dimanche 5 juillet 2009

Daniel COHN-BENDIT 1 José Manuel Dura BAROSSO 0

Au cours de la campagne de l'élection des membres français du Parlement européen, la liste Europe Ecologie a annoncé qu'elle s'opposerait à la reconduction pour un mandat de 5 ans de José Manuel Durao Barosso en donnant les raisons de ce choix. Voir le site http://www.stop-barroso.eu/fr/



La présidence suédoise du Conseil européen a fait savoir, le 4 juillet 2009, que le vote au Parlement européen sur le renouvellement du mandat du Président Barosso n'aurait pas lieu le 15 juillet, comme initialement prévu.



Ce report à une date qui n'est pas encore fixée, mais qui devrait intervenir à l'automne, présente de nombreux avantages et surtout permet à Daniel Cohn-Bendit de marquer un point.



Si le vote avait eu lieu ce 15 juin, il se serait déroulé en application des règles fixés par le Traité de Nice qui exige la majorité simple des eurodéputés présents en séance plénière (50% +1). Mais, si d'ici l'autonme le Traité de Lisbonne entre en vigueur, la règle changera et le vote s'effectuera sur la base de la majorité absolue des eurodéputés, soit 50% +1 de l'effectif du Parlement, en pratique 732/2 +1 = 367 députés.



Ce report donne également le temps nécessaire pour trouver le bon candidat qui saura rallier le maximum de suffrages au delà des clivages partisans. Et si le candidat au profil idéal était une candidate ? Daniel Cohn-Bendit a proposé le nom de Mary Robinson, de nationalité irlandaise, qui, ancienne Présidente de la République d'Irlande, Haut Commissaire des Nations Unis aux droits de l'homme de 1997 à 2002. Selon l'auteur de cette proposition, sa désignation serait un argument supplémentaire pour que le résultat du second référendum irlandais soit clairement favorable au Traité Lisbonne précisé sur certains points pour tenir compte des inquiétudes irlandaises.



Si certes José Manuel Durao Barosso a obtenu le soutien de des Chefs d'Etats et de Gouverenemnt qui a l'unanimité lors du Conseil européen des 18 -19 juin 2009 soutiennent sa candidature, le plus difficile à obtenir sera le vote du Parlement. Le rôle essentiel sera joué par l'ancien Parti Socialiste Européen, devenu l'Alliance des Socialistes et des Démocrates, dont le Président est l'allemand, Martin Schultz, membre du SPD.

Interviewé par Cafebabel.com, le 5 juin 2009, la question qui lui a été posée était : Durão Barroso mérite-t-il un second mandat à la tête de la Commission européenne ?

Il a répondu : " Il a connu un départ assez difficile. Au cours des quatre dernières années, il a admis qu’il avait finalement compris la manière d’organiser la Commission. Au sein de l’Union, il est devenu un président efficace. Par contre, en ce qui concerne la politique, il s’avère être un homme indécis ; tantôt de gauche, tantôt libéral, et parfois conservateur. Nous voulons un socialiste à la tête de la Commission, mais malheureusement, c’est au Conseil européen qu’incombe la responsabilité de trancher".

Comme on lui demandait : Le Parlement a le droit de ne pas lui accorder le vote de confiance, n’est-ce pas ?

Il a précisé : "Oui, mais d’abord, il faut attendre la proposition du Conseil. Si celui-ci décide de proposer Barroso une seconde fois, ce dernier ne pourra être membre d’aucun parti. La majorité au Parlement dépend du vote socialiste et nous avons d’ores et déjà posé nos conditions, comme par exemple, un préaccord entre la Commission et le Parlement sur les analyses d’impact social (Social Impact Assessment) relatives aux politiques qu’il entend développer".

C'est donc d'Allemagne dont viendra la solution, car Angela Merkel, la Chancelière allemande a soutenu clairement la candidature de Barosso, en ajoutant, comme Nicolas Sarkozy, "si le Parlement est d'accord" et est candidate à sa réelection, lors des élections législatives de septembre prochain. Cela sera un test pour la nouvelle Assemblée qui en dépit du poids élevé du PPE avec ses 264 députés qui soutiennent la candidature de José Manuel Barosso ou plus généralement un candidat conservateur, obéira à des compromis qui concerneront, sans doute, également, l'élection du Président du Parlement européen. On peut donc imaginer un accord global sur la Présidence de la Commission et la Présidence du Parlement.


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Philippe DELOIRE