, clairement, "Je ferai tout pour qu’une certaine personne ne devienne pas président du Conseil européen." Il est vrai que cette déclaration doit être lue en sachant que son auteur est candidat au poste de Président de l'Union européenne.




Cette hostilité luxembourgeoise est partagée en Belgique et aux Pays-Bas. Le 5 octobre, les trois pays du Benelux publient une note dans laquelle ils indiquent que le futur président devra avoir "démontré son engagement européen et (avoir) développé une vision sur l'ensemble des politiques de l'Union", ce qui exclut Blair.




A ce front "anti-Blair", il faut aujouter l'Autriche, qui par l'intermédiaire du Premier Ministre (Social Démocrate), Werner Faymann a déclaré "nous avons besoin d'un candidat qui n'est pas pour Bush, mais pour Obama". Comme l'indique Jean Quatremer, la déclaration autrichienne ne peut avoir été effectuée sans le soutien implicite de l'Allemagne. Et sans le soutien de l'Allemagnne, premier pays de l'UE par sa population et par son PIB par habitant, la candidature de Tony Blair a du plomb dans l'aile ...




Mais, sa canditature a le soutien de la France. Nicolas Sarkozy ayant déclaré, à Lisbonne, le 19 octobre 2009 : "« c’est un homme très remarquable. Il est le plus européen des Anglais. Je ne connais pas ses intentions, mais que l’on puisse penser à lui, c’est assez intelligent. »




Il est vrai que tony Blair est francophile et possède une maison de campagne en France.




3. Ce qui est reproché à Tony Blair.




Il appartient à un pays qui n'est pas membre de la zone Euro, qui est partiellement membre de l'Espace Schengen et qui a refusé de ratifier la Charte européenne des droits fondamentaux, intégrée dans le Traité de Lisbonne.




On pourrait dire qu'il n'est pas responsable de cette situation dont il a hérité. Il reste qu'il avait promis un référendum sur l'adhésion de son pays à la zone Euro qu'il n'a pas organisé.




Mais, le pêché capital aux yeux de nombreux Européens, c'est le soutien unilatéral apporté à Georges Bush lors des préparatifs et du lancement de l'invasion américaine en Irak. Le ralliement aux thèses guerrières de Georges Walter Bush, d'une part, a montré queTony Blair, privilégiait le rôle traditionnel de la Grande-Bretagne, attirée par le vent du large qui soufle vers les Etats-Unis, et d'autre part, a contribué à diviser l'Union sur cette question, au vu de la constitution de l'axe Paris-Berlin-Moscou, tenants du refus de l'engagement militaire en Irak.


Tony Blair, retraité de la vie politique nationale britannique s'est trouvé un nouvel emploi en tant qu'envoyé spécial du Quartet - Union européenne, Russie, Etas-Unis, ONU), au Proche-Orient. Il ne semble pas que dans ce nouveau rôle, il ait réussi cette mission impossible (3).



4) La visibilité de l'Union européenne.


Ce qui se joue, à travers cette fonction, c'est le rôle de l'UE dans le monde. Faut-il un Président effacé ou un Président actif, un Président du Conseil de la IVème République ou un Président de la République sous la Vème République ? (4).


Pour que la candidature de Tony Blair soit écartée, il faut qu'un candidat se déclare, ce qui n'est pas le cas, à ce jour. Mais, outre le Premier Ministre Luxembourgeois, le Premier Ministre des Pays-Bas, M. Jan Peter BALKENENDE, se verrait bien occuper cette fonction, à moins que le poste ne soit attribué à l'ancien Premier Ministre espagnol, Felipe Gonzales.

Le scénario Barroso ne devrait pas se produire. Il était le seul à se présenter au poste de Président de la Commission européenne et bénéficiait de l'accord unanime des 27 avant de se faire élire confortablement par le Parlement européen, en raison de l'abstention observée par le groupe socialiste du Parlement européen.


Il s'agit d'un choix effectué pour une période de 2 ans et demi, de sorte que le Premier Président de l'Union européenne doit être une personnalité incontestée qui porte haut et loin le message de l'Union.





(2) http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2009/10/le-luxembourg-flingue-tony-blair.html




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Philippe DELOIRE