lundi 24 mai 2010

LES PROPOS DE MICHEL GUERIN, MAIRE DE SARAN, CONSEILLER GENERAL DU LOIRET (PC), SUR LES HOMOSEXUELS MONTRENT LES RESISTANCES POUR PROMOUVOIR UNE SOCIETE QUI LUTTE CONTRE TOUTE FORME DE DISCRIMINATIONS.

La manifestation du vendredi 21 mai à 19 heures 15, à Saran, devant le Conseil municipal homonyme avait pour objet de protester contre les propos jugés homophobes de Michel Guérin, Maire de Saran, Conseiller Général du Loiret (Parti Communiste). On en trouvera une photo dans cet article de Christophe Desportes-Guilloux, responsable du groupe d'Orléans, "Homosexualité et Socialisme" (http://www.hes-france.org).


1. Rappel des faits. 

Alors que la commune de Saint-Jean de Braye pratique la célébration des PACS - PActe Civil de Solidarité-  en Mairie, depuis le 30 avril 2010, le Maire de Saran, Michel Guérin s'y refuse. On peut comprendre ce refus sur un sujet de société qui divise nos concitoyens, mais on comprend moins bien que dans la Tribune d'Orléans, datée du 11 mai 2010, il ait déclaré à propos des homosexuels "ça ne me gêne pas qu'ils vivent ensemble mais c'est une fuite en avant par rapport à la race humaine ! S'il n'y avait eu que des homosexuels, je ne serais pas sur terre. Je ne changerai jamais sur ce point ! http://www.tribune-orleans.fr/Societe/Saint-Jean-de-Braye-fete-les-couples-pacses.html

Dans un interview du 18 mai 2010, à la République du Centre, il maintient ses déclarations en faisant savoir, notamment, qu'il se prononce contre la législation applicable aux homosexuels et qu'il a constaté que les enfants des couples homosexuels "échappaient à la rigueur éducative d'un couple". http://www.larep.com/temps_forts-17453.html

2. Trois remarques. 

2.1. Une évolution des mentalités.


Les propos de Michel Guérin paraissent étrangement datés. Or, mai 1968 est passé par là. Après les évènements de mai 1968, un vent de libération a soufflé qui a détruit ce que Jean Ferrat appelait dans une chanson "les vielles malédictions" conduisant à l'émancipation des femmes, à la prise en compte de nouveaux enjeux (exemple : l'environnement) et plus généralement, faisant émerger un climat de tolérance où loin de systématiser telle ou telle catégorie de personnes, chacun doit trouver sa place dans la société française, dans le cadre des lois qui l'organisent.

2.2. La législation française a permis de mettre en place le PACS (PActe Civil de Solidarité). 


Que Michel Guérin le veuille ou non, la loi sur le PACS débattue par le Parlement, après des débats, parfois houleux, a été promulguée le 16 novembre 1999. Loin d'être un contrat au profit des homosexuel(les), il est très majoritairement utilisés par des couples hétérosexuels qui y voient, dans certains cas, une étape avant un futur mariage. Les chiffres montrent une augmentation régulière du nombre de PACS signés devant les Tribunaux de Grande Instance et qu'un nombre croissant de municipalités propose une cérémonie pour les Pacsés, de façon à officialiser cette union. De fait , le législateur au fil des ans à modifié l'économie du PACS de façon à conférer des droits supplémentaires aux Pacsès, de sorte que le PACS se rapproche de la situation juridique des personnes mariées.




2.3. Un combat plus général pour la lutte contre les discriminations qui n'est pas achevé.

Au fronton de nos édifices publics et des mairies figure la devise républicaine "Liberté, Egalité, Fraternité". C'est bien le principe d'égalité républicaine qui est en cause dans le traitement réservé aux homosexuels, au point que la HALDE s'est saisie de cette problématique, et lors de la journée mondiale contre l'homophobie, a publié un communiqué de presse qui met l'accent sur "l'importance des discriminations homophobes au travail".

