Je reproduis intégralement l'éditorial du 10 mai 2010, de Jacques Camus, paru sous le titre "Europe. La mobilisation générale", car il en vaut la peine !
"PAUVRE Europe ! Elle n'a pas été à la fête, hier, comme le prévoyait pourtant le calendrier. Elle n'avait pas davantage le coeur à célébrer le 60e anniversaire du discours de Robert Schuman appelant, le 9 mai
Que faut -il en penser ? Ce texte, d'une part, comporte 5 erreurs, tandis que 2 autres se sont glissées page 16.
1. Les cinq erreurs contenues dans cet éditorial.
1.1. L'Union européenne n'est pas l'Europe.
Le Traité de Maastricht signé le 7 février 1992, entré en vigueur le 1er novembre 1993, après ratification des 12 Etats membres, (dont
L'Article A dispose : "Par le présent Traité, les Hautes Parties Contractantes instituent entres elles une Union européenne, ci-après dénommée "Union".
Au troisième alinéa, il est précisé : "L'Union est fondée sur les Communautés européenne
complétées par les politiques et formes de coopération instaurées par le présent traité. Elle a pour mission d'organiser de façon cohérente et solidaire les relations entre les États membres et entre leurs peuples." Donc depuis le 1er novembre, il faut parler de l'Union européenne, qui depuis le 1er janvier 2007 compte 27 Etats membres. Si Mr Jacques Camus avait encore un doute à ce sujet, il convient de préciser que le Traité de Maastricht a été intégré dans l'ordre juridique français par le biais de l'article 55 de En effet, cet article énonce : " Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie." En l'occurrence, après révision constitutionnelle et le référendum du 20 septembre 1992, le Traité de Maastricht a pris place dans la hiérarchie des normes au dessus des lois de Comme on ne doute pas que Jacques Camus entende respecter les lois de son pays, on ne voit pas pourquoi il s'opposerait à l'application d'une disposition d'un traité placé juridiquement à un rang supérieur à la loi. Il n y a aucun doute, la teneur de l'article montre bien qu'on parle de l'Union européenne et non d'autres organisations régionales européennes comme le Conseil de l'Europe ( http://www.coe.int/DefaultFR.asp) ou l'OCDE (Organisation et de Coopération et de Développement Economiques. http://www.oecd.org/home/0,3305,fr_2649_201185_1_1_1_1_1,00.html) Il ne fallait donc pas écrire "Pauvre Europe !" mais "Pauvre Union européenne !" Et remplacer le mot Europe par Union européenne dans cet éditorial, à chaque fois. 1.2. La date du 9 mai 1945 ne correspond à aucun évènement historique connu. Jacques Camus écrit : " Elle n'avait pas davantage le coeur à célébrer le 60ème anniversaire du discours de Robert Schuman appelant le 9 mai Le 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, lance l'idée d'une Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier (CECA). Il amorce ainsi le rapprochement franco-allemand et l'Union européenne, cinq ans seulement après Quant au 9 mai 1945, on peut simplement dire qu'on est au lendemain de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie, mais aucun évènement européen, en tant que tel, n'est connu à cette date. 1.3. Le chiffre de 600 milliards d'€ est inexact. Jacques Camus écrit : " Alors au bord du gouffre, l'Europe a décrété la mobilisation générale et sorti dans l'urgence l'artillerie lourde : 600 milliards d'euros de prêts, au total, avec le concours du FMI." 1.4. L'élargissement de l'Union européenne s'est toujours accompagné de son approfondissement. . Jacques Camus observe : " Car il va bien falloir sortir de ce modèle de l'élargissement sans l'approfondissement de l'Union." N'en déplaise à Jacques Camus, depuis que le Sommet de Ainsi, lors du 5ème élargissement en deux étapes - adhésion de 10 nouveaux Etats membres le 1er mai 2004, portant le nombre d'Etats membres de l'UE à 25 et le 1er janvier 2007, adhésion de 1.5. L'Union européenne ne joue pas son destin à pile ou face. Pour trouver une chute à son éditorial et terminer par un mot d'esprit, Jacques Camus écrit : " Il serait bien qu'elle ne joue pas son destin à pile ou face... avec l'euro." Jacques Camus se trompe de sujet. Ce n'est pas l'Union européenne qui joue son destin à pile ou face car ces dirigeants sont sérieux et responsables, malgré des hésitations regrettables. Mais ce sont les marchés financiers qui s'engouffrent dans la brèche constituée par le manque de rigueur budgétaire et financière d'un certain nombre d'Etats membres de l'UE. En 1992; qu'on se souvienne qu'un certain Georges Soros a empoché un gain d'1;1 milliard d'€ en spéculant sur la baise de 2. La page 16. 