vendredi 7 mai 2010

ACCESSIBLILITE POUR LES PERSONNES HANDICAPEES. LA VILLE D'ORLEANS MAL CLASSEE SUITE A L'ENQUETE DE L'EXPRESS.



                                         Source. AFP (Agence France Presse).

1. L'enquête du magazine l'Express.

Dans  son édition du 11 février 2010, le magazine l'Express a publié un article intitulé "Handicapés : le palmarès des villes les plus accessibles" en liaison avec France-Inter et l'AFP (Association des Paralysés de France). 

Il s'agissait d'examiner l'application de la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, publiée au JORF (Journal Officiel de la République Française) n°36 du 12 février 2005 page 2353
texte n° 1.Celle-ci prévoit que d'ici 2015, tous les ERP (Etablissements Recevant du Public) devront être accessibles. Cinq ans avant cette échéance, le magazine examine la situation en ce qui concerne 96 villes étudiées.

Dans ce classement qui porte sur ces 96 villes, Orléans occupe la 73ème place, avec une note de 8,8 sur 20, ex aequo avec Valence, Moulins, Pontoise, Chartres et Guéret. 
La première place est occupée par Nantes, suivie d'Evry, Lyon, Grenoble, Rennes et Tours.

2. Les critères utilisés.

Le premier a trait à l'existence d'un cadre de vie adapté, le second à la présence d'équipements municipaux accessibles et le troisième à la mise en place d'une politique locale volontariste.

2.1. Un cadre de vie adapté.

Ce premier critère repose sur un questionnaire comportant 7 questions dont la note maximale est de 3 points chacune. Sur ce critère, Orléans obtient une note de 9 sur 21. La question posée était "Selon vous, les personnes en situation de handicap dans votre ville, ont-elles des difficultés à trouver de manière accessible : des commerces ? Un centre commercial ? Un bureau de poste ? Un cabinet médical (généraliste et spécialiste) ? Un cabinet paramédical ?
Un cinéma ? Une piscine ? "

2.2. Des équipements municipaux accessibles. 
Les délégations de l'APF (Association des Paralysés de France) ont fait porter le questionnaire sur l'accessibilité des équipements municipaux suivants : 

- Les services de la mairie principale ouverts au public ? (2 points).
- Les lignes de bus ou de tramway ou de métro ? (10 points).
- Les écoles primaires publiques ? (3 points). 
- Le plus grand théâtre municipal ? (1 point).
- Le plus grand stade municipal ? (1point).
- La part de parcs de stationnement réservée ? (5 points). 
Sur ce critère noté sur 22 points, Orléans obtient la note de 4,3, ce qui la conduit à occuper la 80ème place sur 96.

2.3. Une politique locale volontariste.

 Ce second critère concerne les actions municipales engagées, chacune notée sur 3 points. Les questions posées étaient : " Existe-t-il une commission communale ou intercommunale d'accessibilité ? Celle-ci s'est-elle réunie plus d'une fois depuis le 1er septembre 2008 ? Un rapport annuel sur l 'accessibilité a-t-il été présenté au conseil municipal depuis le 1er septembre 2008 ? Un diagnostic de mise en accessibilité des établissements municipaux recevant du public a-t-il été engagé ? Un plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics a-t-il été établi ? L'état des lieux des transports publics a-t-il été effectué ? Les logements accessibles ont-ils été recensés ?

Sur ce critère, Orléans obtient la note de 15 sur 21, ce qui la classe à la 29ème place ex aequo. 

3. Le retard important des collectivités territoriales pour atteindre l'objectif fixe par ladite loi.

L'étude du 5 mai 2010,qui a pour titre "Accessibilité des Établissements Recevant du Public
pour les personnes en situation de handicap. Quels enjeux économiques pour l’État et les collectivités territoriales ? a été réalisée par Accesmétrie, la Fédération des APAJH, Dexia Crédit Local et la Fédération Française du Bâtiment.  

http://infos.lagazettedescommunes.com/telechargements/Dossier-de-presse-sur-lAccessibilit%C3%A9-des-ERP-Publics-5.05.10.pdf

Deux conclusions sont à retenir.

Premièrement, la somme de 20 milliards d'€ serait nécessaire pour atteindre cet objectif de mise en conformité des ERP à la charge des collectivités locales (16,4 milliards d'€, dont 15 milliards d'€ pour les ERP communaux) et de l'Etat (3,6 milliards d'€), d'ici 2015.

 Deuxièmement, depuis 2005, on estime qu'entre 5 et 15% des travaux requis ont été réalisés, ce qui laisse entendre que les communes principalement n'ont pas encore complètement anticipées cette échéance.

La tâche est compliquée et implique une véritable mobilisation des maires et des associations comme le montre ce reportage à propos du colloque consacré à l'enjeu de l'accessibilité des villes, des bâtiments publics, aux handicapés organisé le 23 octobre 2008 par la Gazette Santé Social et le courrier des maires.



3. La situation d'Orléans en cours d'évolution.

Pour habiter Orléans depuis 18 ans maintenant et avoir résidé en centre-ville, puis aujourd'hui dans le quartier de la Madeleine, je ne peux pas dire que j'ai croisé dans la rue beaucoup de personnes handicapées.  Exceptionnellement une personne en fauteuil roulant, rue Royale, poussé par une personne, qui pouvait être un bénévole de la Fondation Pompidou. Il est vrai aussi, qu'il se dit que même si l'accessibilité est réalisée, certaines personnes handicapées ont peut du regard des autres et préfèrent rester chez elles.

