mardi 27 mai 2014

PENSER L'UNION EUROPEENNE

Les résultats de l'élection des membres français du Parlement européen, le 25 mai 2014, ne lassent pas d'interroger les observateurs.

La victoire du Front National avec ses 24 députés européens, soit 8 fois plus qu'en 2009, traduit l'échec des partis "pro-européens" qui défendent l'Union européenne en proposant un certains nombre de réformes pour qu'elle répondent à sa mission : créer un espace public de prospérité en son sein. 

Il manque un effort pédagogique, car à écouter les responsables du Front National parler de l'Union européenne uniquement pour en dénoncer les vices et la dénigrer en proposant de la quitter, je me demande si on parle de la même chose. 

La promesse de l'Union européenne qui n'est pas tenue, à ce jour, est celle du retour au plein emploi. Il faut montrer en quoi les libertés de circulation (des personnes, marchandises, capitaux et services) y contribuent, par exemple. 

Trop souvent, nous ne possédons pas assez de recul pour décrypter le langage de l'Union européenne et l'appliquer aux réalités nationales. Nous laissons aux anti-européens (Front National, Debout la France) caricaturer les positions de l'Union européenne et les dénigrer. 

Il faut aussi reconnaître que l'Union européenne commet des erreurs et que la technocratie bruxelloise et luxembourgeoise ignore trop souvent l'impact des directives et règlements dans la vie quotidienne des Européens.



La France, a sa part de responsabilités, quand l'Administration transpose à l'excès les directives européennes environnementales (exemple : la " police de l'eau " qui " empêche " les agriculteurs d'entretenir les cours d'eau et qui est, selon les agriculteurs, responsable des inondations à répétition). 

Les solutions simplistes ne sont pas la solution, mais l'expression d'une incompréhension et d'un profond malaise de  la part de ceux qui se sentent exclus de la société de consommation qu trouvent en l'Union européenne et ses responsables un facile bouc-émissaire. 

Dire la vérité sur les politiques de l'Union européenne, la manière dont la France les conçoit et les applique, c'est l'enjeu des prochaines années, si on ne veut pas que les Français se désintéressent de l'Union européenne. Des résultats tangibles sont attendus, tant au niveau européen, qu'au niveau national et local et les trois niveaux se complètent et se renforcent au lieu de s'opposer et s'exclure. 

Etre capable de penser l'Union européenne, non pas pour elle-même, mais dans ses relations avec ses citoyens et toutes les parties prenantes, c'est le défi des années qui viennent. Cet objectif n'est pas réalisé, faute de cercles de réflexion qui servent cet enjeu et dépassent les choix partisans (Gauche, Droite) se contentant de faire appel, trop souvent, au sempiternel milieu des professionnels de la profession comme disait Michel Audiard représenté par la cohorte des Eurocrates patentés. L'Union européenne attend ses penseurs capables de manier complexité et clarté. 







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Philippe DELOIRE