2.1. Maurice Schuman n'est pas l'auteur de la déclaration du 9 mai 1950. Si on se reporte à la page 16 de cette même édition de " l'Europe de toutes les couleurs", on apprend, au deuxième paragraphe, que la déclaration du 9 mai 1950 émane d'un certain Maurice Schumann. S'il s'agit d'un homme politique français homonyme, gaulliste (1911-1998) qui a occupé de nombreuses fonctions politiques et a été membre de l'Académie Française, il ne doit pas être confondu avec le Père fondateur de l'Europe, Robert Schuman (1886-1963). 2.2. Qui est Schumann ? A la même page sous la le titre en gras "Histoire", on peut lire : "Une Europe à construire" rappelle que 60 ans après le discours fondateur de Schumann le chemin est encore long." Qui est ce Schumann avec 2 n, Maurice Schumann précité ou le musicien Robert Schumann (1810-1856) ? Quel est son prénom ? Conclusion provisoire. Le chemin est-il encore long avant que Jacques Camus, rédacteur en chef de |
Jacques Camus n'est plus Rédacteur en chef de la République du Centre mais éditorialiste.
RépondreSupprimerEn fait, ce n'est pas lui qui écrit mais un robot:
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/03/09/l-ere-des-robots-journalistes_1316608_3236.html
Cher Philippe,
RépondreSupprimerJe reconnais bien là ta sagacité européenne. J'avais moi aussi bondi en lisant le texte ...comme j'ai bondi, pour d'autres raisons, en lisant l'éditorial (mais le mot éditorialiste est trop élogieux pour l'auteur) de Laurent Rouault dans LA TRIBUNE D'ORLEANS du 6 mai dernier. Appeler au repli sur soi n'est jamais la solution aux mots de l'Union Europénne et de la France.
Ça vous gêne donc tant que ça que le ouiouiste Jacques Camus lâche un peu le camp des euronaïfs où vous vous plaisez à demeurer reclus ? Certes il a fait - et je vous le concède - d'amusantes bourdes dans son édito mélangeant les membres de la non-famille chou-mane... Mais, quant à votre long point sur "l'Europe", il est nul et non avenu : c'est le contexte qui donne son sens à un mot ! Ici il n'y a aucun doute qu'il parle de votre UE chérie quand il cite l'Europe, pas de la géographie continentale de l'Oural ou du Péloponèse ! Enfin, il s'agit de M Camus, pas de Mr (mister) Camus - il n'est pas angliche, que je sache !
RépondreSupprimerCordialement,
Alain Delannoy
Son article n'est pas précis et donc pas très pro certes (comme beaucoup de journalistes malheureusement !)
RépondreSupprimerMais faites vous partie des gens qui pensent que la forme est plus importante que le fond ?
Car même avec des réformes institutionnelles qui devraient améliorer son fonctionnement, les États de l'Union Européenne n'acceptent que les réformes poussant à une vision "libérale" de l'économie. Ce qui conduit la France a "privatiser" de force certaines activités comme l'Énergie, Les Postes et les Transports malgré les effets négatifs pour les consommateurs et les salariés dans les pays ou ces reformes ont déjà eu lieu (Grande Bretagne, Belgique, Suède... )
Seul les nouveaux gros actionnaires (amis des politiques au pouvoir) de ses sociétés sont bénéficiaires dans ce démantèlement orchestré avec la bénédiction de l'Union...
C'est ca l'Europe que vous voulez ??? Moi pas !!!...tout est fait à Bruxelles pour qu'on ne puisse pas revenir légalement sur ces abbérations...A bas l'Union des amis des fonds d'investissements mais vive l'Europe des peuples !!! mais celle la n'intéresse pas les investisseurs !!! surtout Américains et Asiatiques !!!
Le 9 mai c'était quelque chose pour les Soviétiques et leurs satellites de l'Est : à 23h01 le 8 mai à Reims, il était 1h du matin à Moscou le 9 mai, décalage horaire oblige : les Russes fêtent toujours leur victoire le 9 mai.
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