Il reste que certains élus, par exemple, le député du Nord (UMP), Christian Vanneste, lors d'un interview, à l'occasion des 10 ans du PACS,  a estimé que cet évènement était "à marquer d'une pierre noire, noire foncée" (http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/01/la-loi-sur-le-pacs-est-absolument-d%C3%A9sastreuse.html).

Ce député s'était illustré lors d'une émission de "C dans l'air", sur France 5, du 12 novembre 2009, par un point de vue tranché sur cette question qui trouve son fondement à l'attachement au couple composé d'une femme et d'un homme et aux valeurs catholiques traditionnelles.



2.4. Un débat qui montre la complexité de la question de l'homosexualité.

Comme le montre le débat organisé dans le cadre de l'émission "Ce soir où jamais", à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie, le 17 mai 2010, la question de l'homosexualité dans la société française est faite de paradoxes. Parmi ceux-ci, citons le fait qu'à la fois l'évolution des mentalités conduit à une plus grande tolérance comme le montre les sondages et de l'autre, qu'une minorité se crispe sur des convictions traditionnelles pour critiquer cette évolution qui remettrait en cause les fondements de la famille et de la société,



En définitive, comme dans bien d'autres domaines, insistons sur la nécessité, si ce n'est de la formation, du moins d'une plus grande compréhension quant aux éléments de fait et de droit, à  propos de l'homosexualité, avant de porter publiquement des jugements lourds de sens.

2 commentaires:

  1. Je viens de relire l'article de La Rep.
    Et je dois dire que vous faites une contorsion de l'esprit qui m'échappe grandement et je juge très orientée quant à votre propos.

    En effet, vous dites :
    et qu'il a constaté que les enfants des couples homosexuels "échappaient à la rigueur éducative d'un couple". La véritable phrase étant :

    J'ai trop souvent constaté que nos problèmes avec les enfants désoeuvrés venaient de couples en difficultés financières, de familles monoparentales, et d'enfants élevés par des hommes ou des femmes ayant cette façon de vivre (ndlr : des couples homosexuels) et les enfants échappaient alors la rigueur éducative d'un couple...

    Tout cela pour nous faire la démonstration que Michel Guérin avait tenu des propos homophobes.

    Ce que pour ma part je ne contesterai nullement ayant bien avant vous condamné au nom de mon parti qui est tout de même le PCF, je le rappelle ses propos.

    Mais que par la perversion d'une tournure de phrase, vous ôtiez ici la dimension profondément sexiste me choque.

    Dans cet article, tout le monde y a pris pour son grade :
    - Les homosexuels et lesbiennes,
    - les gens du voyage
    - les familles mono-parentales, en majorité des femmes en chef de famille
    _ les familles en difficulté financière.

    Ne réduire cela qu'à l'homophobie est assez consternant. Après la polémique sur les couches lavables, voici donc que nous passons après la condamnation de l'Homophobie.

    très sincèrement merci.

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  2. Ne confondons pas les priorités...
    Dans une société respectant la démocratie, la majorité gouverne et respecte la minorité qui se soumet jusqu'au prochain scrutin...
    La majorité hétérosexuelle vote des lois l'organisant pour préserver le mode de fonctionnement de la société hétérosexuelle dans ses valeurs, ses normes, ses croyances.
    Quelles discriminations homosexuelles ? ceux qui veulent avoir accès aux mêmes droit juridique et familiaux / hétéros ? Pourquoi voulez vous que les ultras hétéros changent un système qui pérennise leur orientation majoritaire sur laquelle les fondements naturels de leur société sont basés.
    Les homos et lesbiens sont considérés comme des citoyens marginaux minoritaire et devant se plier sans broncher au système dominant dont l'orientation sexuelle remet en cause ses fondements de la parenté...

    Je dois avouer que ce n'est pas la discrimination qui me choque le plus mais rien que de savoir (par exemple, entre autres...) que moins de 4% des étudiants en études supérieures sont issus des classes ouvrières ou défavorisées. Un chiffre qui n'évolue pas depuis 40 ans. Ceci témoigne encore d'une volonté de ne rien faire (sauf de temps en temps au 20h de TF1 pour faire semblant) pour préserver les privilèges de la classe dominante économiquement cette fois...

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Philippe DELOIRE