3.1. L'accessibilité durant les travaux de la deuxième ligne de tramway. 

Les travaux du tramway ne facilitent pas la mobilité des personnes handicapées. Certes l'Agglomération Orléans Val de Loire a mis un en place un service d'aide des personnes à mobilité réduite durant la durée des travaux de la deuxième ligne de tram.

http://www.agglo-orleans.fr/deplacements-urbains/deplacements-des-personnes-mobilite-reduite-2.html?article=249

Il reste qu'il comporte de nombreuses limites. A ce jour, il n'est proposé qu'aux habitants du quartier de la Madeleine et il consiste à accompagner la personne handicapée de son domicile à la station de bus ou de tramway "dans la limite du quartier Madeleine" est-t-il indiqué. Outre qu'on ne voit pas quelle station de tramway à ce jour peut exister dans le quartier Madeleine puisqu'à ce jour la seconde ligne de tramway n'est pas achevée, et qu'elle ne verra le jour qu'en 2013, compte tenu des nombreux retards accumulés, après avoir été annoncée pour 2011, puis pour 2012, pour obtenir ce service il faut prévenir 24 heures à l'avance, en s'adressant au Point Info Tram, rue Jeanne d'Arc, c'est-à-dire que les cas d'urgence ne sont pas pris en compte. Il faut souhaiter que la personne handicapée conduite à l'arrêt de bus en l'occurrence (l'arrêt Pierre Chevalier (le 3) et les arrêts sur les quais de Loire et l'arrêt du Moulin de l'hôpital (le 3 et le 26) et les arrêt du 10) soit en mesure de monter dans le bus.

En effet, à ce jour, sauf la ligne n° 4, à propos de laquelle les conducteurs viennent de recevoir une formation de 3 jours, à l'initiative de la SETAO et Transdev (http://www.orleansinfos.fr/info_en_continu.php#704, se reporter à la date du 27 avril 2010), les autres lignes de bus ne disposent pas de ce service.

3.2. Les places de parking accessibles aux personnes handicapées. 

La ville d'Orléans, le 8 janvier 2010, a publié une carte interactive qui recense les places de parking accessibles aux personnes handicapées. Outre que ce marque au sol n'est pas toujours respecté par les automobilistes valides qui sont rarement sanctionnés, un rapide examen montre qu'elles sont situées essentiellement au nord de la Loire, le quartier de la Source en possédant un faible nombre.  http://www.handimobility.org/blog/?p=7322

3.3. L'absence d'une vision d'ensemble et cohérente.

Incontestablement, ces trois initiatives vont dans le bon sens, mais elles demeurent limitées et il ne semblent pas qu'une vision d'ensemble de l'accessibilité des personnes handicapées (nombre, type de handicaps, besoins) prévalent à Orléans et au sein de l'agglomération. C'est ainsi que le rapport de l'Observatoire des déplacements de l'Agglo d'Orléans ignore totalement le déplacement des personnes handicapées, le fauteuil roulant n'étant pas un mode de déplacement pris compte - http://www.agglo-orleans.fr/upload/document/deplacement/FILE_4b56d41cec830_rapport_observatoire_deplacements_agglo_2009.pdf/rapport_observatoire_deplacements_agglo_2009.pdf -

3.4. Un combat mené par tous. L'exemple de la gare d'Orléans. 

Il reste que parvenir à une meilleure accessibilité de la ville aux personnes handicapées reste un combat qui doit émaner d'une volonté politique forte. Il appartient aux associations et aux citoyens de rappeler leurs obligations aux élus et aux responsables de l'Etat et des services publics.

C'est ainsi, que le 17 novembre 2007, des associations, des élus, dont Michel Brard, lui même déficient visuel, actuellement conseiller général du Loiret et conseiller municipal d'Orléans (voir son blog tenu avec humour et détermination : http://michelbrard.wordpress.com/) réclamaient que la nouvelle gare d'Orléans soit accessibles aux personnes handicapées et ne soit plus un parcours d'obstacles, dans la mesure où monter dans un train nécessite, le plus souvent, l'aide du personnel de la SNCF. 






1 commentaire:

  1. Bonjour,

    L'Acccessibilité de la ville n'est pas une création de la loi de Février 2005 "pour la participation, la citoyenneté et l'égalité des chances des personnes en sitaution de handicap".
    Les premières lois parlant du principe d'accessibilité datent de 1975, mais puisqu'elles n'étaient pas assez contraignantes, et ne donnaient pas de dates buttoirs pour la mise en accessibilité, personne ne s'en ai réellement préoccupé, et ce toute tendances politiques confondues.
    Aujourd'hui le manque d'accessibilité constaté sur Orléans, et bel et bien le résultante du manque de volonté politique de l'ensemble des municipalités qui se sont succédées.
    Aujourd'hui à 1738 jours de la date fatidique l'heure n'est pas tant de savoir à qui la faute, maus que faisons nous pour les personnes en situation de handicap d'Orléans puissent pleinement retrouver leur dignité et la possibilité de participer à la vie de la Cité.

    Association des paralysés de France
    Délégation du Loiret

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Philippe DELOIRE